SOCIETE

Mouvement de débrayage des AME : Une grève inopportune et illégale

Les Aspirants au Métier d’Enseignant AME décident de perturber les activités pédagogiques dans les lycées et collèges les 6, 7 et 8 Décembre 2021.
3 points essentiels sont au fronton de cette grève qui foule au pied les dispositions contractuelles et la loi réglementant le droit de grève en République du Bénin.

Les Aspirants au Métier d’Enseignant du Bénin (AME) réunis au sein de la FéNaCEPIB – Fédération Nationale des Collectifs des Enseignants Pré-insérés de Bénin – démarrent ce lundi 06 Décembre 2021 une grève de 72 heures renouvelables.

Ils exigent à travers leur motion de grève présentée à l’autorité le Mercredi 1er Décembre dernier : Un contrat de 12 mois sur 12 avec les mêmes avantages que les permanents, le retour au quota horaire hebdomadaire « normal » de 18 heures pour les professeurs certifiés et 20 heures pour les professeurs adjoints, puis enfin une insertion définitive dans la fonction publique.

C’est à travers la signature de leurs deux porte-parole Ferdinand Sourou MISSENHOUN et Pierrot Sourou Léon AKODJENOU que les AME ont officialisé leur motion de protestation et de boycott des activités pédagogiques, adressée au Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, au Ministre de l’Économie et des Finances et à la Ministre du Travail et de la Fonction Publique.
Mais à y voir de plus près, ce mouvement d’humeur des Aspirants au Métier d’Enseignant, dénonçant leurs conditions de vie et de travail, n’est pas fait dans les règles de l’art. A la lecture de leur contrat de travail, fait de 19 articles, il est clairement mentionné au 2è alinéa de l’article 1er que ce contrat << ne confère à son titulaire ni la qualité de fonctionnaire de l’Etat, ni d’agent de droit public de l’Etat >>. Par ailleurs, l’article 12 contenant les interdictions et les sanctions encourues par les signataires stipule que l’AME doit s’abstenir de tout acte ou comportement qui pourrait entraver l’exécution normale de la relation contractuelle.

Tant il est permis à tout agent de lutter pour son mieux-être, tant il doit le faire en respect des lois de la République, et les AME n’ignorent guère l’existence de texte réglementant l’exercice du droit de grève au Bénin. La loi N°2018-34 du 05 Octobre 2018 modifiant et complétant la loi N°2001-09 du 21 Juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin précise en son article 13 Nouveau que la durée de l’exercice du droit de grève ne peut excéder 10 jours au cours d’une même année, 7 jours au cours d’un même semestre et, 2 jours au cours d’un même mois.

L’ euphorie d’un combat pour l’amélioration des conditions de vie et de travail ne doit pas faire perdre de vue aux AME ces réglementations légales qui soulignent avec force que << Toute grève qui ne respecte pas les dispositions de la présente loi est illégale et les auteurs sont passibles de révocation ou de licenciement de plein droit >>.
Les AME doivent donc baisser la garde, privilégier la voie du dialogue et s’approprier la vertu véhiculée par le prénom  » Sourou » que partage harmonieusement leurs deux porte-parole.

Péco Mamert ALLADAYÈ

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