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Élections présidentielles au Sénégal : Qui pour succéder à Macky Sall ? (De Amadou Ba, Bassirou Madior Faye et Khalifa Sall, qui sera le prochain Chef de l’Etat ?)

Le Conseil constitutionnel sénégalais a publié le samedi 20 janvier 2024, la liste définitive de vingt (20) candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024, sur laquelle on ne retrouve pas Karim Wade, ancien Ministre et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade.
Elle comprend le candidat du camp présidentiel, le premier Ministre Amadou Ba, les anciens chefs de gouvernement et opposants Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ancien Maire de Dakar Khalifa Sall, ainsi que Bassirou Diomaye Diakhar Faye, candidat du parti PASTEF dissout pour substituer à l’opposant emprisonné Ousmane Sonko. SG du parti dissout, il est lui aussi détenu, mais il n’a pas encore été jugé.
Ousmane Sonko, figure emblématique de l’opposition sénégalaise ne figure pas sur la liste. Populaire parmi les jeunes, il était donné parmi les favoris de cette présidentielle. Le Conseil constitutionnel avait écarté sa candidature le 05 janvier 2024 en raison d’une condamnation définitive à six (06) mois de prison avec sursis pour diffamation, une affaire qui l’avait opposé à un Ministre membre du camp présidentiel.
Dans un autre dossier, Ousmane Sonko a été déclaré coupable, en juin 2023, de débauche de mineure et condamné à deux (02) ans de prison ferme, puis écroué à la fin de juillet 2022 sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat. Ousmane Sonko a dénoncé un complot visant à l’empêcher de participer à la présidentielle, ce que le pouvoir a formellement démenti.
La liste publiée par le Conseil constitutionnel inclut par ailleurs deux (02) femmes, Rose Wardini, gynécologue et actrice de la société civile, et la femme d’affaires Anta Babacar Ngom.
L’opposant Karim Wade, fils et ancien Ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) est absent, en raison d’une candidature jugée « irrecevable » à cause de sa double nationalité française et sénégalaise, selon le Conseil constitutionnel. En effet selon la constitution Sénégalaise, tout candidat à la présidence de la République « doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin ». Il doit aussi savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle, le français.
Karim Wade, né en France d’un père sénégalais et d’une mère d’origine française, a produit une déclaration sur l’honneur datée du 21 décembre 2023 selon laquelle il a exclusivement la nationalité sénégalaise, a fait savoir le Conseil. Or le document de preuve qu’il a présenté est un décret daté du 16 janvier publié le lendemain au Journal officiel de la République française. La juridiction estime que les effets du décret consacrant la perte par Karim Wade de sa nationalité française « ne sont pas rétroactifs » et que sa déclaration sur l’honneur était « inexacte » au moment de son dépôt.
L’ancien Ministre Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, avait dit avoir déposé lundi un recours contre la candidature de M. Wade, la jugeant anticonstitutionnelle.
L’échéance du scrutin approche à grand pas et l’incertitude est totale quant à l’issue de cette élection qui comprend deux (02) tours. Dans l’histoire politique sénégalaise, c’est la première fois qu’une présidentielle est organisée sans la participation du président sortant. En effet, président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019, avait déclaré en juillet 2023 qu’il ne se représenterait pas. Il avait alors choisi le premier Ministre, Amadou Ba, pour lui succéder, un choix qui a été contesté par des responsables de la majorité, dont l’ancien premier Ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et l’ancien Ministre Aly Ngouille Ndiaye, qui figure aussi parmi les vingt (20) candidats retenus
Le reste des postulants au fauteuil présidentiel qui étaient au départ au nombre de quatre-vingt-treize (93) ont tous été recalés par le Conseil constitutionnel.
Les Sénégalais sont appelés aux urnes pour élire le cinquième président de l’histoire du pays, après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.
La campagne en vue du scrutin présidentiel du 25 février 2024 va démarrer le 04 février 2024.
Qui du candidat du pouvoir en place, Amadou Ba, du candidat du principal parti d’opposition le PASTEF dissout, Bassirou Madior Faye , de l’ancien Maire de Dakar, Khalifa Sall et des dix sept (17) autres l’emportera ? Les électeurs sénégalais le diront à l’issue de ce scrutin pour le moins incertain.

Mick de BADAR

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