Vie sociale et politique d’un patriarche : Karim Da Silva, une Icône

Son nom est d’abord connu des béninois depuis des générations pour son engagement au service du développement du Bénin. Au plan politique, économique, religieux , social que culturel le nom est très loin de passer inaperçu. Au delà du musée mondialement reconnu qui porte son nom, là discrétion qui entoure les œuvres du doyen Da Silva n’est plus à démontrer et il est bon de lever un coin de voile sur ce qui caractérise cette importante personnalité de notre pays. L’homme aux côtés de son musée , ses œuvres sociales et militantes est un véritable monument et une véritable source. En phase avec la vision de développement, le patriarche Karim Urbain da Silva fut un des personnages clés des indépendances du Bénin et de la conférence des forces vives de la nation de 1990. L’Homme connaît l’histoire du Bénin et de nombreuses familles de Porto-Novo dont il est depuis rentré dans l’histoire.

En effet, le doyen Karim Urbain da Silva qui, dans les toutes prochaines années sera centenaire, reste l’un des témoins vivants de l’histoire du Bénin depuis le Dahomey jusqu’à ce jour. Autrefois très proche du régime révolutionnaire du feu Président Mathieu Kérékou, c’est une valeur qui a servit sans relâche la République du Dahomey, la République populaire du Bénin puis la République du Bénin. Comme il a beaucoup servi la ville de Porto-Novo ,la capitale du pays.

Président des sages et notables de la ville de Porto-Novo, c’est une personnalité très avisée qui, il faut le souligner, a été candidat aux élections présidentielles de 1968. Élection dont les résultats ont été annulés par les militaires. L’homme est réputé très proche du président Sourou Migan Apithy et du PRD ( Parti Républicain du Dahomey) que dirigea ce dernier. Il fut le trait d’union entre plusieurs chefs d’Etat béninois et certaines importantes personnalités du continent africain. Le patriarche était par exemple très écouté du président Obafemi Jeremiah Oyeniyi Awolowo, du général Yakubu Gowon (anciens présidents de la Fédération du Nigéria).

Homme de réseaux , il est très connecté au plan régional et international. Dans les sérails du pouvoir depuis des lustres, il a été représentant personnel du Président Kérékou auprès des grands dirigeants du monde arabe notamment ceux des Emirats arabes unis particulièrement du Koweït, de l’Arabie saoudite, du Maroc, de l’Egypte. De certains présidents africains tels Mobutu du Zaïre, Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire, Omar Bongo du Gabon et de beaucoup d’autres.

Altruiste particulièrement pour Porto-Novo qu’il a toujours porté dans son cœur, au niveau politique, religieux et social ; le patriarche est une vedette qui vole toujours au secours de ses concitoyens surtout des couches vulnérables pour des besoins et soutiens de tous genres ( médiations, divers dons , soins de santé, diverses constructions sociales et religieuses). C’est d’ailleurs grâce a son intervention financière que la mosquée centrale de la ville de Porto-Novo a été reconstruite, le cimetière musulman de la ville réhabilité et mis au propre, d’autres réalisations portent aussi sa signature mais il n’en parle jamais.

Grand partisan de la réhabilitation de la Ville Capitale du Bénin, tous les régimes de Kérékou à Talon lui prêtent une oreille attentive et il n’hésite pas à les accompagner pour la réussite de leurs missions. Pour lui, rien n’est de trop pour le développement du Bénin. Lors de ses sorties exclusives, ses paroles bues calment les conflits et ramènent les béninois à l’essentiel : le développement du Bénin. Malgré son âge avancé, le patriarche avec sa très bonne mémoire reste une personnalité disponible et très influente dans beaucoup de milieux au Bénin. La nouvelle génération gagnerait à aller à l’école de ces anciens qui accordent beaucoup de priorités au développement de ce pays.

Charles Christel ADOMASSE