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Vie politique au Bénin: L’opposition handicapée

 

Les élections présidentielles d’avril 2021 sont terminées et définitivement. Il faut passer à autre chose ou du moins à la suite.

La classe politique a abordé ce scrutin complètement divisée sur les paradigmes essentiels de cette ultime joute électorale. La mouvance présidentielle d’accord pour l’application rigoureuse des lois votées par l’assemblée nationale (7ième et 8ième législature) au sujet des élections alors que l’opposition ou en tout cas une partie de l’opposition n’est pas du même avis, du tout. Malheureusement cette dernière n’est pas restée cohérente sur ses positions jusqu’au bout.  Au lendemain des élections, elle a même une attitude qui laisse à désirer. En effet, pendant longtemps opposée à la constitution révisée et même au code électoral, à l’arrivée, elle se présente à la CENA divisée sur le comportement à adopter. L’un, Ganiou Soglo, se présente tout seul et revendiquant la constitution de 1990 première mouture et les autres en duo et payant même les 50 millions de frais de dossier. Mais eux tous sont candidats pour l’élection du 11 avril 2021. Bizarre parce que la constitution 1990 ne parle pas de duo, c’est à dire pas de vice président de la république.

Ensuite, cette opposition insiste que le nouveau président de la république doit s’installer le 6 avril 2021 mais sont candidats pour une élection dont le premier tour a lieu le 11 avril 2021. Bizarre aussi parce que pour installer le Président le 6 avril, il faut bien avoir organisé les élections bien avant. En suite encore, incapable de s’entendre sur un ticket avant de se présenter à la CENA mais après avoir échoué, faute de dossiers incomplets, cette opposition se met ensemble pour crier leur ras-le-bol. Bizarre aussi parce qu’il fallait s’unir bien avant pour être plus solide et solidaire. Aussi encore, cette opposition affirme être avec le peuple ou du moins qu’elle est soutenue par le peuple mais depuis que quelques responsables de cette opposition (Reckia Madougou, Joël Aïvo, Joseph Tamegnon, Alexandre Hountondji…) sont arrêtés pour des raisons d’enquête et de faits qui leurs sont reprochés, le même peuple dont elle se gargarise ne dit rien, absolument rien. Bizarre aussi parce que l’indifférence du peuple laisse perplexe et laisse croire que son soutien n’est pas acquis.

Enfin, les stratégies de l’opposition après le scrutin déroutent complètement tout analyste indépendant. Certains des acteurs appellent carrément à la violence et à l’affrontement pour soit disant déstabiliser le régime et faire partir Patrice Talon. Par exemple, l’ancienne ministre Fatoumata Djibril appelle carrément et publiquement à la mobilisation des sous « pour aider ceux qui sont sur le terrain à faire face à cette armée inconsciente ». Pathétique et très dangereux pour la démocratie. Il faut souligner qu’une partie de l’opposition n’est pas d’accord avec ce point de vue et c’est ce qui explique que beaucoup d’entre eux ne sortent pas pour prendre de positions pour défendre leurs camarades incarcérés, ne pouvant jurés de rien face aux chefs d’accusations qui leurs sont reprochés. L’opposition béninoise est handicapée, elle est comme un cheval sur papier, un cheval non partant comme diraient les parieurs. Cette opposition n’est pas bonne pour la démocratie encore moins pour le développement. Le Bénin a connu des opposants dignes de ce nom, capable de constituer une alternative pour obtenir une alternance. Beaucoup se souviennent de l’opposition animée par Albert Tévoédjrè, celle animée par Adrien Houngbédji et celle animée par Bruno Amoussou. Celle-ci , l’opposition actuelle, est moribonde et incapable d’initiative.  Elle ne travaille pas et ne propose rien concrètement. L’Afrique a connu aussi des opposants qui ont faits rêver. C’est le cas de Laurent Gbagbo du FPI en Côte d’Ivoire et de Abdoulaye Wade du PDS au Sénégal et d’autres encore.

Patrice Talon élu en 2016 et réélu en 2021 est détenteur du pouvoir d’état, il gouverne selon son projet de société validé par les béninois, il fait donc son boulot. A l’opposition aussi de faire son job pour aider la démocratie et favoriser le développement.

L’opposition actuelle est handicapée et il faut le leur dire. Elle ne constitue pas une alternative crédible et ne peut donc réaliser une alternance. En tout cas pas dans cet état.

La rédaction

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