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OPINION LIBRE : LE DOYEN KARIM URBAIN da SILVA PARLE (DEUX DROITES PARALLÈLES À UNE AUTRE DESSINENT ENSEMBLE TROIS PARALLÈLES )

Pourquoi devrais-je m’exprimer ainsi aujourd’hui ?
Après avoir pris connaissance, à son retour de voyage, de la décision de la cour d’appel de Cotonou rendue le 22 novembre 2023 dans le cadre de l’affaire l’opposant au groupe Bolloré, le doyen Karim da Silva décide de tout révéler. A travers cette opinion, il livre la genèse d’une affaire vieille aujourd’hui de soixante ans. Le Patriarche promet revenir néanmoins à la charge. Lisez….

Dans l’affaire MADOUGOU, ma constante position et tous les commentaires qui en ont été faits ci et là, n’ont jamais pris mes explications en compte.
Je voudrais aujourd’hui mettre les choses à plat, une bonne fois pour toutes.
Dans la vie, il faut choisir toujours son camp. Et, bien entendu, une fois que vous avez choisi vous devez également en accepter toutes les conséquences et en répondre le cas échéant où alors vous devenez irresponsable.
Pour moi, il y a une autre affaire MADOUGOU.
La mère de son futur époux, m’avait demandé d’assister à la cérémonie de mariage de son fils, avec Mme Reckya MADOUGOU, je ne sais plus exactement où si c’est Reims ou Metz. Les célébrations devaient se tenir en milieu universitaire.
Mais ma présence avait changé tout ce qui avait été prévu jusqu’à changer de cadre et les choses avaient pris une autre tournure.
C’est ainsi que je fis la connaissance de la mariée Mme Reckya MADOUGOU.
Plus tard, j’eus un différend avec le groupe BOLLORE. Or, des informations faisaient état d’une collusion de certains intérêts avec Bolloré m’étaient parvenues et m’avaient orienté vers Mme MADOUGOU. J’ai aussitôt décidé de prendre contact avec elle. Toutes mes tentatives ont été vaines, mes appels ne furent jamais décrochés.
C’est plus tard que j’en connusse la raison, je venais de découvrir que nos intérêts étaient l’un en face de l’autre; dès lors, elle devenait la troisième parallèle et pour moi elle était dans le camp d’en face.
De quoi s’agit-il donc ?
Cette affaire commence fin septembre 1964 où j’ai investi dans la Sté SOCOPAO SA, un million de francs CFA.
L’argent servit à acheter le terrain d’Akpakpa (ancien siège qui est situé à côté de l’ancienne École Montaigne d’Akpakpa) qui figure au bilan aujourd’hui, pour plus de 2 milliards.
Il était convenu que les dividendes soient constitutifs d’un cash-flow pour mes vieux jours.
En 2012, j’ai fini par me présenter chez Bolloré, le dernier repreneur de SOCOPAO.
Bolloré m’a adressé trois chèques qui totalisent cent cinq milles francs (105000f) à peine pour paiement de mes dividendes au motif que:
Il y a eu nationalisation de SOCOPAO en 1972
La dévaluation du franc CFA en 1994
Etc……
Plusieurs tentatives de règlement à l’amiable, infructueuses, m’ont conduit à demander justice au Tribunal de Commerce de Cotonou.
L’objet de ma demande était la nomination d’un administrateur provisoire pour Bolloré, le paiement de mes dividendes depuis 1964, la liquidation, et la dissolution de Bolloré SA pour perte de confiance, le rachat de mes actions par Bolloré, la réparation du préjudice subi par le paiement de Dommages-Intérêts.
Mon avocat voulant d’abord savoir, de quoi et, comment était née cette situation, adressa à Bolloré une sommation interpellative. Bolloré avait répondu entre autres, que j’avais été régulièrement convoqué aux assemblées générales chaque année, par voie de presse.
Puis un expert fut désigné par le président du tribunal pour produire un rapport sur la réalité de ce qu’il se passait entre cette société et l’associé que je suis.
Bolloré fournit à l’expert plusieurs documents. Mais pas tous.
L’analyse de ces documents partiels me permit de découvrir plusieurs malversations qui en raison de leur nature, de leur ampleur et de la durée pendant laquelle elles s’étaient déroulées, m’amenèrent à estimer le montant de ma demande en dommage intérêts à 25 milliards de francs CFA.
A titre d’exemple, en parfait initié cette société béninoise quelques temps avant la dévaluation avait fait un prêt colossal à la société mère en France. On marche sur la tête…
Au lendemain de la dévaluation le prêt fut remboursé. Un francs devenu deux francs, les coquins remboursèrent un francs à la caisse et incorporèrent le franc supplémentaire né de la dévaluation au capital. A aucun moment je ne fus informé, ils venaient d’augmenter le capital et de baisser le pourcentage de mes actions dans le capital.
Mais lorsque mes avocats produisirent la note des dommages-intérêts de 25 milliards que je réclamais à Bolloré, l’impensable se produisit puisque Bolloré, en toute mauvaise foi, et contre l’évidence des documents qu’elle avait produits, elle-même, allégua que je ne suis pas actionnaire, et que mon certificat d’action nominative est un faux.
Or, le bilan de Bolloré, depuis SOCOPAO, déposé chaque année aux impôts portait régulièrement mon nom en qualité d’actionnaire, tout comme une immensité d’autres documents.
Mais, Bolloré m’intenta donc deux procédures pour faux, une au civil à Porto-Novo, une au pénal devant le Juge du 5° Cabinet d’Instruction à Cotonou pour faux et tentative d’escroquerie contre moi tout en exposant devant le Tribunal de Commerce que les dividendes qui me sont dus sont prescrits.
Le tribunal de commerce devant lequel se déroulait l’instance refusa de considérer ces plaintes de Bolloré au motif qu’il s’agit de procédures dilatoires qui ne peuvent avoir aucune incidence sur le fond.
Selon le tribunal de commerce de Cotonou,
1- Trop de documents parmi ceux fournis par Bolloré SA elle-même et pour la plupart prouvent que j’en suis actionnaire ;
2- Si j’avais accepté les 105 000 F CFA payés par Bolloré au titre du paiement de mes dividendes, Bolloré n’aurait pas recours à la parade de dire que je ne suis pas actionnaire.
En rendant sa décision le 17 janvier 2019, le tribunal de Commerce de Cotonou trancha que :
-​Mes dividendes ne sont pas prescrits
-​Bolloré devra me payer 80 000 000 au titre des dividendes de 1964 à 2017
-​Bolloré devra me payer 500 000 000 de dommages et intérêts
Le Tribunal rejeta toutes les autres demandes.
J’ai fait appel de cette décision, Bolloré également, J’ai fait appel de cette décision parce que je suis persuadé que les 500 millions accordés par le juge du Tribunal de Commerce de Cotonou n’étaient pas justes mais insuffisants pour les raisons suivantes :
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-​Les nombreuses opérations sur le capital, Fusion, Absorption, Accordéon, contre mes actions;
-​Prétendue nationalisation de SOCOPAO par la révolution en 1972 pour réduire ma part;
-​Dévaluation dont la plus-value, sur recouvrement, a été intégrée, à mon insu, au Capital;
-​Défaut de communication et d’information de l’associé que je suis ;
-​Opérations parallèles de banque, change et transfert frauduleux, Évasion des capitaux;
-​Opérations étrangères à l’objet de la société qui se traduit par le fait que SOCOPAO avait, à l’époque, mis tous ses actionnaires en difficulté pour avoir importé sept hélicoptères en pièces détachées en fraude. Son directeur, l’affaire découverte, avait pris la clé des champs, décapitant et désorganisant la société pour quelques temps.
Toutes ces pratiques ici énumérées, n’étaient en réalité qu’un véritable pillage de notre pays.
Elles ont eu libre cours pendant un demi-siècle. La conséquence pour moi est qu’elles ont participé à réduire l’importance de mon investissement, de ma part, diminuée en peau de chagrin, d’une part.
Mais d’autre part, mon honneur a été sali par cette plainte de Bolloré contre moi, pour faux et tentative d’escroquerie, tout simplement parce que Bolloré ne veut pas me payer mon dû, préféra faire du dilatoire pour pérenniser la procédure. De plus, Bolloré en rajoutant ainsi, marcha sur mes intérêts, mon honneur, me fit dépenser davantage et lourdement.
Et pour cause, malgré toutes les dépenses que m’organisa cette action judiciaire, j’ai payé seul le montant de deux expertises. En effet, un deuxième expert avait été désigné à la demande de Bolloré pour me faire perdre du temps. En effet, au moment de payer l’expert, Bolloré refusa; et là-dessus déclencha deux autres procédures pour faux, gageant que le temps finirait bien par avoir raison de ma vie et que la mort m’emporterait à cause de mon âge avancé.
En dépit de tous mes débours précédents importants, la procédure dilatoire pour faux intentée par Bolloré m’a fait dépenser d’énormes autres frais à cause de l’expertise graphologique, auxquels Bolloré refusa de participer.
S’il faut retenir que moralement, j’ai été inculpé, et que mon nom, à mon âge, fut associé à une procédure pour faux contre ma personne, parce que je réclame mon dû, c’est excessif et inadmissible.
Et c’est la raison pour laquelle après avoir triomphé de toutes ces procédures dilatoires et fantaisistes, j’ai fini par gagner le 22 novembre 2023 où la Cour d’Appel de Cotonou a finalement fait droit à ma demande en confirmant le premier jugement et en m’accordant des dommages intérêts toujours insuffisants mais plus conséquents.
Mais, ce n’est pas fini, parce que la dénonciation calomnieuse dont j’ai été l’objet de la part de Bolloré devra également être connue et appréciée du juge.
C’est donc dans une telle affaire où ma vie même ne tint qu’à un fil que je retrouvai Mme Reckya MADOUGOU dans le camp d’en face.
En effet, en 2011, KHADAFFI avait été assassiné par les ennemis de l’Afrique, et ses palais pillés.
Où est partie toute cette fortune sur laquelle il voulait asseoir la nouvelle monnaie africaine ? On imagine mal ces pays, auteurs d’innommables barbaries depuis près d’un millénaire dans le monde, ne pas se servir…. Ils se sont servis I
Ils se sont servis en pierres et métaux précieux, ils se sont servis en devises innombrables.
Où donc ont-ils planqué une telle énormité ? Ce butin ne pouvait pas rentrer en France ?
Comment auraient-ils pu le justifier ?
C’est ainsi qu’un milliardaire français, ami d’un président français, en hérita. Ses accointances avec les autorités d’un pays voisin où a exercé Mme Reckya MADOUGOU, avaient rendu possibles et faciles beaucoup de choses.
Lorsque j’en fus au fait, je cherchai vainement à contacter Mme Reckya MADOUGOU, nous étions déjà à fin 2017. Raisonnablement donc, je ne pouvais, alors, plus être dans son camp. Elle était dans le camp d’en face. Et, fatale à mes intérêts…
Pour apprécier justement ce qui se joue, il faut d’abord dire qu’on ne peut ignorer l’énormité du butin qui a pu aller jusqu’à Mme Reckya MADOUGOU aurait conférer à tout détenteur une puissance inestimable.
Et, la capacité de nuisance, d’une telle puissance, à un Etat de la taille du Bénin, aurait eu des conséquences catastrophiques.
Ça ne serait pas responsable, surtout en cette période où l’actualité récente jette une lumière crue sur l’existence du butin de Mme Reckya MADOUGOU, de la sortir de sa condition et exposer tout le pays à, peut-être, pire. Et, çà, c’est un mauvais risque.
La rencontre du Président de la République, avec son prédécesseur, a amené plus d’un à se poser de véritables questions, au sujet de la fermeté du Président de la République, s’agissant de la libération de Mme Reckya MADOUGOU et consorts.
A la recherche d’explications, pour comprendre cette attitude qui a pu étonner nombre de Béninois, il apparaît indiscutablement aujourd’hui que la nébuleuse que constitue cette affaire, présente plusieurs aspects.
Les faits qui lui sont reprochés et qui sont constitués, tendaient à rompre la nation béninoise.
Armer des jeunes, les instrumentaliser pour déstabiliser le pays, en semant des troubles dont la première conséquence est la survenance de morts et blessés graves, est une preuve irréfutable qui explique tout ce qui s’est passé.
De tels actes peuvent être assimilés à un crime contre la nation.
La nature de ces faits graves met en évidence qu’il aura fallu beaucoup de moyens pour mener une telle opération.
De supputations en supposées révélations, d’aucuns ont indexé ce pays voisin, d’où venait Mme Reckya Madougou qui y avait de très bonnes relations avec l’Establishment.
Mme Reckya Madougou est arrivée dans le processus électoral au Bénin en provenance d’un pays où elle travaillait étroitement avec les autorités gouvernementales.
Le sort voulut tout bêtement ou à dessein pour brouiller les pistes que l’on mit au compte de ces autorités d’avoir financé des troubles dus à l’activisme et à la subversion, toutes choses, relevant du Code Pénal, qu’on a maquillées en activités politiques au Bénin, de cette opposante.
En fait, on avait d’abord et complètement oublié l’énorme richesse laissée par KHADAFFI.

Source : Journal Le Coopérant

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