A LA UNEBéninSOCIETE

INHUMATION DE L’INSPECTEUR GÉNÉRAL DES FINANCES OCTAVE ROKO : UN GRAND COMMIS DE L’ÉTAT S’EN EST ALLÉ

L’inspecteur général des finances Jean Marie Octave ROKO décédé en France il y a quelques jours a été inhumé samedi 21 août 2021 au cimetière de Danto. Avant l’inhumation, une messe corps présent a été célébrée en l’église Saint Pierre et Paul de Porto-Novo, devant un important parterre de parents et d’amis. Monsieur Zisson FACINOU, chef du Service de l’Inspection Générale des Finances et Mr AHANHANZO Delphin, Inspecteur Général des Finances à la retraite y représentaient le corps des Inspecteurs des Finances. L’oraison funèbre a été prononcée par Mr GOGAN Dagbégnon Mathias, administrateur civil hors classe à la retraite, ancien Inspecteur d’Etat, ami du défunt et ayant servi à ses côtés, durant de longues années.


Ci dessous, l’intégralité de cette Oraison funèbre:

DISCOURS FUNEBRE PRONONCE PAR GOGAN DAGBEGNON MATHIAS  A L’ENTERREMENT DE FEU JEAN-MARIE OCTAVE ADECHINA ROKO

Chers parents,

Chers amis.

L’Inspection Générale des Finances et l’Inspection  Générale d’Etat se sont associées dans ce dernier hommage et,  par ma voix, remercient la famille ROKO de nous permettre, ici et aujourd’hui, de pouvoir rappeler à chacun la mémoire de l’illustre disparu Jean-Marie Octave Adéchina ROKO.

 Nous  accomplissons cependant, de ce fait, une mission bien difficile : celle de conduire avec vous, en sa dernière demeure, un patron, un collègue, un grand-frère, un conseiller, un ami, un croyant

Collègue et ancien.

 Il l’a été, pour beaucoup d’entre nous, pendant de longues années, se battant à nos côtés, pour faire triompher la vérité, pour attirer l’attention sur les risques, pour blâmer les médisances têtues venant des cibles enquêtées, pour dénoncer l’injustice et la caporalisation.

Patron ensuite.

Nous l’appelions affectueusement « Chef taille basse, chemise piquée ». Nous ne nous trompions nullement sur ce qualificatif pertinent parce qu’il donnait l’exemple patent du soin dans l’habillement et le comportement sans trop de recherche ostentatoire. 

Il était vraiment un patron, comme il n’y en a plus beaucoup aujourd’hui.

Lorsqu’il commençait à battre rapidement des cils, devant vous, à la lecture, ligne par ligne, de votre projet de rapport de mission, vous saviez automatiquement que tous vos soins méticuleux avaient pris eau de toutes parts et étaient, à tout le moins, passables. Il avait l’habile, tendre, paternelle et délicate honnêtetéde choisir son ton et ses mots pour vous dire pourquoi et comment corriger, sans trop de casse, pour en imposer les conclusions. Mais il vous laissait toujours le choix du refus et de sa justification. Tout simplement parce que, dans le métier, vous étiez seul responsable de vos conclusions finales.

Le formateur qu’était Octave ne rechignait pas devant l’exemple à donner dansl’application rigoureuse des règles de conduite des missions, de l’unité conceptuelle, des méthodes, des attentions et des prudences requises, du recours aux nécessaires et incontournables  processus contradictoires et, enfin, de l’unicité de la responsabilité de vos conclusions finales.

Le grand-frère et l’ami.

C’est surtout de lui à moi que je parle. J’en dirai donc très peu ici. Je lui ai demandé, en vain, de revenir au pays afin que, de nos rires enfantins, francs et tout aussi cristallins, nous continuions d’évoquer les petites, anciennes et actuelles futilités locales, pour en expurger les senteurs et nous en dégrossir. J’ai été très heureux et, à la fois, inquiet de l’avoir entendu m’expliquer, d’une voix changée, le sens de son long séjour, là-bas, en France.

Passons sur les fastidieux qualificatifs trop constants dans une oraison funèbre. Osons poser la question : avait-il des défauts ?

Qui donc n’en a pas ?

Mais pouvons-nous jamais prétendre égalerDieu ? Pouvons-nous jamaisoser nous mettre dans une vision d’ensemble de la vie de nos proches, de leurs faiblesses, de leurs secrètes aspirations,  de leurs intimités profondes ?

Non ! Dieu seul le peut.

Et c’est pourquoi nous voudrions témoigner, en faveur d’Octave et en direction du Tout Puissant, par notre prière en goun, ici, aujourd’hui, que nous inscrivons dans la divine continuité.

Otô Lêblanounon ! Otô Donanon ! Otô Guiguonon ! Otô Hxouhlonnon, Otô Madokpodonon ! Otô Ahwangan to Ahouannoukon ! Otô Noukpokpodjikpétô !

 Mimêkpo déé to fi wiwé éhxé, égbéé, to agbagbodji towé, to noukon towé,

Mi djèli na Octave, assou miton, otô miton, mlanhxo miton, nonvi miton,hxonton miton, ogan miton, to fi wiwé éhxé, to égbéé, to noukon towé, bo dô :

  • kpikpénon wê égni, bo wa biô wé dô anido déwé hxiê di kpikpénon ;
  • homêmionnon wê égni bo biô wé dô a ni do déwé hxiê di homêmionnon ;
  • dagbéwangninannon wê égni, bo biô wé dô a ni do déwé hxiê di dagbéwangninannon ;
  • alôgônamêtô wê égni, bo biô wé dô a ni do déwé hxiê di alôgônamêtô ;
  • noudjradotô wê égni, bo biô wé dô a ni do déwé hxiê di noudjradotô.

Yissénon wê égni, Oklounon é ! Do déwé hxiê na kpokpo déhxé mi biô wé lêê dali, kpodo déhxé mi flin lêê, déhxé mi ma flinlêêdali, na a ni do kê alô towé wiwé bo do zéé sin ayi do yissénon towé lêê mê.

C’est aussi pourquoi nous disons à la veuve, notre grande-sœur Denise,aux enfants Diane, Virgile, Hervé et Inès, ainsi qu’à la famille  ROKO queleur affliction est également la nôtre. Courage à nous tous.

C’est vrai rien ne remplace la perte d’un être cher.

Mais il y a quelque chose de plus fort  que la mort : c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants.

Octave ne nous dit-il pas déjà son attachement à la simplicité jusqu’au dernier soupir ?

Mais que nous dit-il réellement ?

Il nous dit réellement ceci :

« je suis simple et j’aime les gens simples. C’est avec eux que je peux être moi-même. Car la simplicité fait la beauté du cœur. Pour moi, il vaut mieux être simple et remarquable que d’être faux pour se faire remarquer » 

Chère maman Denise, chers enfants, chers parents de la famille ROKO, chers amis ici présents.

Prenons exemple sur lui, peut-être pas pour lui ressembler, mais pour vivifier sa mémoire en nous donnant la main, en essayant, ensemble, de continuer ce qu’il n’a pas pu réussir, de corriger, ensemble, ce sur quoi les mésententes et incompréhensions ont pu persister, pour aller, ensemble, plus encore de l’avant, positivement, dans la gestion du commun quotidien de proximité

Pour terminer mon si long discours dont je vous prie de bien vouloir m’excuser, je mets, sur le cercueil à jamais fermé de mon grand-frère et ami Octave ROKO, cette humble couronne écrite que constituent les posthumes chrétientés qui suivent et dont je fais ses dernières paroles :

POSTHUMES CHRETIENTES  DE

FEU ADECHINA JEAN-MARIE OCTAVE ROKO

Je suis parti.

Le chemin est ombrageux, propre et dégagé.

Un Vent Divin, frais, doux et apaisant y souffle.

J’ai reçu l’Appel du Père Céleste et lui suis resté fidèle.

 

Je suis parti.

A l’attrait persistant et décisif de mon Lumineux Cordon d’Or, j’ai répondu ‘‘Présent’’ !

Merci, Ô ! Merci, Seigneur !

Merci, Ô, Dieu Eternel et Tout Puissant, de m’avoir donné la force de faire, vers Toi, mes petits pas résolus.

Merci, Ô Père Très Saint, d’avoir béni et protégé mon parcours vers Toi.

 

Merci, Ô Divin Créateur, d’avoir ensemencé et vivifié en moi les nobles vertus de l’humilité, du pardon et de l’oubli.

Je t’en supplie, Ô mon Dieu ! Veuille combler de tes Divines Grâces tous ceux qui me sont chers.

Ouvre leurs yeux sur le Constant Rayonnement de Ta Vérité Jaillissante et Incontournable ainsi que sur Ton Eternelle Félicité.

 

Moi ? Mais oui ! Je suis parti. L’heure a sonné ! La cloche finale a tinté. Le Souffle Constant de ma vie s’est tu.

 

Merci à tous ceux qui, de diverses manières et à diverses occasions, en ont franchement vécu et géré la tendre, affective, familiale, collégiale et constante proximité.

Mes chers, vous avez donné le meilleur de vous-mêmes.

Pardon, pour tous les désagréments que je vous ai créés, malgré moi.

Merci pour tout.

 

Je suis parti.

Adieu à toutes et à tous.

Je vous ai tous aimés.

Gardez bien, tous, ensemble, la maison commune.

Qu’aucune ronce vivace et envahissante n’y pousse et n’y prospère.

Dieu vous bénisse tous !

 

ADIEU !

 

Oui ! Adieu, brave frère !

 

Wa yi Octave ! E zoun gbédé !

 

Laissez un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles Liés

Prison de Suleja près de la capitale nigérienne : Plus de 100 prisonniers évadés

Plus de 100 détenus se sont évadés d’un établissement pénitentiaire situé près...

15e biennale de l’art africain contemporain au Sénégal : La date reportée

La 15e biennale de l’art africain contemporain devait s’ouvrir le 16 mai...

L’éphéméride de l’Espoir : Président Houphouët Boigny.

Félix Houphouët-Boigny est un homme d’État ivoirien. Né Dia Houphouët le 18...