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Deuil dans les rangs de la presse béninoise : Jérôme Carlos s’en est allé (Les hommages pleuvent depuis hier. Lire ici ceux de Joseph Djogbenou, Abdoulaye Biotchané, Moukaram Badarou, Wilfrid Houngbedji, et autre)

Le Journaliste, chroniqueur et écrivain béninois, Jérôme Carlos a tiré sa révérence le lundi 15 janvier 2024 dans l’après-midi.
Journaliste de formation, Jérôme Carlos a occupé les fonctions de directeur des Musées, Bibliothèques et Archives nationales de Cotonou (Bénin), et expert consultant auprès de l’Institut culturel africain de Dakar. Journaliste, il produit la plupart de ses articles pour des journaux de Côte d’Ivoire. Il a été rédacteur en chef d’Ivoire Dimanche de 1982 à 1990, puis de La Presse (1990-1993) et de La Lettre d’Afrique (1994).
Jérôme Carlos est le directeur général du Centre africain de la pensée positive (CAPP), et directeur gérant de la radio privée commerciale CAPP FM.
Jérôme Carlos a également collaboré à plusieurs ouvrages collectifs. Enfin, il a signé le texte de la Dictée d’Afrique 2006.
Suite à son décès, les hommages mérités lui sont rendus par plusieurs personnalités. Bénin Espoir, toute en présentant ses condoléances aux familles éplorées et publie ici quelques hommages.

Hommages de Joseph Fifamè Djogbenou
Ainsi donc, Jérôme Carlos nous a délivré, en humilité et en simplicité, une chronique épiphanique, conclusive d’une vie où la fidélité à la patrie, à l’Afrique et à l’humain en a constitué le socle fertilisant.
Journaliste d’une rigueur et d’un professionnalisme sans concession, il fut surtout un sage qui se fut toujours élevé au-dessus de tous les courants et de tous les âges.
Son immense culture, sa riche expérience et sa profonde compétence, sans fadeur et sans clameur, nourriront pour l’éternité, bien des générations, en référence et en modèle incontestés.
A l’avenir, nous écouterons son silence et y puiserons la lumière qui éclairera davantage notre commun chemin.
JFD.

Hommages de Moukaram A.M. BADAROU

Adieu cher Doyen, on ne t’oubliera jamais
Comme beaucoup de nos compatriotes, j’ai appris par voix de presse cet après-midi, le décès de Jerôme Carlos, Éminent journaliste, Chroniqueur et Écrivain. Un Monument de la plume béninoise avec un crédo engagé que je qualifie souvent de : le respect de la plume, la plume du respect. Un homme qui a donné le meilleur de lui même pour l’écriture et pour la presse béninoise. Un passionné de la lecture et de l’écriture. Un homme pour qui, j’ai beaucoup de respect et de considération. Un doyen qui m’inspire confiance et dévouement au service de la cité. Chaque fois que j’ai l’occasion d’échanger avec lui, j’en ressors toujours requinqué pour affronter les défis à relever. J’ai en souvenir, le jour où je suis allé l’informer de ce que le Professeur Albert Tévoédjrè a accepté de préfacer mon ouvrage « Cinquante ans après les indépendances, Renouons avec les repères », il me disa avec beaucoup d’amitié :« comment as tu pu convaincre le doyen Tévoédjrè qui est l’un des responsables de la mouvance présidentielle alors que toi, SG/PRD, tu es l’un des responsables de l’opposition. C’est très bien, il faut de l’ouverture d’esprit et de tolérance pour construire notre pays. Je viendrai au lancement de cet ouvrage, tiens moi informer ». Il y était. Le 09 décembre 2023 que je l’ai croisé à l’occasion d’une cérémonie à Porto-Novo, comme à son habitude quand il me voit, il me lança cette belle phrase en yoruba : « Okounrin meta, Erou ki ba oko », ça veut dire plus ou moins « Trois garçons en un, la pierre n’a jamais peur ». On a beaucoup échangé et, ayant en idée de lui proposer de préfacer mon nouvel ouvrage, je lui ai promis que je passerai le voir à la maison. Je ne savais pas que je ne le verrai plus jamais. L’information de son décès m’a foncièrement affligé. Mais malheureusement, je n’…
[12:34, 16/01/2024] Moukaram A.M. BADAROU: Décès de Jerome Carlos
Les hommages du Journal Bénin Espoir

Jérôme Tovignon Carlos : Un grand baobab de la presse béninoise a franchi les rideaux invisibles.
Il est souvent difficile de trouver les bons mots, les bonnes expressions pour exprimer sa compassion suite à la disparition d’un homme qui durant toute sa vie a fait des mots et des expressions sa bréviaire.
Jérôme Carlos était un ami des mots et des belles paroles. Lorsque vous comprenez les sens qu’ils donnent à ces mots et à ces expressions savamment choisies, vous allez vous sentir touchés au plus profond de votre âme. Il avait cet art rare de parler directement à votre cœur, cet homme qui loin de chuchoter aux oreilles des gouverneurs de ce monde, sait exprimer la vérité à travers ses chroniques qu’il a diffusé durant une vingtaine d’année sur la radio CAPP FM, la radio du Succès. Une radio dont il a été le co-fondateur avec son ami Thomas Boya, rentré un peu plus tôt dans la félicité avant lui.
C’est le lundi 15 janvier 2024, alors que nous commémorions le Martin Luther King’s day, que Jérôme Tovignon Carlos a choisi pour rendre l’âme. Il s’était retiré de la scène médiatique ces dernières années, car sa santé devenait de plus en plus fragile.

Né le 30 Septembre 1944 à Porto-novo, il a obtenu son diplôme de journalisme dans le Centre de Formation et de Perfectionnement en Journalisme (CFPJ) de Paris en 1980, sa maîtrise et sa licence en histoire à l’Université de Dakar (1968).
A cela s’ajoute le Diplôme d’Études Approfondie (DEA) à Paris1 en Sorbonne en France. Jérôme Carlos avait été membre de la Commission nationale du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) depuis 2008, Professeur en journalisme à PIGIER Cotonou en 2001 et Professeur en communication au Centre National des Arts et Métiers (CNAM) de Cotonou de 1998 à 2005. L’homme au parcours inspirant, avait été Professeur d’histoire au lycée Béhanzin de Porto-Novo de 1971 à 1973 et Professeur d’histoire au Lycée Charles De Gaulle de Saint-Louis (Sénégal) de 1969 à 1971. Sous la révolution il a tenu d’importantes responsabilités comme Directeur des Musées, Archives et Bibliothèques, Directeur Général de l’Office National de Presse et d’Imprimerie (ONEPI), aujourd’hui ONIP, Responsable du quotidien National «Daho Express» devenu la Nation. En 1996, il a été co-fondateur du Centre africain de la Pensée Positive (CAPP) basé à Cotonou et en 1998 co-fondateur de la radio CAPP FM 99.6 MHz à Cotonou.
Dans le domaine de la presse, il a occupé plusieurs postes de responsabilité à l’international. Il s’agit entre autres, de rédacteur en chef du premier quotidien africain sur la place de Paris en 1980 «Le Continent», Directeur de la rédaction de « la lettre de l’Afrique de l’Ouest » de 1994 à 1997 (Abidjan Côte d’ivoire), du Rédacteur en chef de « La Presse » (hebdomadaire) (Abidjan Côte d’Ivoire) de 1990 à 1993 et Rédacteur en chef de « Ivoire dimanche » de 1982 à 1990.
Consultant auprès de l’UNESCO, de la Banque Africaine de Développement et de l’UNICEF, Jérôme Carlos a reçu plusieurs distinctions au cours de son parcours. On peut citer, commandeur dans l’ordre de la Pléiade 2023, Grand prix de littérature I.D. de Côte d’Ivoire en 1989, Officier dans l’Ordre du mérite culturel de Côte d’Ivoire 1991, Prix du Journaliste de l’année, 2001 et Chevalier de l’Ordre national du Bénin par décret n° 2005-497 du 12 août 2005. Jérôme Carlos a, à son actif, une trentaine de trophées à divers titres (Culture, presse, éducation). Auteur de plusieurs publications et livres dont «Le Miroir, roman Edilis, Abidjan, 1996», «Cri de liberté (Poèmes) Les Editions ABM, Cotonou, 1973», «Les enfants de Mandela (nouvelle) CEDA, Abidjan, 1988», «Fleur du désert (roman) CEDA, Abidjan, 1990», «Je veux le changement (Vol 1), éditions Tundé, Cotonou, 2007», «Je réussis à tous mes examens, éditions BOYA, Cotonou 1993, «J’opère mon changement (Vol 2) éditions Tundé, sous presses», «Je pense positif, ma vie change (Vol 3) éditions Tundé, à paraître», «Du salaire à la liberté financière, 2014», «La richesse c’est moi, c’est toi et moi, 2017 ; traduit en fongbé, 2018». Le passionné des lettres, a participé activement à la rédaction du code de déontologie de la presse béninoise (1999) en tant que chef de mission.
Jérôme Carlos était connu d’abord dans le domaine du sport surtout de l’athlétisme. Quarante ans durant, il a détenu le record national en saut en hauteur battu par Romain Akpo, aux jeux africains de Lagos en 2012.
L’homme qui rentre ainsi dans la félicité est marié et père de trois enfants. Il a passé le plus clair de son existence entre le Bénin, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Tonton comme on l’appelait affectueusement à CAPP FM, avait l’habitude de dire cette phrase en fon « NU TATA E MON NON TA ». J’ose une traduction tout de même en français « Ce qui ne peut pas s’allumer, ne peut jamais luire ».

Par Mesmin AFANOU

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