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Au Nigeria, la crainte d’un nouveau Boko Haram version chiite

Protesters hold banners calling for the release of Sheikh Ibrahim Zakzaky, the leader of the Islamic Movement of Nigeria (IMN), in Abuja, Nigeria January 26, 2018. REUTERS/Afolabi Sotunde - RC1792664020

Un pion de l’Iran, chef d’un groupe radical d’obédience chiite, croupit quelque part en prison depuis près de trois ans au Nigeria. En ce début novembre, ses partisans recomptent leurs morts, tombés sous les balles des forces de sécurité : 45 en deux jours, selon Amnesty International, 120 blessés et des centaines d’autres arrêtés pour avoir demandé la libération de leur guide spirituel dans les rues d’Abuja, la capitale fédérale, et dans les environs. Même si le Mouvement islamique du Nigeria (MIN) d’Ibrahim Zakzaky fait régulièrement entendre sa voix depuis trente ans, cette fois, nombreux sont ceux qui craignent que la frange la plus éruptive glisse vers la lutte armée.

L’imam Zakzaky, 65 ans, est toujours en détention, au secret. Il a été arrêté en décembre 2015 dans son fief de Zaria (nord), accusé d’avoir fomenté un attentat contre le chef d’état-major des armées, dont le convoi avait été bloqué. L’armée a riposté, tiré et tué plus de 300 membres du mouvement, avant d’interpeller le leader chiite, lui-même blessé, et de le faire disparaître, sans doute dans les geôles des services secrets, dont il n’a été publiquement sorti qu’à deux reprises. De quoi susciter des protestations de Téhéran.

« Ne pas répéter les erreurs du passé »

Cette brutalité à l’égard du mouvement de Zakzaky inquiète certains analystes et responsables, qui redoutent une évolution à la Boko Haram, secte islamiste qui s’est muée en un groupe djihadiste armé parmi les plus meurtriers au monde à la suite de l’assassinat de son fondateur, le prêcheur d’inspiration salafiste Mohamed Yusuf, à Maiduguri (nord-est), par la police nigériane en décembre 2009. Premier dignitaire religieux musulman du pays, le sultan de Sokoto (nord-ouest), un temps menacé par les sbires fanatiques de Zakzaky, avait appelé les autorités à la « retenue », en décembre 2015, pour « ne pas répéter les erreurs » du passé.

Source : Internet

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