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Animation de la vie Politique : Valentin Djènontin règle Ses comptes avec Claudine Prudencio

La suite de L’épisode 2: ‘‘Ma Prophétie’’

Valentin Djènontin a publié le vendredi 22 Avril 2022, la suite de l’épisode ‘‘Ma Prophétie’’ où il dénonce  le régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs de la commune d’Abomey-Calavi. L’ancien député en profite pour régler ses comptes avec Claudine Prudencio et les sages d’Abomey-Calavi, tout en reconnaissant un mérite à Ganiou Soglo. Détails à travers l’intégralité de son récit.
EPISODE 2 : « MA PROPHETIE  »

PASSATION DE CHARGES AU MINISTERE DE LA CULTURE, DE L’ALPHABETISATION, DE L’ARTISANAT ET DU TOURISME.
Le lundi 06 Juin 2011, j’ai pris service le matin des mains de Madame Claudine Afiavi Prudencio Ministre sortant de l’Artisanat et du Tourisme et le soir des mains de Monsieur Ganiou Soglo, Ministre sortant de la Culture, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales.
S’il faut noter que les passations de service se sont déroulées dans le respect de la tradition républicaine requise, elles ont néanmoins révélé à bien des égards, certaines réalités sociologiques peu connues du grand public quant au vivre ensemble pacifique connu des béninois.
Ces passations de service ont été en réalité la rencontre de deux cultures, de deux civilisations et non seulement des échanges de documents administratifs entre trois personnalités politiques.
La passation de charge entre les Ministres PRUDENCIO, SOGLO et moi a révélé quelques traits communs de destin.

Avec la Ministre PRUDENCIO Claudine, je partage la même commune de résidence, la même circonscription électorale (6è), le même électorat.
Avec le Ministre SOGLO Ganiou, je partage le même département d’origine, la même région : le plateau d’Abomey pour l’un et le plateau d’Agonlin pour l’autre ; le tout relevant du ZOU.
La cérémonie de passation de service à l’ex Ministère de l’Artisanat et du Tourisme : l’éclosion d’un régionalisme maîtrisé.

La passation de service apparemment conviviale s’est déroulée devant un parterre d’opérateurs hôteliers, des responsables de structures faîtières de l’artisanat, des responsables d’agences de voyage et autres acteurs, des cadres du Ministère, parents, amis, militants politiques, des sages, notables, particulièrement des commune d’Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zê, de la région d’Agonlin et de Ouidah.
Cette passation de service a révélé au grand jour ce que personnellement j’ignorais : le régionalisme, la haine de certains leaders politiques natifs ou apparentés de la commune d’Abomey-Calavi contre les leaders résidents.
De nous deux, l’une est originaire de Ouidah avec sa maman native de Godomey (selon ses propres propos) et l’autre est originaire de même que ses géniteurs d’Agonlin Covè.

Pour une frange de leaders politiques natifs d’Abomey-Calavi, même si DJENONTIN a plus d’une trentaine d’années de vie continue à Calavi comme résident où il a quasiment tous ses biens et réalisations, il est un allogène. Il ne doit avoir aucun droit politique dans cette citée.
Pour certains, cette passation de charge entre nous deux est perçue comme le transfert du pouvoir d’un autochtone à un « étranger ».

Curieusement, beaucoup ne s’en cachaient même pas parmi certaines personnes âgées, communément appelées sages ou notables ; véritables véhicules de haine et de régionalisme. Pour cette catégorie de citoyens, l’animation de la vie politique dans la sixième circonscription électorale du Bénin (communes d’Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zê) devrait être l’apanage des seuls natifs de la région. Les résidents numériquement plus nombreux et grands contributeurs autant que les natifs au développement social, économique, infrastructurel ne doivent nullement prétendre aux fonctions politiques.
Ce régionalisme exacerbé très notoire à Abomey-Calavi, l’est moins à Zê et relativement maquillé à Sô-Ava.
Ce germe de régionalisme révélé à la passation de service a continué à être entretenu par ses adeptes. Le comble a été observé lors des législatives de 2015 où certaines hautes autorités communales et anciens députés se sont ajoutés à la Ministre, aidés dans leur entreprise par d’autres cadres de la région pour me régler mon compte. Heureusement, Dieu m’a toujours sauvé de leur filet.
C’était donc sans surprise que j’ai découvert sur les réseaux sociaux cette vidéo virale où la Députée s’en prenait ouvertement, publiquement devant caméras et micros à ma personne en des termes haineux unanimement condamnés par l’opinion sauf curieusement les institutions de la République et les fameuses ONG de lutte contre le régionalisme, le racisme et l’ethnocentrisme. Rires ..

Cette déclaration historique délivrée en langue Fongbé lors d’une manifestation publique pourrait ainsi se résumer : « Mes chers parents, allez dire aux ZOGBANOU d’aller dans leur pays Agonlin faire la politique. Ils n’ont pas leur place ici. Il n’y a pas de Zogba ici ; c’est à Agonlin. S’ils ne retournent pas chez eux pour faire la politique, ils vont essuyer la honte. Le tout ne suffit pas d’acheter de parcelles à Abomey-Calavi, d’y construire pour prétendre y mener des activités politiques. Moi qui vous parle, je suis de Godomey, parce que ma maman est de Godomey ; son cordon ombilical est enterré ici à Godomey »
La passation de service à l’ex Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales : l’exposition d’une rivalité religieuse étouffée.

Dans l’après-midi du 6 Juin 2011, la passation de service entre le Ministre sortant, Ganiou SOGLO et le Ministre entrant, Valentin DJENONTIN-AGOSSOU a eu lieu en présence des artistes qui ont honoré la cérémonie par la richesse de la musique béninoise, de la chorégraphie et de l’humour. Les hommes de culture, les religieux, les dignitaires de culte Vodoun, les cadres du Ministère, parents, amis, militants étaient massivement au rendez-vous.
Si la passation de service entre les deux personnalités politiques a été très fraternelle et amicale, la prise de parole du représentant des dignitaires du culte Vodoun, en la personne de Dah AGBALENON a mis en lumière l’accueil que certains usagers du Ministère réservent à ma nomination à la tête de l’institution.
A sa prise de parole, Dah AGBALENON, avant de me remettre le cadeau qu’il portait entre ses mains a déclaré : « Monsieur DJENONTIN, nous avons appris que vous êtes chrétien et on vous a envoyé chez nous pour remplacer notre fils ».

A l’instar de cet objet que je vous offre, vous allez écrire jusqu’à vous fatiguer. En effet, le cadeau qu’ils m’ont offert était une image en fonte taillée faite de main d’homme tenant entre ses doigts un stylo.
Il poursuit, « il faut dès à présent inviter vos pasteurs venus ici nombreux à beaucoup prier pour vous parce que la tâche ne vous sera pas facile ».
Prenant la parole, j’ai remercié Dah AGBALENON au nom de ses pairs pour le cadeau reçu. Je lui ai répondu que le message est reçu 5/5 et que les pasteurs aussi présents ont bien entendu ses propos.
Ministre de la République, je serai sans discrimination aucune, à l’écoute de tous. Je vous remercie.
Le clivage religieux affiché par Dah AGBALENON, le premier jour de ma prise de service est demeuré et entretenu par un groupe de prêtres vodoun sous l’égide de ce dernier qui ont délibérément choisi de prendre leur distance vis-à-vis de moi ; mais de passer par tous les moyens pour me rendre la vie difficile à la tête du Ministère.
Par la grâce de Dieu, après quelques mois d’exercice, je suis parvenu à étouffer cette rivalité religieuse et travailler à l’unité des acteurs et usagers dudit Ministère.
Dans un premier temps, j’ai invité et reçu à mon cabinet comme d’autres composantes du Ministère les dignitaires, prêtres Vodoun, les têtes couronnées à une séance de travail.
A cette séance, j’ai clairement expliqué à mes invités ma disponibilité à collaborer franchement et honnêtement avec eux dans le respect mutuel de la foi des uns et des autres.
Je leur ai donné la garantie de ne jamais bafouer leurs croyances, ni piétiner leurs intérêts dans le Ministère ; mais de grâce, qu’ils respectent également ma foi sans chercher à m’obliger à m’aligner à eux dans leurs convictions religieuses.

L’occasion était toute bien trouvée pour leur expliquer mon origine.
Digne fils d’Agonlin, né à Zogba COVE, j’ai été élevé par mon père et ma mère aux pieds de mes grands-parents dans la pure dignité africaine et moulé dans les valeurs morales traditionnelles Mahi.
Je connais bien l’histoire de ma famille et de mon aïeul DAH SOUNBOKO, grand dignitaire Vodoun connu et vénéré en région Agonlin et au-delà. Je ne suis donc pas un novice que l’on peut influencer, intimider ou manipuler. J’ai librement choisi de suivre Jésus-Christ et je respecte chacun dans son choix.
L’Etat béninois est laïc et l’administration neutre. Ministre de la République, je resterai au service de tous : adeptes vodoun, musulmans, chrétiens, athées.
Dans un second temps, est intervenue la réconciliation avec Dah AGBALENON.
En mission en Chine avec mon Directeur de la cinématographie, j’ai fortuitement découvert Dah AGBALENON dans la délégation de la troupe théâtrale HOUINDONABOUA lors d’une audience avec les autorités provinciales.
A la grande surprise de Dah AGBALENON, à ma prise de parole, je l’ai couvert d’éloge en le présentant comme l’un des grands dignitaires du culte Vodoun au Bénin ; ce qui l’a assez impressionné. Son image a été ainsi rehaussée auprès de nos hôtes.
De retour à l’hôtel, il a demandé à me rencontrer ; demande que j’ai favorablement acceptée. Après m’avoir longuement remercié pour le grand honneur que je lui ai fait à sa grande surprise auprès des autorités chinoises, il m’a fait quelques confidences sur les cabales montées contre ma personne pour me rendre la tâche périlleuse à la tête du département ministériel. Il a affirmé que je suis totalement à l’opposé du type d’homme qu’on leur présentait et que tout le mal qu’il disait ou pensait de moi est tombé.
C’est donc à la faveur de cette rencontre fortuite en Chine, que Dah AGBALENON a découvert ma réelle personnalité qui n’avait rien de commun avec le cliché qu’il se faisait de moi.
Je lui ai expliqué qu’il avait tort de constituer un front anti DJENONTIN et d’aller en guerre contre moi sur la base de simples faux témoignages au lieu de m’approcher avec son groupe et chercher à me connaître, à me découvrir et non se fonder simplement sur mon appartenance religieuse pour me fuir et me combattre.

Bref, la brèche ouverte le jour de ma prise de service a été définitivement fermée avec les dignitaires du culte vodoun et têtes couronnées durant tout mon séjour à la tête du Ministère de la Culture.

C’est le lieu de saluer et de reconnaître la dignité du Ministre Ganiou SOGLO, qui ne s’est nullement mêlé à ces petites guerres. Mes relations avec lui sont toujours restées fraternelles et amicales. Elles se bonifient d’ailleurs au fil du temps.
Par contre, de l’autre côté à Abomey-Calavi particulièrement, et dans une moindre mesure à Sô-Ava et Zè, la haine et le régionalisme ont été maintenus, entretenus et amplifiés par certains leaders politiques durant tout mon séjour dans les départements ministériels.
Le point culminant de ce régionalisme a été atteint lorsque j’ai décidé de me porter candidat aux élections législatives de 2015. Cette fois-ci, outre les députés, c’est la haute autorité communale, assistée de quelques chefs d’arrondissement, conseillers communaux, aidés par quelques cadres de la localité, certains prêtres vodoun, notables et dignitaires autochtones de la circonscription électorale qui s’étaient ligués contre ma candidature pour me barrer la route. Tous les moyens étaient bons pour parvenir à leurs fins. Délations, calomnies dans les journaux, sur les antennes de radio, de télévision, marches publiques avec branchages sur la voie publique, expédition de sages et notables, des femmes leaders au domicile du Président Boni YAYI, etc….
J’y reviendrai plus amplement lorsque je serai sur les récits de mon séjour dans les ministères et à l’assemblée nationale.

Ne crains rien, car je suis avec toi ; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante.

Esaïe 41 : 10

Soyez nombreux la prochaine fois pour découvrir le premier Conseil des Ministres.

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

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