AFRIQUEMONDE

61è Sommet ordinaire de la CEDEAO : Le Mali, désormais sage et libéré du joug punitif

Un sommet finalement décisif à Accra, au Ghana, le Dimanche 03 juillet 2022, autour d’une question centrale, celle de la levée ou non des sanctions contre les régimes militaires d’Afrique de l’Ouest.Trois pays sont concernés : le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, tous dirigés par des putschistes et, pas vraiment pressés de mener à terme la transition politique. Oui, c’est l’option de la levée au bénéfice de deux entre eux qui l’a emporté à commencer par le Mali. Fini par devenir sage en suivant les directives imposées par les chefs d’États de la région, le Mali met stop à la punition à lui infliger. Réuni ce dimanche 3 juillet à Accra (Ghana), les chefs d’Etats et de Gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont décidé de lever les sanctions économiques, financières et diplomatiques imposées au Mali en début d’année.

Après 6 mois de sanction, le Mali va devoir enfin souffler à partir de ce mois de juillet 2023. les dirigeants Ouest-Africains ont lâché le cou du Mali qui se faisait de plus en plus serrer pour lui et l’étouffait depuis le 09 janvier 2022, plongé dans une grave crise politique et sécuritaire. Les populations maliennes n’en étaient d’ailleurs pas épargnées. Ces sanctions avaient été prises par les chefs d’Etat de la région en réponse au calendrier présenté par la junte militaire au pouvoir pour conduire la transition au Mali. << Le sommet a décidé de lever toutes les sanctions économiques et financières à partir de ce jour » mais maintient les sanctions individuelles et la suspension du Mali des organes de la CEDEAO jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel >>, a déclaré en fin de sommet Jean-Claude Kassi Brou, président sortant de la Commission de la Cédéao, et a un autre de confirmer, mais sous le sceau de l’anonymat, << C’est acté! Nous avons décidé de lever les sanctions économiques et financières contre le Mali >>, a informé un participant au sommet de la CEDEAO, sous couvert de l’anonymat.

Le Gouvernement de transition est venu, après maintes tractations et négociations, avec l’appui justement du Médiateur Nigérian Goodluck Jonathan, d’adopter un chronogramme de 2 ans, en lieu et place des 5 décidés auparavant pour un transfert du pouvoir aux civils.
Ainsi, durant six mois, le Mali devait subir les effets de ces sanctions qui ont mis l’économie à rude épreuve. La levée de l’embargo sur les transactions commerciales et financières était très attendue au Mali, épuisé par dix ans de conflit, et où les négociations entre la junte et la CEDEAO durent depuis des mois. Ladoption par le Mali d’un certain nombre de prérequis indispensables pour l’allègement des sanctions, notemment un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024, le référendum constitutionnel à mars 2023, et les législatives entre octobre et novembre 2023, ont fortement joué à cette levée.

Autre mesure forte prise au cours du Sommet de la CEDEAO, l’accord avec le Burkina Faso d’un calendrier de 24 mois avant un retour des civils au pouvoir, à compter du 1er juillet 2022. Accord, ayant contribué à lever là également, les mises en garde devant aboutir à des sanctions dans un délai donné si le Burkina Faso n’optemperait pas. À ce niveau, les sanctions n’étaient pas encore mises en exécution. << Sur le Burkina Faso, nous avons demandé à la junte de revoir sa copie. Elle demandait 36 mois. Aujourd’hui tout le monde est d’accord que c’est 24 mois de transition à compter du 1er juillet 2022″, a également assuré un participant au sommet sous couvert de l’anonymat. Le médiateur de la CEDEAO, l’ex-président Nigérien Mahamadou Issoufou, a amené la junte au pouvoir depuis fin janvier de baisser la durée de la transition de 36 à 29 mois. Il a salué une ouverture au dialogue des militaires sur le chronogramme de la transition. Il faut noter que l’adoption d’une nouvelle loi électorale pouvant permettre la candidature d’un militaire à l’élection présidentielle, a constitué un point de blocage dans les négociations. Pour les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest, conformément à la charte, il était hors de question que les militaires de la junte puissent être candidats à l’élection présidentielle habiletée à mettre un civil à la tête du pays. Le nouveau calendrier n’a pas encore été annoncé. Les dates d’alors du 24 décembre 2024 pour un référendum constitutionnel et du 25 février 2025 pour la tenue d’élections législatives et présidentielle connaîtront certainement une modification.
Quant au cas Guinéen, les sanctions ont été maintenues et aucune levée, prononcée.

Aristocrate Goussikindé.

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