Vie politique et judiciaire au Sénégal : Sonko, désormais inéligible (Le Président de l’ex Pastef est radié des listes du fichier électoral)

L’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko a été radié des listes du fichier électoral ce mercredi 16 août. Cette décision déjà contestée par une partie de l’opposition, pourrait empêcher le leader du Pastef d’être éligible, et donc d’être candidat à l’élection présidentielle de février 2024 au Sénégal.
Ousmane Sonko, Leader de l’ex parti Pastef, est désormais radié des listes du fichier électoral du pays de la Teranga. La nouvelle, prise comme une rumeur au départ et abondamment relayée par la presse locale a finalement été confirmée le mercredi 16 juillet 2023. En effet, l’opposant a reçu une notification suite à sa condamnation à deux (02) ans de prison ferme le 1er juin 2023 pour « corruption de la jeunesse », dans l’affaire où une employée d’un salon de massage l’a accusé de viols.
Selon l’information parvenue à notre rédaction, l’étau de l’inéligibilité à la présidentielle de février 2024 au Sénégal se resserre davantage autour de Ousmane Sonko. Puisqu’il a été jugé par contumace, c’est-à-dire en son absence, sa condamnation est définitive, rappellent les autorités sénégalaises. Aussi, le code électoral indique clairement qu’il faut être électeur pour pouvoir être candidat à une élection . Le contraire ne se comprendrait pas. Cette situation, pour le moins confortable pour les militants de l’ex parti Pastef, laisse ainsi déduire que les chances de Ousmane Sonko sont réduites pour se présenter à l’élection présidentielle de l’année prochaine.
Dans le rang des forces d’opposition au régime de Macky Sall, le ton est monté d’un cran. El Malick Ndiaye, responsable de la communication de l’ex parti, le Pastef, assure qu’aucune notification n’a été reçue « ni par le parti, ni par le premier concerné ». Le Leader politique, actuellement en grève de la faim, est en prison depuis le 31 juillet 2023, inculpé notamment pour appel à l’insurrection dans une autre affaire judiciaire.
Dans le même temps, Khalifa Sall et Karim Wade sont de nouveau éligibles aux prochaines élections.
En effet, l’Assemblée Nationale sénégalaise a voté, samedi 5 août 2023, un texte qui devrait permettre à ces deux (02) figures de l’opposition, l’ancien Maire de Dakar, Khalifa Sall et l’ancien Ministre, Karim Wade, de se présenter à la présidentielle de février 2024. C’est un projet de loi largement adopté qui permet de leur rendre à nouveau leur éligibilité.
En attendant la promulgation de la loi par le Président sénégalais, Khalifa Sall, leader de Taxawu, et Karim Wade, héritier de l’ex-président Abdoulaye Wade, peuvent prétendre à la succession du président Macky Sall en février 2024. Un projet de loi adopté samedi au parlement sénégalais les réhabilite dans leur éligibilité pour être candidat à toute élection au Sénégal.
La réforme du code électoral sénégalais, adoptée par 124 voix pour, 1 contre et 0 abstention, permet à toute personne condamnée et ayant ensuite bénéficié d’une amnistie ou d’une grâce de figurer sur les listes électorales, et donc de se présenter aux élections. Ces deux (02) leaders de l’opposition avaient été empêchés de concourir au scrutin présidentiel de 2019 contre le sortant et futur vainqueur, l’actuel Président Macky Sall. Et pour cause, Khalifa Sall et Karim Wade étaient sous le coup de condamnations dans des affaires financières distinctes.
Deux (02) figures d’opposition au Sénégal retrouvent leur éligibilité à la présidentielle de 2024 alors que Ousmane Sonko, leader de l’ex Pastef et principal opposant à Macky Sall est hors course. Ce dernier séjourne désormais en prison pour des démêlés judiciaires. Ousmane Sonko a en effet conduit depuis 2021, une opposition qui a connu plusieurs épisodes de contestation meurtrière, relatifs à son bras de fer avec le pouvoir en place au Sénégal. La réhabilitation électorale de Khalifa Sall et Karim Wade pourrait donc permettre de contribuer à apaiser en partie les tensions politiques et sociales au Sénégal.
Qui pour succéder finalement au Président Macky Sall, les mois à
venir vont nous édifier.

Mick de BADAR