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Situation de crise au Niger: Un ultime sommet de la CEDEAO ( Les chefs d’Etat de l’organisation ouest africaine se retrouvent ce jour à Abuja)

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tient un sommet crucial ce jeudi 10 août 2023 suite à l’échec de l’ultimatum donné aux militaires qui ont renversé le régime du Président Mohamed Bazoum.
Le Général Abdourahmane Tchiani est proclamé chef d’Etat du Niger par les putschistes, un premier Ministre nommé par ce dernier et un gouvernement de vingt un (21) Ministres formé. Un cocktail politique qui défie l’ensemble des décisions de la CEDEAO.
L’ultimatum adressé aux putschistes par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest n’ayant pas eu l’effet escompté, les dirigeants des pays de l’Afrique de l’Ouest qui souhaitent le retour du Président Bazoum tiennent un nouveau sommet ce jeudi pour prendre de nouvelles décisions, l’option d’une intervention militaire étant toujours à l’ordre du jour.
Après le non respect de l’ultimatum lancé aux militaires qui ont pris le pouvoir au Niger par la force, les dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest opposés au coup d’Etat au Niger, se réunissent à nouveau à Abuja pour un sommet qui s’annonce éminemment crucial. « D’importantes décisions » sont attendues lors de ce sommet, a prévenu mardi, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, qui a réaffirmé sa volonté de privilégier la voie diplomatique pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger, tout en maintenant son option d’un éventuel recours à la force.
La CEDEAO, par la voix du Nigeria qui assure la présidence tournante de l’organisation ouest africaine, s’exprimait pour la première fois depuis l’expiration dimanche soir d’un ultimatum de sept (07) jours lancé aux militaires pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions présidentielles. Pour le moment, les nouveaux maîtres du Niger sont sourds aux tentatives de négociations de la CEDEAO. Ce qui fait craindre que cet ultime sommet n’accouche d’un résultat en dessous de la moyenne. La crainte de la matérialisation de la menace d’intervention militaire est redoutée par l’ensemble des populations de la sous région.
Le Mardi, une délégation conjointe de la CEDEAO, de l’Union africaine (UA) et des Nations unies avait tenté de se rendre à Niamey. En vain, la junte militaire leur a barré la route en avançant des raisons de « sécurité ».
L’échec de cette visite conjointe s’ajoutait à un autre signe de défiance des nouveaux dirigeants nigériens: la nomination lundi d’un Premier ministre civil, Ali Mahaman Lamine Zeine, qui a été la première étape vers la désignation du gouvernement de transition composé de vingt un membres.
La veille de ce sommet, une rencontre mercredi soir à Niamey entre le nouvel homme fort du Niger, le Général Abdourahamane Tchiani, et l’ex-émir de l’Etat nigérian de Kano, Sanusi Lamido Sanusi, un proche du Président du Nigeria, Bola Ahmed Asiwaju Tinubu. « Nous sommes venus en espérant que notre arrivée va ouvrir la voie à de vraies discussions entre les dirigeants du Niger et ceux du Nigeria », a déclaré l’ex-émir, précisant cependant ne pas être un « émissaire du gouvernement » nigérian.
Il faut souligner qu’en marge de ces tentatives diplomatiques, les chefs d’état-major de la Cedeao se sont réunis vendredi à Abuja, où ils ont défini les contours d’une possible intervention militaire.
C’est donc un important sommet pour l’Afrique de l’Ouest qui s’ouvre ce jeudi matin à Abuja.
Au sujet de ce sommet, le Président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo a affirmé que « le seul Président» reconnu au Niger est le Président Mohamed Bazoum. Pour lui , « Les coups d’Etat doivent être bannis », estimant que la CEDEAO, dont son pays et le Niger font partie, jouait son existence après les coups d’état dans trois (03) autres Etats membres (Mali, Guinée et Burkina Faso).
De leur côté, le Mali et le Burkina Faso ont affiché leur solidarité avec les militaires du Niger. Ils ont affirmé que si le pays était attaqué par la CEDEAO, ce serait « une déclaration de guerre » pour eux. Mardi, ils ont adressé des lettres conjointes à l’ONU et à l’UA en appelant à leur « responsabilité » pour empêcher « toute intervention militaire contre le Niger dont l’ampleur des conséquences sécuritaires et humanitaires serait imprévisible ». La Guinée n’est pas loin de cette option.
Dans ses efforts pour rétablir le Président Mohamed Bazoum, la CEDEAO peut quant à elle compter sur le soutien des puissances occidentales, en premier lieu, les Etats-Unis et la France qui avaient fait du Niger un pivot central de leur dispositif antijihadiste au Sahel. Les Etats-Unis ont exprimé mercredi leur inquiétude à propos des conditions de détention du Président Mohamed Bazoum, détenu depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 dans sa résidence présidentielle. Le numéro deux de la diplomatie américaine était venue lundi à Niamey pour rencontrer les principaux responsables de la junte militaire réunion à laquelle n’avait pas participé le Général Tchiani. Elle n’avait pas non plus rencontré le Président déchu. Les discussions « ont été extrêmement franches et par moment assez difficiles », avait-t-elle reconnu.
La France, régulièrement vilipendée lors des manifestations en Afrique de l’Ouest, a fait savoir mardi de source diplomatique qu’elle appuyait « les efforts des pays de la région pour restaurer la démocratie » au Niger. Le Secretaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi dit sa préoccupation, exigeant la libération du Président Mohamed Bazoum et dénonçant « les déplorables conditions dans lesquelles vivraient le Président Bazoum et sa famille ».
Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, la France a suspendu les accords de coopération militaire avec Niamey. Les militaires nigériens ont, eux, dénoncé la semaine dernière ces accords, ce que Paris a rejeté, au motif que ceux-ci avaient été signés par les autorités nigériennes légitimes. Mercredi, les militaires ont accusé Paris d’avoir violé dans la matinée l’espace aérien nigérien, fermé depuis dimanche, avec un avion de l’armée française venu du Tchad, et d’avoir « libéré des terroristes ». Des accusations aussitôt démenties par la France.
Les décisions du sommet de la CEDEAO sont très attendues et il est à espéré qu’elles soient concluantes pour le Niger et pour la sous région.

Mick de BADAR

 

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