AFRIQUEPOLITIQUE

RDC : Kabila rassemble ses troupes

Joseph Kabila n’est peut-être plus président de la RDC, mais il entend bien continuer à tirer les ficelles du pouvoir, au travers de la majorité parlementaire qui lui est acquise.

En effet, relate le site d’information 7 sur 7, « les regroupements et partis politiques membres du FCC, le Front commun pour le Congo, réunis hier mercredi à Kingakati autour de leur autorité morale Joseph Kabila, ont transformé leur plateforme électorale en une plateforme parlementaire au sein de l’Assemblée nationale et des Assemblées provinciales ».

En clair, précise 7 sur 7, « désormais, le FCC qui revendique plus de 335 députés nationaux, s’identifie comme la majorité parlementaire ». Résultat, le prochain Premier ministre sera issu de ses rangs. En effet, pointe Cas-Info, « visiblement, le FCC ne cache plus son ambition de diriger ou de faire partie du prochain gouvernement. Ayant la majorité absolue à la chambre basse du Parlement, il espère obtenir la primature, et ce conformément à la loi ».

Maître à jouer !

« Joseph Kabila consolide sa majorité », titre pour sa part Le Potentiel à Kinshasa.

« Qui a dit que Joseph Kabila s’est soustrait définitivement de la scène politique ? En tout cas, depuis un certain temps, l’ancien président envoie, avec sa nouvelle casquette de sénateur de vie, des signaux qui confirment qu’il n’est pas encore prêt à s’effacer de la scène politique, pointe le quotidien kinois. Il est là et il entend le demeurer pendant longtemps. (…) Certes, poursuit Le Potentiel, Kabila ne sera pas le président de la République dans les cinq prochaines années, mais il a la certitude d’être au cœur de la gestion de l’Etat. C’est à lui de proposer le Premier ministre. La composition du gouvernement passera également par lui. Sans compter les exécutifs provinciaux où il exerce une grande influence dans bon nombre d’entre eux. Pour ceux qui ont cru à l’effacement de Kabila, il leur a rappelé hier depuis Kingakati qu’il est bel et bien là. C’est le maître à jouer. (…) Et le président Tshisekedi sera bien obligé de passer par Kabila, relève encoreLe Potentiel, pour se donner un semblant de visibilité. Sa réussite dépend de la qualité des rapports qu’il va établir avec l’autorité morale du FCC. Joseph Kabila est toujours là. Il faut s’y habituer. »

Union de façade ?

Toutefois, le FCC est-il vraiment uni ? Fait-il vraiment bloc derrière Kabila ? Objectif Info CDexprime ses doutes…

En effet, « Joseph Kabila a réussi à créer des mécontents et à diviser fidèles et fanatiques au sein de sa famille politique lors la désignation de son dauphin à la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary, précise le site congolais. (…) Et nombreux sont ceux qui désirent savoir si une simple signature apposée au bas d’un accord résoudra toutes les frustrations internes post-électorales ou supprimera tout acte de trahison déjà envisagé. Vidé de tout pouvoir discrétionnaire, le président de la République honoraire, Joseph Kabila, aura un choix difficile à faire dans la désignation du Premier ministre, pointe encore Objectif Info CD. (…) Si durant son règne, la plateforme présidentielle était difficile à demeurer unie, elle est devenue si fragile aujourd’hui qu’elle risque de s’éclater d’elle-même au fil du temps. »

Trois « primaturables »

En tout cas, rappelons que trois noms circulent depuis ces derniers jours pour occuper le poste à la primature.

« Celui qui tient la corde à l’heure actuelle, affirme Le Congo libéré, c’est Alexis Thambwe Mwamba. Le ministre de la Justice sortant connait très bien l’UDPS du président Tshisekedi. C’est lui en effet qui a conduit depuis ces dernières années pour le compte de Joseph Kabila les tractations avec l’UDPS, que ce soit à Ibiza, à Venise, et jusqu’à ces dernières semaines, où un accord entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi a été conclu en vue d’un partage du pouvoir. »

Et puis deux autres prétendants, « tous deux originaires de l’ex-Katanga, précise Le Congo libéré, un critère décisif pour Joseph Kabila qui n’entend pas se mettre à dos les élites de sa province d’origine. Le premier est Henri Yav Mulang, le ministre sortant des Finances, un poste qu’il occupe depuis décembre 2014. Et le second, Albert Yuma, homme d’affaires très proche de Joseph Kabila, patron de la Fédération des entreprises congolaises et président du conseil d’administration de la Gécamines. »

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