Politique au Bénin : Modification du RI de l’AN, l’He Arifari Bako explique sa position

La révision du règlement intérieur de l’assemblée nationale, mise en débat, ce lundi, en plénière, n’est pas allée au bout de son adoption. Plusieurs députés se sont opposés aux dispositions de l’article 24. Parmi eux, l’honorable Arifari Bako.

Dans une déclaration argumentée, l’ancien ministre, Arifari Bako, député du Bloc Républicain, a partagé, avec ses collègues, les raisons du rejet qu’il oppose à l’article incriminé.

Nassirou Arifari Bako, dans son intervention, a plaidé pour que la disposition dudit règlement intérieur, relative à la constitution des groupes parlementaires, ne connaisse aucun changement. « …L’article 24.1 dit que les députés s’organisent en groupe parlementaire par parti politique. Il faut simplement ramener l’ancienne formulation que nous avons sur le tableau : ‘’Les députés peuvent s’organiser par groupe parlementaire par affinité politique« », a suggéré le parlementaire.

Pour lui, adopté tel que présenté, l’article 24.1, c’est faire des groupes parlementaires, le prolongement des partis politiques. « Je suis actuellement président de la Commission des droits de l’homme des parlementaires de l’Union interparlementaire (Uip). Sur les 500 et quelques cas de violation des droits des parlementaires, je peux vous dire que plus de 300 cas relèvent de situations du genre où les groupes parlementaires sont constitués sur la base des partis politiques dans un certain type de pays« , a-t-il indiqué.

Cette situation, précise-t-il, entraîne des abus à l’interne des formations politiques. C’est pour cela que, si vous reprenez même les textes de l’Union Interparlementaire, les recommandations vont dans un autre sens. « Les partis politiques sont considérés lorsqu’il s’agit des régimes parlementaires ; c’est-à-dire des régimes où c’est la majorité parlementaire qui dirige le gouvernement ou dans quelques cas de régime semi-parlementaire. Nous sommes dans un régime présidentiel total« , a-t-il fait savoir.

A en croire l’élu du Bloc Républicain, maintenir l’article 24.1, c’est créer des conditions, qui conduiront à des crises demain. « Évitons de créer des précédents, qui puissent nous amener à des problèmes plus tard« , affirme-t-il.

L’élu du peuple n’a pas non plus validé l’alinéa 4 de l’article 24, qui stipule qu’un député, qui n’appartient à aucun groupe parlementaire, est un non-inscrit. « S’ils sont non-inscrits, des députés peuvent être une catégorie de parias au sein de l’hémicycle et constituer une masse-critique à un moment« , a fait remarquer le parlementaire, qui a conseiller ses collègue de ne pas prendre, pour modèle, le « parlement monocolore » actuel, car les choses ne resteront pas toujours comme elles sont.

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