A LA UNEANNONCESBéninCOMMUNIQUECULTURE GENERALEElectionsPOLITIQUESOCIETE

Libre opinion : Fatahou Djima au sujet du code électoral

Le mardi 05 Mars 2024, l’Assemblée nationale, conformément à ses missions, a procédé au vote de la loi corrective et complétive du code électoral, amendé en 2019. Comme c’est souvent le cas, l’actualité relative à ce dossier a enregistré, des soutiens au profit du camp de la majorité parlementaire, et des contestations chez le camp minoritaire. En ce qui concerne la minorité, elle se défend en dénonçant le caractère exclusif des amendements prévus par la majorité. Ce faisant, la minorité parlementaire, alors majorité parlementaire en 2013 a oublié son comportement en 2013 lors du vote de la première loi portant code électoral en République du Bénin.
Sur ceci, voici le rappel de mémoire que propose un citoyen averti de l’histoire politique récente de notre pays.
Il n’y a pas de loi électorale juste et exempte d’injustices ou d’exclusion. Toutes nos lois électorales n’ont jamais échappé à cette réalité.
En 2013, le premier code électoral a été voté dans un contexte qui ressemble à tout sauf, celui d’un consensus exigé aujourd’hui par nos amis d’en face qui étaient aux affaires. Pour rappel il y avait quatre entités politiques à l’Assemblée nationale à cette époque-là.
1. l’Union fait la nation, après le départ de l’ex PRD et de l’ex RB.
2. L’ex PRD, qui se disait aussi de l’opposition, au même titre que l’Union fait la nation. Cette précision est importante.
3. L’ex RB
4. L’ex FCBE, force qui gérait le pouvoir.
Deux questions cruciales étaient en jeu.
1. La LEPI
2. La composition de l’organe en charge des élections :CENA
Sur le premier point, l’Union fait la nation, exigeait une pause corrective dans l’établissement de la LEPI avant les prochaines élections, ceci au regard du chaos engendré par la première version de cet outil électoral en 2011.
En réponse, les FCBE et leurs soutiens à l’époque se mirent ensemble pour foncer, au nom de la majorité mécanique qu’elles constituaient. Ils ont inscrit dans le code électoral que la LEPI ne peut être révisée que dix ans après, c’est-à-dire en 2023. Je rappelle également que l’Union fait la nation avait, à ce sujet, proposé un dialogue politique national au cours duquel, cette question et d’autres devraient-être examinées. Mais la réponse du parti au pouvoir fut non. Il était même dit que ces vieux (Bruno Amoussou, Kolawolé Ijdi et cie), étaient des fraudeurs spécialistes.
La suite vous l’avez constaté comme tout béninois.
Sur le deuxième point, c’est-à-dire la composition de la CENA, Bruno Amoussou et les siens suggéraient que l’opposition qu’elle constituait dispose de deux membres au même titre que la mouvance. Je rappelle qu’elle devrait composer de cinq membres dont un magistrat. À l’arrivée, par un passage en force réglé sous coupe, les FCBE de Yayi Boni et Atchadé Noureni foncèrent, puisque rassurées par leur majorité.
Au finish, l’ex PRD, pourtant minorité à l’époque s’en sort avec un membre à la CENA. Quant à l’ex RB, elle aura bénéficié plus tard de la patronne de l’administration de l’institution qu’est la CENA (Secrétaire exécutif permanent).
Par ailleurs, des grandes innovations eurent été agitées et imposées à la minorité parlementaire à l’époque.
1. L’institution des coordonnateurs d’arrondissement,
2. La désignation des MPV par appel à candidatures et non par les partis politiques, etc.
Il sied de reconnaître qu’à l’application de ladite loi, ces innovations sont effectivement nécessaires, puisqu’elles ont réduit considérablement les difficultés liées à la désignation de ces personnels électoraux par les politiques. Aussi, ont-elles significativement contribué à la modernisation du processus électoral.
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on constate dans les aménagements du parti LD, émanation de l’ex FCBE d’hier.
1. La désignation des Coordonnateurs d’Arrondissement (CA) par des partis politiques.
2. La désignation des Membres de Poste de Vote (MPV) par les partis politiques.
3. La reprise de la désignation des membres de la CENA en vue de leur permettre d’être aussi à la table.
Je ne sais pas s’il faut commenter ces amendements portés par les parlementaires du Parti LD. Je vous laisse le choix de le faire.

Extrait de mon prochain livre « Un rêve brisé »
Fatahou DJIMA

Laissez un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles Liés

Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) : Les associations locales dotés de moyens.

Le Président de l’ANAC, Luc Atrokpo a procédé ce lundi 29 avril...

Après l’élection législative et régionales au Togo : Des incidents localisés

Au Togo, le pays attend maintenant les résultats des élections législatives et...

Lutte contre le terrorisme au Bénin : L’armée béninoise reçoit un don

Le gouvernement des Etats-Unis a fourni des équipements aux Forces armées béninoises,...