SANTE

Lancement de l’ONG EndoEspoir : Innocentia Alladagbé fait œuvre utile

cérémonie de lancement officiel

Mot de bienvenue de la Présidente de l’ONG

Cotonou, Novotel Orisha, le lundi 28 mars 2022

  • Excellence, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, parrain de la présente cérémonie, cher Papa ;
  • Excellence, Madame la Première Dame du Bénin ;
  • Excellence, Madame la Vice-Présidente de la République, Grande Chancelière de l’ordre national du Bénin ;
  • Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle ;
  • Monsieur le Président de la Cour Suprême ;
  • Madame la Présidente de la Cour des Comptes ;
  • Madame la Présidente de la Haute Cour de Justice ;
  • Monsieur le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication ;
  • Monsieur le Président du Conseil Economique et Social ;
  • Mesdames et Monsieur et les Ministres ;
  • Mesdames et Messieurs les Députés à l’Assemblée nationale ;
  • Monsieur le Médiateur de la République ;
  • Monsieur le Président de la CENA ;
  • Madame la Présidente de l’Institut national de la Femme ;
  • Mesdames et Messieurs les Responsables d’organisations non-gouvernementales œuvrant pour le bien-être de la femme au Bénin ;
  • Majestés, Têtes couronnées ;
  • Professeur Justin Lewis DÉNAKPO ;
  • Distingués invités en vos rangs, grades et qualités ;
  • Mesdames et Messieurs.

Vous vous en rendez probablement compte, l’émotion se saisit de moi au moment où je dois m’adresser à l’illustre parterre de personnalités que vous constituez. Sans doute parce que je ne pouvais pas oser, il y a quelques mois ou quelques années encore, espérer pouvoir m’adresser à chacune et chacun d’entre vous, et encore moins à vous tous réunis, en une occasion aussi spéciale. Vous me faites un immense honneur par votre présence en ces lieux, et je ne sais en quels termes vous dire merci. Merci vraiment du plus profond de mon cœur. Votre présence témoigne certainement de la considération que vous avez pour le parrain de cet événement, mon très cher Papa Président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou VLAVONOU, mais aussi, pour certains, de l’intérêt et pour d’autres, de la curiosité que suscite en eux l’évocation de la pathologie que l’on nomme endométriose.

L’endométriose, Mesdames et Messieurs, Distingués invités, c’est en effet le motif de notre présence à tous ici cet après-midi. A commencer par moi-même !

Oui, je n’irai pas par quatre chemins pour vous le dire, je souffre d’endométriose. Je sais ce qu’est l’endométriose. Je vis l’endométriose ; de ces maux de ventre et de bas-ventre inexpliqués, de ces douleurs menstruelles inqualifiables, de ces regards interrogateurs et même désapprobateurs, de cette interminable errance médicale, de cette désocialisation, je suis une victime authentique. Je me garderai bien de vous dresser en détails la panoplie des manifestations et des conséquences de cette terrible maladie, pour ne pas voir apparaître dans vos regards de l’apitoiement sur mon sort. Moi j’ai déjà bien de la chance. Beaucoup de chance de me tenir devant vous aujourd’hui, vivante et capable de m’adresser à vous. Si je suis là, c’est non seulement pour porter la voix des autres victimes en général mais également et surtout pour éclairer les nombreuses malades qui s’ignorent.

Le Professeur Justin Lewis DÉNAKPO vous le redira tout à l’heure, 10 à 20% environ des femmes en âge de procréer sont sujettes à l’endométriose. Près de la moitié de celles qui se plaignent de douleurs récurrentes dans le bas-ventre sont en fait victimes de cette maladie. Et dans cette catégorie de victimes, certaines n’auront jamais d’enfants, d’autres peuvent subir des complications pouvant conduire jusqu’à la mort.

C’est au regard de tout ceci que j’ai décidé d’embrasser la cause qui est de faire connaitre l’endométriose, de sensibiliser les citoyens et d’accompagner dans la mesure du possible les victimes. C’est ainsi qu’est née « EndoEspoir », l’organisation non gouvernementale qui manquait à la lutte contre l’endométriose au Bénin. « EndoEspoir » parce que, face à l’endométriose et à ses ravages, c’est l’espoir qui fait vivre. L’espoir du soulagement, l’espoir d’avoir des enfants et de les voir grandir, l’espoir de s’épanouir avec son époux et avec ses amis, simplement l’espoir de vivre une vie normale. Certes, nous n’avons pas les moyens de prendre en charge chaque femme béninoise victime d’endométriose, là n’est pas notre vocation. Mais nous aurions déjà remporté une grande victoire en faisant mieux connaitre la maladie. Nous aurons déjà atteint une partie de nos objectifs si notre action permet de raccourcir les délais de diagnostic afin que les victimes sachent qu’elles ne sont pas des proies de sorcellerie familiale, mais bien atteintes d’une affection connue et qui peut être sinon guérie, au moins soulagée. Nous aurions remporté la plus grande des victoires si les autorités sanitaires de notre pays, grâce notamment à notre plaidoyer, accordent une plus grande attention aux personnes atteintes par cette maladie.

C’est le sens, Mesdames et Messieurs, Distinguées personnalités, de l’invitation que je vous ai adressée pour cette cérémonie. Tous autant que vous êtes, à quelque niveau que vous vous trouviez, vous avez la possibilité d’agir contre l’endométriose. D’agir pour les victimes d’endométriose. Manifesterez-vous désormais un peu plus de compassion vis-à-vis de certaines personnes de votre entourage, des membres de vos familles, des amis, des collègues, des employés qui en sont victimes directes ou collatérales ? Allez-vous, de votre position, initier une action envers les victimes ? Donnerez-vous une contribution financière ? A vous d’en juger. Mais je reste persuadée que vous ne resterez sans rien faire.

Quant à moi, depuis quelques mois maintenant, sans attendre même de disposer de tous les moyens nécessaires à ce combat, je me suis engagée. De toutes mes forces et de toute mon âme. Accompagnée par des personnes de bonne volonté à qui je saisis ici l’occasion de rendre un hommage mérité, j’ai entamé une croisade contre l’endométriose. Nous étions sur plusieurs sites, à Porto-Novo, Cotonou, Abomey-Calavi et Parakou. Nous avons eu le bonheur de rencontrer des personnes formidables qui ont mobilisé des élèves, des étudiantes et étudiants, des femmes et hommes membres d’associations de développement. Nous avons pu noter à quel point la maladie était méconnue, mais aussi sournoisement présente partout à travers les symptômes décrits par certaines de nos interlocutrices. Nous avons pu mesurer le besoin d’information, de dépistage et d’accompagnement. Ces tournées qui n’en sont qu’à leur début nous ont confortés dans le fait que « EndoEspoir » devrait exister et doit maintenant grandir.

Nous sommes désormais sollicités dans toutes les contrées de notre pays. Des citoyens ordinaires, des associations de la société civile, des responsables administratifs, des collectivités décentralisées nous font appel pour venir entretenir les Béninoises et les Béninois de tous les horizons sur ce qu’est l’endométriose. Et nous nous tenons disposés à répondre à leur appel, avec votre appui.

Je le disais au début de mes propos, l’endométriose cause des douleurs abominables, mais pas seulement. Elle affecte la santé psychique de la victime qui, sans une prise en charge radicale, a parfois l’impression de perdre la raison au point d’avoir envie de se donner la mort afin d’abréger ses souffrances. Une situation comme celle-là, vous l’imaginez bien, a un impact sur la vie de famille, sur la vie scolaire ou professionnelle, sur les amis… La victime d’endométriose sévère voit progressivement les personnes qu’elle aime et celles dont elle a le plus besoin s’éloigner d’elle : fiancé ou mari, frères et sœurs, amis… Seuls les plus aimants et les plus courageux restent et acceptent d’accompagner, et ceux-là sont rares.

Le palliatif définitif à ces douleurs réside dans la décision la plus difficile que puisse prendre une femme, surtout quand elle n’a pas encore connu les joies de la maternité. Cette solution, c’est de créer la ménopause de façon artificielle et anticipée, soit par des moyens médicamenteux, soit plus radicalement, en supprimant les ovaires à l’occasion d’une opération chirurgicale. Vous imaginez bien que c’est une décision extrême, qui ne devrait être prise qu’en dernier ressort.

Mesdames et Messieurs, Distingués invités,

C’est le lieu pour moi de remercier à nouveau et publiquement mon cher Papa, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale Louis Gbèhounou VLAVONOU, à qui je dois, à maints égards, d’être ici aujourd’hui. Sans son indéfectible soutien, et celui de Maman Apolline VLAVONOU, son épouse, EndoEspoir n’aurait sans doute jamais vu le jour.

Mes remerciements vont également au Professeur Justin Lewis DENAKPO, chef de la Clinique Universitaire de Gynécologie Obstétrique (CUGO) du CNHU-Hubert Koutoukou Maga ; aux honorables députés qui ont déjà avec moi embrassé la cause de la lutte contre l’endométriose et entrepris de m’apporter leur soutien ; aux personnes, proches ou éloignées qui croient en notre combat, et enfin à chacune et chacun d’entre vous ici présents. Je n’oublie pas Monsieur Fiacre VIDJANGNINOU, mon ancien chef, qui a été le premier témoin à me voir m’écrouler évanouie et m’amener à l’hôpital, inconsciente, lorsque les douleurs avaient atteint leur paroxysme. Je voudrais vous prier de ne pas limiter votre soutien à votre présence à cette cérémonie. Que ce premier pas soit suivi d’autres. Vous pouvez garder le contact avec nous par les canaux digitaux, notamment les pages Facebook et Instagram de « EndoEspoir » pour partager nos contenus et nous donner plus de visibilité. Vous pouvez nous aider à aller à la rencontre des communautés pour les messages de sensibilisation ou nous appuyer de diverses autres manières.

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

Il nous faut faire de la lutte contre l’endométriose une cause de santé publique et agir pour que l’évolution enregistrée en France il y a quelques mois puisse s’enregistrer au Bénin également. C’est pourquoi « EndoEspoir » compte jouer pleinement sa partition à travers diverses activités consignées dans sa feuille de route.

En effet, la cérémonie de ce jour est de nature à donner un coup d’accélérateur aux actions de notre organisation commune. Dès les premiers jours du mois d’avril, nous irons, dans le cadre de la deuxième phase de notre croisade contre l’endométriose, à la rencontre des populations des autres départements du Bénin non encore parcourus. Plusieurs séances de sensibilisation seront donc organisées au profit des jeunes filles et femmes des départements de l’Ouémé, du Plateau, du Mono, du Zou, de l’Atacora et des Collines pour ne citer que ceux-là. Nous ambitionnons d’organiser une vaste campagne de dépistage susceptible d’aider nos sœurs et mères à connaitre leur statut. Et parlant de dépistage, je voudrais lancer un appel suppliant aux autorités présentes ici ou non afin qu’elles envisagent une possibilité de subvention et de multiplication des centres de dépistage de l’endométriose au Bénin car la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui ne favorise pas du tout la lutte. Contrairement à plusieurs pays dont nous avons pu nous enquérir des réalités, le dépistage de l’endométriose est assez onéreux au Bénin et il ne se fait véritablement qu’au CNHU. Vous imaginez avec moi le calvaire des femmes de Karimama, Tchoumi-tchoumi, Bassila, Aplahoué, Agoué, Ifangni Kétou etc. J’ai le ferme espoir, parce que convaincue désormais de la disponibilité et de l’intérêt des autorités béninoises pour cette pathologie, que nous enregistrerons dans les meilleurs délais au Bénin les grandes avancées que connaissent les pays qui se sont mis un peu plus tôt dans la lutte contre l’endométriose.

A long terme, « EndoEspoir » projette de se doter d’un centre de suivi et d’orientation  des femmes déclarées atteintes d’endométriose.  Ledit centre a vocation à proposer une prise en charge aux patientes. En fonction de nos moyens, cette prise en charge partielle pourrait aller jusqu’à un accompagnement psychologique et clinique des malades.

Mesdames et Messieurs,

Honorables invités,

Notre vision et nos projets pour la lutte contre l’endométriose au Bénin et dans la sous-région sont aussi grands que nobles. Autant le Staff qui  m’appuie dans ce combat et moi-même, percevons d’ores et déjà l’immensité et la complexité de la tâche, autant nous avons des motifs de satisfaction et d’espérance. L’un de ces motifs les plus rassurants pour nous, c’est votre aimable soutien. Oui, le soutien indéfectible de tout un chacun de vous réunis ici dans cette salle et dont la plus belle expression est votre présence à cette cérémonie. Nous vous en savons véritablement gré. Tous les acteurs de « EndoEspoir » prient Dieu le Père Céleste de vous bénir abondamment. Nous restons persuadés qu’avec le leadership éclairé du chef de l’Etat, le Président de la République son Excellence Patrice Athanase Guillaume Talon appuyé, de tous les éminents membres de son gouvernement notamment le Ministre de la santé, la lutte contre l’endométriose ne sera pas la cause de l’ONG EndoEspoir toute seule. Elle constituera une cause commune qui verra de très beaux jours devant elle.

C’est sur ces mots de remerciement, de prière et surtout d’espoir que je voudrais clore mon propos en vous souhaitant de passer un agréable moment avec nous pour le temps que durera la présente cérémonie.

Vive la lutte contre l’endométriose !

Vive « EndoEspoir » !

Je vous remercie !!!

Laissez un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles Liés

Incendie à l’hôpital de zone de Malanville : Des centaines de documents brûlés.

  Le bilan de l’incendie qui s’est déclenché le mardi 20 Février...

Occupation anarchique des domaines publics à Cotonou : Atrokpo annonce de nouvelles actions

En dépit des nombreuses actions de sensibilisation initiées par la Mairie pour...