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La vie politique au Bénin : L’opposition décapitée

Avec la problématique des reformes opérées dans le système partisan ; la charte des partis, le nouveau code électoral et le fameux certificat de conformité, l’opposition s’est retrouvée en difficulté. Et  seuls deux partis proches du gouvernement ont participé aux élections législatives du 28 Avril passé. En ayant un regard rétrospectif sur les événements du 1ER et 2 mai derniers et ses corollaires  sur la paix nationale, force est de constater que le leader du parti Fcbe, l’ancien Président Thomas Boni YAYI, perçu comme un symbole de l’opposition s’est retrouvé en difficulté.

Une situation qui a embrigadé  ses droits d’aller et de revenir, de recevoir les visites, a aussi détérioré son état de santé. Pour raisons de santé, ce grand leader de l’opposition, a quitté l’État d’Afrique de l’Ouest samedi 21 juin dernier, après deux mois de crise politique. Cette absence prématurée de Thomas Boni YAYI, une chenille ouvrière de l’opposition, est une autre paire de manches pour l’opposition béninoise. Conséquence, un moins pour la résistance.

Le problème du certificat de mise en conformité ressort de son circuit et constitue aujourd’hui un élément crucial pour les partis, de disposer de leur statut juridique afin de se préparer aux prochaines messes électorales. Dans ce contexte, le Président Patrice TALON a eu à inviter la classe politique le 15 Juillet dernier à la présidence pour un débat politique. Le constat est que sur les 11 représentants de partis politiques conviés pour échanger avec Patrice TALON, dix ont effectivement répondu présent avec leurs deux délègues.

Seul le parti Restauré l’espoir de Candide Azannai n’a pas honoré le rendez-vous. Cette rencontre entre la classe politique et le Président Patrice TALON, n’a pas donné le résultat escompté. Face à cela, la situation de l’opposition se dégrade à une vitesse exponentielle. Simplement, parce que dans la foulée, ils seraient inexistants et ne pourraient pas mener aucune activité politique.

Des polémiques retentissent autour de l’existence des partis au Benin. Devant la loi, le parti Fcbe n’existe plus, selon He Zinzindohoué. Juridiquement et légalement, le parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe), ainsi que d’autres partis se réclamant de l’Opposition sont morts. C’est ce qui ressort des explications de l’He Abraham Zinzindohoué. Pour lui, les responsables de certains partis qui ne disposent pas encore de leur certificat de conformité, doivent cesser de distiller dans l’opinion publique que le pouvoir en place « fait tout pour les décimer ». Prenant l’exemple du parti Fcbe, l’Honorable Zinzindohoué a fait savoir qu’en principe, on ne devrait plus permettre aux responsables de cette formation politique de mener certaines activités politiques dans le pays. « Vous avez des opposants qui n’existent plus juridiquement et légalement. Mais on les laisse se comporter comme des partis et ils interviennent à tout moment », a-t-il fait savoir, tout en insistant que « devant la loi, le parti Fcbe n’existe plus »

Mais le cas Fcbe énerve le député pro-Talon, Wallis Zoumarou. Dans le camp des soutiens du Président Talon, tout le monde n’épouse pas la privation de certificat de conformité à des partis politique. Wallis ZOUMAROU, député membre du Bloc républicain s’est exprimé contre la situation dans laquelle se trouve plusieurs partis politiques dont celles de l’opposition. Selon lui, il est nécessaire que le gouvernement s’évertue à aider tous les partis à obtenir le certificat qui consacre leur existence légale après adoption de la nouvelle charte. Il exhorte par exemple le gouvernement, le pouvoir en place, à revoir cette histoire de certificat de conformité. Sur le cas Fcbe, Wallis ZOUMAROU, s’est particulièrement montré inquiet.

La chute libre de l’opposition s’est avérée possible. Thomas Boni YAYI, le poumon de l’opposition a quitté le pays pour raisons de santé ; aujourd’hui, l’opposition ne dispose pas d’aiguillon de résistance. Au lieu d’être dans l’action, l’opposition se végète dans la réaction. L’absence du leader Fcbe, Thomas Boni YAYI, symbole de l’opposition et le certificat de conformité seraient les vrais soucis de l’opposition. De surcroit, si la question du fameux certificat de conformité constituait la condition principale pour les partis politiques de disposer de leur statut juridique et d’exister, c’est sans aucun doute que l’opposition serait décapitée.

Jules Bocco (Stag.)

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