Journée mondiale de la liberté de la presse : RSF classe le Bénin au 121e rang

À l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, tous les 03 Mai de chaque année, Reporter Sans Frontières (RSF), une organisation non gouvernementale internationale fondée en 1985, reconnue d’utilité publique en France et présente dans 14 pays, a publié son classement annuel des pays où les journalistes ont la possibilité d’exercer librement leur métier, le mardi 03 Mai 2022. RSF se donne pour objectif, la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes.

Au résultat de ce classement, le Bénin a été mis à la 121e place. Moins sept places pour le Bénin entre 2021 et 2022. En effet, classé 114ème en 2021, le Bénin se retrouve au 121ème rang pour ce classement du 03 Mai 2022. Le Bénin a perdu sept bonnes places dans le classement mondial de la liberté de la presse de RSF. Or, en 2020, le Bénin était classé 113ème, sur le plan mondial et entre 2020 et 2021, le Bénin n’avait perdu qu’un seul rang. De 2021 à 2022, il décale de 7, en chute libre.

Selon RSF, le rang du Bénin est le reflet de l’un des plusieurs visages que revêt la liberté de la presse en Afrique. Dans l’espace CEDEAO, le Bénin est logé à la 14eme place de la libre presse. En Afrique << coexistent à la fois la presse foisonnante du Sénégal (73e du Classement) ou d’Afrique du Sud (35e) et le silence assourdissant des médias privés en Érythrée (179e) ou à Djibouti (164e) >>, selon l’ONG.

Par ailleurs, l’exercice de la profession de journaliste sur le continent Africain, se trouve embrigader par des textes de lois qui menacent la libre manifestation de l’exercice de ce métier en empêchant de s’exprimer comme cela se devrait pour une liberté quasi-existencielle de la presse, ajouté bien évidemment, aux fake news, selon le rapport de RSF. << Ces dernières années, la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne est venue porter un nouveau coup au droit à l’information. Dans le même temps, la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité >>, a déduit RSF.

RSF, a également noté, une double polarisation, dans l’expression des médias, à travers bien évidemment, l’exercice de leur fonction. Une première polarisation des médias à l’intérieur des pays révélant des sociétés démocratiques où des divisions et clivages sont observés. << Dans les sociétés démocratiques, le développement de médias d’opinion sur le modèle de Fox News et la banalisation des circuits de désinformation, amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux, provoquent un accroissement des clivages >>, a constaté RSF
Une deuxième polarisation, qui cette fois-ci, est remarquée entre États, marquée par une asymétrie et une opposition de vision des choses, entre << les sociétés ouvertes et les régimes despotiques qui contrôlent leurs médias et leurs plateformes tout en menant des guerres de propagande, affaiblit les démocraties. Aux deux niveaux, cette double polarisation est un facteur d’intensification des tensions >>, a conclu RSF.

Aristocrate Goussikinde