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Direction du Parti Bloc Républicain: Gbadamassi écrit à Tchané (L’ancien Député réclame la démission du SGN de son Parti)

Direction du Parti Bloc Républicain:
Gbadamassi écrit à Tchané
(L’ancien Député réclame la démission du SGN de son Parti)

Entre Abdoulaye Bio Tchané et Rachidi Gbadamassi, ce n’est plus la lune de miel. Les relations entre les deux personnalités se sont déterminées, certainement depuis l’échec aux élections législatives de l’ancien Député de la huitième circonscription électorale. En effet, selon des sources bien renseignées, l’ancien Maire de la ville de Parakou et membre fondateur du Parti Bloc Républicain, Rachidi Gbadamassi a écrit à sa formation politique pour demander la démission du Secrétaire Général National du Parti politique Bloc Républicain, le Ministre D’Etat Abdoulaye Bio Tchané de la tête du Parti. Contre toute attente, l’ancien parlementaire aurait fait cette demande à travers un courrier adressé directement au SGN. Au moment où nous mettons sous presse, on ignore encore les détails politiques qui ont conduit l’honorable Rachid Gbadamassi à faire cette demande.
Néanmoins, nos sources renseignent sur les désaccords profonds de l’ancien Député de la huitième circonscription électorale au sujet selon lui, de la gestion du Parti par l’actuel Ministre d’Etat chargé de la coordination des actions du gouvernement, Abdoulaye Bio Tchané. D’après nos sources, Rachidi Gbadamassi désapprouve cette gestion qui selon lui, maintient le Parti en deuxième position à l’issue de toutes les élections auxquelles il a pris part depuis sa création en 2018.
Le Parti Bloc républicain est dirigé par Abdoulaye Bio Tchané et soutient les actions du gouvernement du Président Patrice Talon. Aux élections législatives de 2019, il est arrivé deuxième en remportant 36 sièges sur 83 à l’Assemblée nationale derrière l’Union Progressiste avec lequel il a partagé l’Assemblée nationale tout au long de la huitième législature. Lors des élections municipales de 2020, le Parti au logo de la carte du Bénin avec à l’intérieur le cheval blanc cabré, arrive une fois encore deuxième avec 683 conseillers municipaux et communaux sur les 1815 derrière l’Union Progressiste. Le même scénario se produit à l’issue des élections législatives du 08 janvier 2023 où la formation politique dirigée par le SGN Abdoulaye Bio Tchané n’a obtenu que 28 Députés quand l’Union Progressiste le Renouveau a eu 53 sur les 109 que compte désormais la neuvième législature de l’Assemblée nationale. Il faut souligner qu’avant la tenue de ces élections, le Parti avait enregistré plusieurs démissions dans ses rangs. Lesquelles démissions l’ont un tout petit peu fragilisé même s’il a aussi accueilli de nouveaux membres en son sein. Son image avait pris forcément des coups.
Au lendemain des législatives du 08 janvier 2023, le Parti Bloc Républicain présente des signes de souffrances d’un mal profond qui le ronge de l’intérieur. Une crise interne s’est bien installée et secoue sérieusement le Parti. Des bourdes par ici et des langues qui se délient par là. Des rivalités et des clivages au sein du Parti ont atteint un niveau inquiétant avec des responsables qui se détestent presque et se surveillent les uns les autres. C’est vrai, les positionnements dans le cadre des législatives de 2023 ont été décriés par plusieurs grosses cylindrées du Parti qui se sont sentis délaissés ou lésés. Certains qui étaient sûrs d’être positionnés et qui ne l’ont pas été et d’autres qui estiment qu’ils ont été mal positionnés. C’est le cas par exemple de l’honorable Rachidi Gbadamassi, positionné deuxième et qui n’a pas pu se faire réélire pour sauver son siège. La frustration née de cet échec et d’autres raisons ajoutées pourraient bien expliquer cette demande de démission du SGN faite par l’ancien Président de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB).
La crise est d’ailleurs confirmée par Fred Houénou, un autre membres du Parti qui, à travers un message, a appelé les responsables au calme et à une concertation pour faire taire les divergences qui risquent de faire voler en éclats le Parti Bloc Républicain : « Rendre la confiance à tous ceux qui l’ont perdue en la République c’est le plus grand, le plus beau défi et le plus exigeant qu’un Parti politique puisse se lancer lui-même. Mais nous ne pouvons y arriver avec les réponses du passé. Nous sommes au 21ème siècle, le monde change, la société change, les mentalités changent. Nous ne pouvons pas et ma certitude absolue…, avoir les mêmes Partis avec le même fonctionnement qu’au lendemain de la conférence nationale. Des Partis où le sommet décide, où la base suit, c’est fini ! Ils sont morts. Au 21ème siècle, un Parti politique n’est pas une caserne, encore moins une secte. L’histoire a condamné ces Partis. Elle a aussi condamné les Partis qui ne sont que des syndicat d’élus, et de nommés. De nos défaillances d’hier, nous devons tirer la force de construire quelque chose de neuf, bien éloigné des organisations repliées sur elles-mêmes que nous appelions Partis avant la réforme. Nous devons construire le plus grand Parti du Bénin dans lequel tous les béninois, sans exception, quelles que soient leurs origines, leur histoire, quel que soit leur milieu social, pourront se reconnaître, pourront se sentir libres, pourront avoir la certitude qu’on les écoute, qu’on les respecte, qu’ils peuvent apporter leur contribution à l’œuvre commune.
Un mouvement où l’on vient non pour soi mais pour les autres. Un mouvement qui fonde sa cohésion, son unité, non sur la sanction disciplinaire, sur l’exclusion, sur l’excommunication, mais sur l’intelligence, l’ouverture d’esprit, la générosité et sur la fraternité. A tous les membres de notre famille politique, je veux dire que les Partis politiques ne meurent jamais du trop-plein de débats, du trop-plein d’idées, du trop-plein de personnalités fortes. Ils meurent du vide, ils meurent de l’ennui, ils meurent du silence qui s’installe lorsque tous les débats sont étouffés, lorsque l’on pose un couvercle sur toutes les divergences au nom d’une unité qui n’est que de façade parce qu’à force d’éviter les sujets qui fâchent, on finit par n’avoir plus rien à dire à personne. Voilà pourquoi je voudrais humblement inviter tous nos responsables à divers niveaux à un dialogue permanent entre eux, mais aussi avec les structures faîtières de notre parti. Nous y gagnerons tous un supplément d’inspiration et d’intelligence».
Si un autre membre du Parti a pu faire une telle analyse et a eu le courage de l’accoucher sur papier, et qu’il y’ait d’autres qui boudent en parlant mal du Party, c’est que le mal existe et peut être profond. Il faut donc un sursaut des responsables au sommet pour trouver des solutions idoines afin d’éviter le pire à cette grande formation politique, quoi qu’on dise. On en saura un peu plus dans les tous prochains jours.

Mick de BADAR

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