A LA UNEPOLITIQUE

Déclaration du Président Nicéphore D. SOGLO à l’occasion de la commémoration du 30ème anniversaire de l’historique Conférence Nationale Souveraine de Février 1990

Cotonou, le 25 février 2020

Jeunesse béninoise et chers compatriotes,

Faisons aujourd’hui un peu d’histoire, car un proverbe dit que quand on ne sait pas d’où l’on vient, l’on ne sait pas où l’on va.

Quatre années vont bientôt s’écouler dans un pays qui apprend à apprivoiser la violence, la douleur, la misère et la maladie. Et les démocrates célèbrent en ce moment le 30ème anniversaire de notre conférence nationale souveraine de février 1990.

La lutte pour la liberté continue donc, car nous savons tous qu’après la pluie vient le beau temps. La flamme de la Résistance ne cesse, contre vents et marées, de briller dans le ciel de notre pays et surtout dans le cœur de chaque béninoise et béninois. Elle brille aussi sur tout le continent africain mais surtout sur l’Afrique au sud du Sahara qui va accueillir jusqu’en 2050, (au lendemain de l’hémorragie meurtrière qui l’a vidée pendant quatre siècles – de 1450 et 1850 – d’au moins cent millions d’habitants), deux milliards d’invités au rendez-vous du donner et du recevoir.

Mais pour l’heure, il n’est hélas encore question que de sang et de larme dont les auteurs sont le terrorisme et la dictature ; c’est-à-dire l’absence totale de démocratie. Malgré ou à cause de cela, le Bénin comme l’Afrique en voie de libération, et qui vont résolument vers la terre promise, s’acharnent à conquérir dans « un monde qui s’effondre » comme dirait CHINUA ACHEBE, un monde en pleine mutation avec le brexit, les gillets jaunes etc, preuve s’il en était encore besoin comme le notait déjà en 1919 Paul VALERY, dans ‘’La Crise de l’Esprit’’ que les civilisations sont mortelles. Le Bénin et l’Afrique, dis-je, sont en train, malgré les derniers soubresauts du colonialisme, de conquérir leur place au soleil. Cette place est encore minuscule, mais il faut un début à tout.

En ce moment, c’est le despotisme, le terrorisme, la politique de diviser pour régner, avec de sinistres seigneurs de la guerre qui ont la nostalgie du génocide voilé : la traite transsaharienne, (Hutus contre Tutsis, Peulhs contre Dogons, Nord contre Sud, Oyo contre Abomey, Nagos contre Fons etc) qui ont pignon sur rue. Leurs chantres règnent en maître, bombent le torse, jubilent, festoient, invitant même quelques jouisseurs et esprit malades à découvrir les coulisses de… Canossa.

C’est pourquoi, dans le bantoustan du Dahomey rebaptisé Bénin, Patrice TALON, croit à son tour pouvoir mettre au pas la classe politique et les peuples du pays de BEHANZIN, BIO GUERA et KABA, réputés pourtant pour leur turbulence et considérés jadis comme le quartier latin de l’Afrique francophone par l’écrivain français Emmanuel MOUNIER.

Et il a fixé dès le début de son mandat, qu’il a conquis par «la ruse et la rage », les règles du jeu. Ecoutez plutôt, citation :

« Vous savez que dans les petits pays comme les nôtres, ce qui permet à un président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde :

Quand tous les députés sont à sa solde,

Quand tous les maires sont à sa solde,

Quand tous les élus locaux sont à sa solde,

Quand tous les commerçants le craignent et sont à sa solde,

Quand les partis politiques sont affaiblis et sont à sa solde,

Sa réélection est facile ».

Et il termine ce discours ahurissant par ces propos : citation,

« C’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête, d’être compétiteur contre lui.

Si vous n’avez pas de compétiteur, vous avez beau être mauvais, vous serai réélu ». Fin de citation. Fait-on d’omelette sans casser des œufs ?

En 2018, c’est à Baku, en Azerbaïdjan, au bord de la Mer Caspienne, qu’un ami membre éminent du Forum des Anciens Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique, créé en 2006 à Maputo sous le haut patronage de Nelson MANDELA, un grand visionnaire, m’a fait part de sa préoccupation devant l’équilibre mental et moral de l’auteur de ces paroles. Il m’a vivement conseillé de me procurer une tablette pour le voir pontifier en chair et en os.

Car ce sont de tels propos, venant ici d’un descendant du directeur du fort français Saint-Louis de GREGOY à Ouidah et prévenant, comme Adolf HITLER dans Mein Kampf, ses futures victimes du sort qui les attend, qui ont alimenté pendant la seconde guerre mondiale les fournaises d’Auschwitz et les chambres à gaz de Maï-Danek.

J’ai bien vite pris, la mesure de la fragilité et de la fébrilité du personnage quand il a fait tirer des gaz lacrymogènes sur la doyenne de notre Assemblée Nationale qui est aveugle – mon épouse Rosine VIEYRA SOGLO – son prédécesseur Boni YAYI et moi-même. Nous étions allés, au grand marché Dantokpa de Cotonou, devant le peuple, au pays de la conférence nationale souveraine, à l’origine du célèbre discours de la Baule du Président François MITTERRAND, pour lui demander d’autoriser la tenue d’élections démocratiques ouvertes à tous et inclusives. Le pays était dans l’impasse. Je l’avais rencontré deux fois en tête-à-tête et il avait violé sa parole.

Or l’on connait tous à présent, grâce aux témoignages des victimes, le sadisme et la folie d’HITLER et de STALINE, d’après le rapport de KROUTCHEV son successeur qui ont été à la base des fours crématoires et du goulag. Ces hommes ont subjugué des foules, laissés des œuvres, c’est-à-dire des alibis, semé la terreur et le crime. On ne peut donc éprouver pour leurs piètres émules ou imitateurs, que tristesse, dégout et commisération.

Car, beaucoup plus grave encore, après l’agression contre nos personnes à Dantokpa, au lendemain d’un scrutin mené sous l’égide d’un parti unique (ne vous laissez pas berner par les sigles de ses deux volets régionaux qui ressemblent à s’y méprendre, à une voyelle près – nostalgie – à ceux du PRPB) le régime n’hésitera pas, à faire tirer à balles réelles sur un peuple désarmé laissant sur le carreau de nombreux morts et blessés. Les corps n’ont toujours pas été rendus aux familles en deuil. Or, même un rapport de la Banque Mondiale du mois d’Octobre 2017, nous rappelle que dans les douze années qui ont suivi son indépendance, de 1960 à 1972, le Bénin a subi six (06) coups d’état sans que ne soit versé une seule goutte de sang.

Le gouvernement avait subi, il est vrai, un terrible et prévisible affront, un cinglant désaveu. Car à l’appel de la Résistance Démocratique Nationale et face au monde, le peuple béninois dans un grand élan patriotique avait, avec 90% d’abstention, apporté la confirmation que le pouvoir dit de ‘’la Rupture’’ avait perdu toute légitimité, toute crédibilité.

La CENA (Commission Electorale Nationale) créditera, « est-ce pour leur sauver la face ? », les membres du Parlement du Sang, du Parlement de l’Exclusion, du Parlement du douanier VLAVONOU de : 22% des suffrages et la Cour Constitutionnelle dirigée par Joseph DJOGBENOU, l’avocat personnel du Président TALON, de 27%.

Mais la messe était dite.

Or c’est cet homme qui, avant d’être élu président, avait sans état d’âme, ne l’oublions jamais – planifié le mercredi 27 octobre 2012, à l’hôtel Château du Lac à Bruxelles, l’assassinat de son prédécesseur. Il avait sollicité l’aide de Zoubérath KORA, la gouvernante et nièce du Président de la République et Ibrahim MAMA CISSE son médecin qui devait recevoir chacun un milliard de francs CFA pour leur collaboration. Le Ministre Moudjaïdou SOUMANOU actuel ambassadeur du Bénin au Koweït et Olivier BOKO l’homme à tout faire, surnommé le Vice-Président était aussi de la partie. Et tout cela, pour de sordides questions d’intérêt liées à privatisation frauduleuse, sans appel d’offres, des usines de l’Etat, les usines de la SONAPRA.

C’est lui encore qui jubilera, quand YAYI Boni, effrayé par le dynamisme de l’opposition regroupée au sein de l’Union Fait le Nation, fera le pari fou de faire appel à lui pour l’aider à décrocher un second mandat (lors du fameux K.O.). Il en profitera au passage, pour faire main basse après le coton, sur le port autonome de Cotonou et créer le port sec d’Allada. Aussi, n’hésitera-t-il pas, à son retour au pouvoir en 2015, à ressusciter en vain en 2019 l’affaire ICC. C’est la plus vaste escroquerie financière de notre pays, grâce au mécanisme de PONZI : 211,5 milliards de francs CFA d’après un rapport du FMI. Et tout cela, pour signifier à son prédécesseur qu’il n’avait pas de leçon à recevoir de lui. Qu’il n’est pas seul à avoir la rancune tenace. Il ne lui a pas pardonné, qu’après sa tentative manquée d’assassinat, il ait dû prendre le chemin de l’exil en France, via ou non, le coffre d’une voiture. A Paris, pendant ce temps, circule toujours dans les couloirs du siège de l’ancienne CFDT, l’ombre du ‘’second plus grand corrupteur africain’’ du secteur. Or comme dit Thomas SANKARA, « Il y a des corrompus parce qu’il y a des corrupteurs ».

En ce moment où le monde entier est en ébullition, que fait la Résistance Démocratique Nationale ? Après l’épreuve, elle fait son bilan, son débriefing, se débarrasse de ses maillons faibles, pour savoir sur qui compter et dans quel domaine. Elle assiste sans surprise, à l’habituel ballet ou bousculade des transhumants vers la soupe et prépare calmement sa riposte.

Pour l’heure, ‘’le chantre du mandat unique’’ prépare de son côté sa réélection après la déculottée des législatives. Car les élections locales sont devenues l’un des viviers des parrainages à l’élection présidentielle, d’après l’évangile selon VLAVONOU.

Il lui faut, selon sa doctrine, affaiblir les partis politiques et les avoir à sa solde. Aussi, l’article 184 du Code Electoral dispose-t-il, comme par hasard, que « seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages valablement exprimés au plan national sont éligibles à l’attribution des sièges ». Or le premier principe de la décentralisation veut qu’il faut régler les problèmes là où ils se posent : au niveau local ou régional, national ou fédéral. C’est la règle de subsidiarité. Il ne reste plus qu’à corrompre quelques laquais, membres de la Résistance, pour déclarer ces élections locales inclusives. Mais personne n’est dupe. Car l’apprenti dictateur, l’homme qui n’a pas eu de chance dans ses études, nous a livré lui-même ses codes. Il faut donc garder son calme devant les tapages de son parti unique. Car nous allons résolument vers la terre promise.

La traite négrière (1450-1850) et la balkanisation coloniale (1885 au Congrès de Berlin) sont les causes majeures de nos malheurs. Aussi Aimé CESAIRE, le grand écrivain antillais, nous invite à ne pas oublier que l’Europe est comptable devant l’humanité du plus haut tas de cadavres de l’histoire. Et cela a été possible grâce à sa supériorité militaire : celle des armes à feu sur les armes blanches. Le pouvoir était alors au bout du fusil dira MAO TSE TOUNG. De nos jours, l’accès à la bombe atomique n’est donné qu’à quelques rares privilégiés, comme l’Iran l’apprend douloureusement à ses dépens. Et Jean-Paul SARTRE le célèbre philosophe français de préciser que l’Européen n’a pu se faire homme qu’en fabriquant des esclaves et des monstres. Avec le coton, la canne à sucre, l’or, les métaux, le pétrole, l’uranium etc des ‘’continents neufs’’, il a bâti des palais (comme celui de Versailles avec la sueur et le sang des nègres, Le Code noir, servant de bréviaire) des cathédrales, des capitales industrielles. Et quand la crise menaçait, ces mêmes pays étaient là pour l’amortir ou la détourner.

Mais l’Europe a fini par connaître à son tour les horreurs de la colonisation nazie et sa barbarie. De GAULLE s’est alors réfugié à Londres pour organiser la résistance en métropole, et protéger les colonies françaises, sa planche de salut, contre toute ingérence.

Mais ce ‘’protégé’’ de CHURCHILL essuiera les sarcasmes du Président ROOSEVELT agacé par ce général vaincu qui se prenait pour Jeanne d’ARC, NAPOLEON ou CLEMENCEAU, surtout après ‘’l’affreux fiasco’’ anglo-gaulliste de Dakar décrit par Jean LACOUTURE. Aussi ROOSEVELT fixera-t-il, malgré quelques réticences de WINSTON CHURCHILL le 14 août 1941, dans la Charte de l’Atlantique, ‘’le droit de tous les peuples de choisir la forme de gouvernement sous laquelle ils veulent vivre’’ fin de citation. C’est le bréviaire de la décolonisation. Mais De GAULLE, malgré les sacrifices des troupes africaines, noires et arabes à la libération de sa patrie, rejettera ce droit. Qu’importe si à mon arrivée en France en 1946, l’aide de camp du Ministre de la Défense Nationale s’appelait… Christophe SOGLO.

La priorité était désormais la reconstruction de l’Europe, libérée de la colonisation nazie, et qui bénéficiera du Plan Marshall, une aide américaine massive et gratuite. CHURCHILL avait auparavant âprement négocié avec STALINE les différentes zones d’influence des Alliés. Après quoi, il déclara qu’un rideau de fer, – le communisme – allait s’abattre sur l’Europe.

De GAULLE va alors, et surtout à son retour au pouvoir en mai 1968, froidement sacrifier, l’indépendance des colonies qui n’ont pu résister, à l’indépendance, la reconstruction et la modernisation de la France. Charité bien ordonnée commence par soi-même. L’Afrique noire, le maillon faible, sera alors malmenée. Ses leaders ayant commis l’imprudence de passer auparavant sous la loupe, le miroir grossissant des assemblées françaises. Ils étaient fichés, connus, prévisibles.

La démarche gaullienne, lumineusement présentée par François-Xavier VERSCHAVE sera fondée sur quatre raisons. La première, c’est le rang de la France à l’ONU, avec un cortège d’états clients qui votent à sa suite. La deuxième, c’est l’accès aux matières premières stratégiques (pétrole, uranium, etc) ou juteuses (bois, cacao, coton etc). La troisième, c’est le financement d’une ampleur inouïe de la vie politique française : le parti gaulliste, l’ensemble des partis de gouvernement sans oublier les services secrets. ELF, la société pétrolière créée à ce propos par De GAULLE était de notoriété publique, ‘’la vache à lait de la République’’. C’est pourquoi le Gabon, un émirat africain qui aurait dû ressembler au Koweït ou Abu-Dhabi, est-il aujourd’hui en loque. La quatrième, la France sous-traitante des Etats-Unis dans la guerre froide, pour maintenir l’Afrique francophone dans la mouvance anticommuniste, contre l’Union Soviétique.

De GAULLE va alors confier à FOCCART, l’œil du maître le soin de mettre secrètement ce programme en marche. Il deviendra de ce fait le rouage essentiel dans les services secrets, l’Afrique noire et même dans le parti gaulliste. Et c’est lui qui va sélectionner, en fonction de leur relative docilité, les présidents de nos pays qui deviendront alors, pour la plupart, de véritables gouverneurs à ‘’peau noire’’. C’est lui encore qui utilisera une impitoyable violence pour écraser l’Union des Populations du Cameroun (UPC) et se débarrasser de son emblématique leader Ruben UM NYOBE, avec des bains de sang dignes des guerres d’Indochine et d’Algérie. Il éliminera au Togo, Sylvanus OLYMPIO qui voulait créer une monnaie et établir une Union Régionale Africaine avec le Dahomey et le Nigéria. Mais la fraude électorale massive sera l’une des armes favorites de FOCCART, ainsi que l’utilisation de mercenaires, dont le fameux Bob DENARD qui essuiera au Bénin un cuisant échec, le contrôle des pays francophones avec le franc CFA, sans oublier le gonflement artificiel de leurs dettes.

Mais le soleil des indépendances va finalement poindre à l’horizon, même si à Paris le Président HOLLANDE s’est réjoui un peu vite du succès de l’Opération Serval. Il avait oublié que la balkanisation de l’Afrique avait été sauvagement aggravée par la criminelle loi DEFFERRE du nom du maire et ministre socialiste de Marseille, qui avait pulvérisé les fédérations francophones d’AOF et d’AEF. L’intervention de SARKOZY et de CAMERON, le Premier Ministre britannique, en Libye, et qui aboutira à la mort de KADAFFI, va enflammer le Sahel.

Heureusement, le jeune Président MACRON (aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années) avait, après la barbarie nazie, très lucidement fait le constat, pendant sa campagne électorale, que la colonisation est indiscutablement un crime contre l’humanité. Aussi, dès son élection, s’est-il lancé dans de difficiles, nécessaires et indispensables réformes. Il doit aussi gérer la révolte de gilets jaunes due au désarroi des laissés pour compte du rêve français et les conséquences du brexit : c’est-à-dire, le divorce de la Grande Bretagne avec l’Europe. Mais CHURCHILL n’a jamais caché à De GAULLE sa préférence pour le grand large, c’est-à-dire le monde, où son pays est partout présent. Il le lui a même ‘’crié de toute la force de ses poumons’’ se souvient ce dernier.

Pour conclure, notre résurrection en cours est venue de trois horizons : la Chine, d’Amérique et surtout du Nigéria.

La Chine d’abord : la nature ayant horreur du vide, cet immense pays, après l’écroulement du mur de Berlin, a pris en Afrique la place des Occidentaux partis au secours de leurs frères d’Europe. Et c’est maintenant, au moment où la bataille pour l’hégémonie mondiale, entre l’Amérique et la Chine atteint son paroxysme qu’ils font à nouveau mine de s’intéresser à nous. Or, à compétence similaire, c’est le marché c’est-à-dire la démographie bien maîtrisée, pas une charge, qui finit par triompher. Ce qui n’empêche pas d’autres pays d’exceller dans l’armement, l’aviation, les véhicules, les machines-outils, l’agriculture etc.

L’Amérique ensuite : après la subtile et magnifique leçon de démocratie du Président de l’Inde lors de sa visite au Bénin, l’Amérique est entrée à son tour en scène. Le Secrétaire d’Etat Mike POMPEO a remonté gentiment à Washington, les bretelles au Président du Bénin en lui rappelant l’importance que son pays accordait aux valeurs démocratiques et à la liberté d’expression du peuple, avant sa tournée africaine.

Enfin, il y a l’entrée décisive du Nigéria, l’un des rares pays d’Afrique, qui peut développer ses industries par son marché intérieur (200 millions d’habitants). Comme avant lui la Prusse de BISMARCK et l’Italie de CAVOUR, le Nigéria joue enfin son rôle de locomotive de la CEDEAO. Le monde politique et celui des affaires y suivent de près la création de notre monnaie régionale. Ils travaillent aussi à notre indépendance économique, c’est-à-dire, à la transformation sur place de nos richesses. En d’autres termes, à la fin du pacte colonial.

Ainsi DANGOTE, l’homme le plus riche d’Afrique, multiplie les investissements dans le secteur cimentier. Il met aussi en place à Lagos, une grande raffinerie pour transformer sur place l’or noir, la principale richesse de son pays. Mais il faudra, bien vite, mettre en valeur l’énergie solaire. Nous avions commencé à le faire en 1993 au Bénin à Sèdjè-Dénou, Soclogbo, Bérébouay et Ouassa-Péhunco. DANGOTE aurait même invité les pays voisins lors du lancement de son vaste programme de riziculture et de tomates.

On comprend alors, la colère du Nigéria qui livre une guerre impitoyable aux contrebandiers des mêmes pays voisins, qui travaillent au naufrage de son programme d’autosuffisance alimentaire. Or, le riz et le blé bénéficient de subvention dans leur pays d’origine ; l’on ne sait pas s’il en est de même des trois mille tonnes de cocaïne d’Amérique Latine à destination du Port Autonome de Cotonou, qui ont été heureusement saisies.

L’espoir enfin a changé de camp. L’aube pointe à l’horizon, le jour se lève. Notre voyage vers la terre promise se poursuit.

Gloire à l’immortelle Conférence Nationale Souveraine de février 1990 !

Vive la Résistance Démocratique Nationale !

Vive le Bénin !

Je vous remercie.

Nicéphore D. SOGLO

Ancien Président de la République

Ancien Maire de la ville de Cotonou

Vice-Président du Forum des Anciens Chefs d’Etats et de Gouvernements d’Afrique,

Créé en 2006 à Maputo sous le haut patronage de Nelson MANDELA

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