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Décès de l’ancien Président de la Côte d’Ivoire: Qui est Henri Konan Bedié ? (Son enfance, sa scolarité et tout sur son parcours politique)

Henri Konan Bédié est un homme d’Etat ivoirien. Surnommé « HKB », il est né le 05 mai 1934 à Daoukro en pays Baoulé. Il est marié en 1958 à Henriette Koizan Bomo née à Koukourandoumi (Aboisso). Ils ont trois (03) enfants: Lucette Bédié, Patrick Bédié, Jean-Luc Bédie.
Henri Konan Bedié est issu de l’ethnie Baoulé et a fait ses études à l’École normale de Dabou, puis à l’université de Poitiers en France. Il est issu d’une famille de cultivateurs de cacao.
Après avoir été Ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux États-Unis (1961-1966), Henri Konan Bédié revient au pays où il devient Délégué aux Affaires économiques et financières (1966-1968), puis Ministre de l’Économie et des Finances (1968-1977) et enfin Président de l’Assemblée nationale (1980-1993) sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny. Adoubé par ce dernier, il assure l’intérim de la Présidence de la République, en tant que Président de l’Assemblée nationale lorsque celui-ci meurt.
Décrit par certains comme un « petit homme rond, aux yeux perçants, affichant en permanence un demi-sourire teinté d’ironie », il est souvent considéré comme « impénétrable », ce qui lui a sans doute valu son surnom, le « sphinx de Daoukro » du nom de la ville du centre du pays, Daoukro, dont il est originaire.
Le 30 avril 1994, il devient Président du PDCI-RDA.
Henri Konan Bédié ne jouit surtout pas du charisme et de l’aura de son prédécesseur et se retrouve rapidement accusé de répression politique et de corruption. Il utilise aussi l’idée de l’ivoirité, notion selon laquelle une personne ne serait vraiment ivoirienne, et donc pourrait se présenter à l’élection présidentielle, que si son père et sa mère sont d’origine ivoirienne. Ceci permet notamment d’écarter son principal rival, Alassane Ouattara, à l’élection présidentielle ivoirienne de 1995.
En 1995, il est élu avec 96,44 % des suffrages, tous les autres candidats, à l’exception de Francis Wodié (Parti ivoirien des travailleurs), ayant boycotté l’élection à cause de la réforme controversée du code électoral autour de la notion d’ivoirité.
Son mandat est marqué par une crise sociale majeure consécutive aux problèmes économiques que connait le pays depuis le début des années 1980 malgré des plans d’ajustement structurel (PAS) et des réformes libérales effectuées de 1990 à 1993. Cette crise est amplifiée par les problèmes croissants de mauvaise gestion et de corruption. Si, économiquement, la Côte d’Ivoire montre des signes de reprise, les indicateurs de développement restent en berne tandis que la pauvreté, jadis limitée, augmente progressivement. Afin de relancer la croissance économique du pays, Henri Konan Bédié souhaite mettre en œuvre de vastes chantiers d’infrastructures, dont le projet de pont Riviera-Marcory.
En 1998, sur recommandation de la Banque mondiale, le gouvernement liquide l’entreprise nationale Énergie électrique de Côte d’Ivoire et transfert ses actifs à la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), une entreprise privée.
Le pays s’enfonce progressivement dans une crise politique à dimension ethnique, liée à l’application de l’ivoirité. La crédibilité du Président et de l’ensemble de son administration, déjà perçue comme corrompue, est mise à mal lorsque éclate en 1999 l’affaire dite des 18 milliards de l’Union européenne. Cette aide destinée à être investie dans du matériel médical au profit des hôpitaux ivoiriens a été détournée selon les sources bien renseignées. Le malaise dans le pays se renforce. Le 24 décembre 1999, une mutinerie démarre au sein de l’armée et dégénère en un coup d’État militaire. Le Président Bédié doit donc quitter son palais en catastrophe à bord d’un hélicoptère de l’armée française. Le Général Robert Guéï, le chef de la Junte s’installe à la Présidence de la République et s’auto proclame Chef de l’Etat.
Après deux (02) ans d’exil à Paris, Henri Konan Bédié rentre en Côte d’Ivoire en 2001 pour participer au Forum de réconciliation nationale.
Membre de droit du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, il est investi en 2006 par le PDCI-RDA pour être candidat à l’élection présidentielle, reportée à plusieurs reprises. Il est alors considéré comme le champion politique des Baoulés.
Le 31 octobre 2010, il est candidat à l’élection présidentielle ivoirienne et obtient 25,2 % au premier tour, faisant de lui un « faiseur de roi » au second tour. Après avoir exigé un recomptage des votes, il appelle finalement à voter Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo, ce qui s’avérera déterminant pour la victoire du premier.
En septembre 2014, il prononce un discours affirmant sa volonté de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle de 2015 et de soutenir Alassane Ouattara dès le premier tour, un engagement rentré dans l’histoire sous le nom d’« appel de Daoukro ». Le soutien à Ouattara est approuvé par 98,84 % des militants du parti.
Henri Konan Bédié rompt avec Alassane Ouattara en 2018 à la suite de plusieurs divergences, dont la principale serait le refus de ce dernier de céder à la revendication de Bédié de soutenir à son tour un candidat commun cette fois issu du PDCI.
En juin 2020, il annonce se présenter à la candidature du PDCI en vue de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ; il est le seul candidat à cette investiture après l’abandon des différents autres candidats possibles. Il dépose sa candidature le 27 août suivant. Le mois suivant, le PDCI l’investit comme candidat et il présenté dans l’opinion comme le principal candidat de l’opposition. L’ancien Président confie son inquiétude sur les troubles qui menaceraient l’élection et affirme que « Alassane Ouattara viole la Constitution en se présentant pour un troisième mandat ». Il déclare par ailleurs qu’il aurait souhaité que Laurent Gbagbo puisse se présenter et attribue son élimination au « souhait du Président Ouattara d’être le candidat unique de cette élection ».
Henri Konan Bedié appelle, fin septembre 2020, à la « désobéissance civile ». Par la suite, il précise que ce mot d’ordre concerne plusieurs revendications : retrait de la candidature du Président Alassane Ouattara, jugée « illégale » ; réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel ; audit des listes électorales ; retour au pays et libération des « prisonniers politiques », dont Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. En octobre, la CEDEAO appelle l’opposition à Alassane Ouattara à « reconsidérer sérieusement » les appels à la désobéissance civile.
L’opposition appelle au « boycott actif » de l’élection présidentielle et forme le Conseil national de transition (CNT), qui souhaite « un retour à la légalité constitutionnelle » et l’« organisation d’élections justes, transparentes et inclusives ». Présidé par Henri Konan Bédié, le CNT conteste en particulier le caractère constitutionnel de la candidature d’Alassane Ouattara. Début novembre, après le scrutin, qui est largement remporté par le Président sortant, la résidence de Konan Bédié est encerclée par la police et des proches de celui-ci sont arrêtés. Le 11 novembre, Henri Konan Bédié et le Président Ouattara se rencontrent au Golf Hôtel afin de « rétablir la confiance » entre le pouvoir et l’opposition. Le blocus de la résidence d’Henri Konan Bédié est levé. Le 09 décembre, l’ancien Président met fin au régime de transition annoncé par l’opposition.
Henri Konan Bédié meurt le mardi 1er août 2023 à 89 ans, après avoir été victime d’un malaise à Daoukro et transporté en urgence à la polyclinique internationale Sainte-Anne-Marie d’Abidjan.
Suite à ce décès, le Président Alassane Ouattara décrète dix (10) jours de deuil national. Les drapeaux sont en berne depuis mercredi 02 août 2023 en Côte d’Ivoire et demeureront ainsi jusqu’au vendredi 11 août 2023. Ainsi en décidé le Président Alassane Ouattara après le départ de son ami et rival, Henri Konan Bédié. Ceci à travers la signature d’un décret instituant un deuil national de (dix 10) jours, du mercredi 02 au vendredi 11 août 2023.
Bénin Espoir présente ses sincères condoléances au peuple ivoirien.

Mick de BADAR

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