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Débat sur le parrainage au Bénin : Candide Azannaï parle de l’œuvre de trois types de plaisantin

A moins de neuf mois de l’élection présidentielle au Bénin, le débat sur le parrainage de candidat occupe l’actualité. Dans l’opinion, l’idée de relecture du code électorale pour sauter le verrou de parrainage concocté est agitée. Selon le président du parti Restaurer l’Espoir (RE), Candide Azannaï«cette approche procède de la plus ridicule manipulation ». Pour lui, les agitations autour «des verbiages évoquant un prétendu parrainage sont l’œuvre de trois types de farceurs au moins ». Il s’agit des illusionnistes de l’égo des logos de partis politiques nostalgiques des épopées perdues, des naïfs de l’égo des ambitions présidentielles solitaires pour amuser la galerie et des maîtres charmeurs en missions commandées, véritables chevaux de Troie du despote aux abois.

Il pense que «la politique ne doit jamais cesser d’être un champ de clarté, de transparence et de suite dans les idées même si, pour les politicards experts en rouerie, le politiquement correct devra s’affranchir du moralement incorrect, de l’éthiquement illégitime ». L’ancien ministre de Talon trouve mauvais et totalement irréfléchi que certains puissent penser «pouvoir combattre le leadership déviant et pervers de la politique dictatoriale … sur les segments que TALON ouvre ou leurs présente »Candide Azannaï estime qu’il est un acte de folie que de penser à une élection dans un contexte de dictature, comme il est totalement absurde de solliciter la générosité des factions politiques (les deux formations politiques siamoises le BR et l’UP) d’un ordre despotique pour prétendre prendre part à une élection.

Des faits à ne pas oublier

L’ancien député relève qu’il est illusoire de participer à une élection «dans un contexte de déni de l’Etat de droit, de restriction des libertés, de main mise sur tout le fichier électoral et sur toutes les institutions dédiées à la préparation, à l’organisation, à la proclamation des résultats desdites élections ». Pour lui, «les récits d’actes frauduleux et sanglants des dernières parodies électorales, meurtrières, dites des législatives du 28 avril 2019 et l’ignoble cinéma de désignation le 17 mai 2020 des commis du pouvoir à la tête des collectivités territoriales, en pleine crise sanitaire de la pandémie de la COVID-19, renseignent à suffisance sur le rejet arbitraire par Patrice TALON de toute concurrence électorale en République du Bénin ».

Une profession de foi forte

Il rappelle même la «profession de foi » de président de la République alors candidat «vous savez très bien que dans les petits pays comme les nôtres, ce qui permet à un Président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde. Quand tous les députés sont à sa solde, quand tous les maires sont à sa solde, quand tous les élus locaux sont à sa solde, quand tous les commerçants le craignent, sont à sa solde, quand les partis politiques sont affaiblis, sont à sa solde, sa réélection est facile… Ne soyez pas sourd à ce que je dis. Ce qui permet à un Président d’être réélu avec assurance, ce qui assure la réélection des Présidents, ce n’est pas son mandat, ce n’est pas ses performances, ce n’est pas ses résultats. C’est la manière dont il tient les grands électeurs. C’est la manière dont il tient tout le monde. C’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête, d’être compétiteur contre lui. Quand vous n’avez pas de compétiteur, vous avez beau être mauvais, vous serez réélu… ». Selon le président du parti RE, le peuple béninois est actuellement à l’épreuve des faits, devant une imposture flagrante. Et il faudra que «nous nous mettions en ordre serré pour nous insurger contre une si crapuleuse perversion ».

Rétablir les fondamentaux de la Démocratie

Candide Azannaï indique qu’en de pareilles circonstances, le seul effet «de participer à une élection est de légitimer une dictature, d’avaliser la forfaiture et l’imposture et in fine de réhabiliter un dictateur aux mains gantées de sang ». Il pense qu’il s’agit en réalité «d’une jonglerie politique profanatoire, d’une ignoble compromission ». Et un démocrate résistant ne doit sous aucun prétexte cautionner une pareille compromission. C’est pourquoi, chaque Béninois et l’ensemble des démocrates doivent se convaincre de ce que «l’urgence pour la République du Bénin est de rétablir les fondamentaux de la Démocratie et non de prendre le chemin ». Il pense qu’une parodie électorale en 2021 ne sera qu’un risque de trop en l’état actuel des choses. Il en appelle donc «à la lucidité politique des uns et des autres pour mettre fin à la tragi-comédie en cours ».

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