Crainte au sujet de loi sur l’avortement au Bénin : Le Président Vlavonou rassure

Suite au vote de la loi modifiant et complétant celle du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction, le parlement vient de dire « oui » à l’avortement avec un encadrement précis . La réforme a soulevé un débat passionné.
Les Béninois sont divisés sur la question et entre pro et anti-avortement, salives et encres coulent. Certains tirent à boulets rouges sur le parlement notamment sur Louis G. Vlavonou, son président. Mais l’homme reste droit dans ses bottes.
Pour le gouvernement, la loi vise à limiter les nombreux décès liés aux avortements clandestins. Le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, parle d’un « vote historique qui va protéger la femme », mais les religieux invitent déjà la Cour constitutionnelle à vraiment se pencher sur cette loi.
Face aux passions déchainées, voici la réaction du président Louis G. Vlavonou à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2021. Il rassure l’opinion publique.
« Chers amis,
En procédant ce jour à l’ouverture solennelle de la deuxième session ordinaire de l’année 2021 de l’Assemblée nationale, j’ai appelé mes collègues députés de la huitième législature à une réflexion à laquelle il me plaît bien de vous associer.
En effet, la virulence des débats le 20 octobre 2021 au cours du vote de la loi modifiant et complétant la loi n° 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction a fait trembler l’Hémicycle et la bipolarisation qui s’observait a failli mettre à mal son unité.
L’hémicycle a souffert des passions déchaînées entre pro et contre. Mais nous avons su puiser dans notre génie créateur et notre expérience pour ramener le consensus après une suspension inspirée afin de respecter l’engagement pris par nos partis politiques respectifs à accompagner le chef de l’Etat dans ses réformes. Ce n’était pas gagné d’avance au regard de la sensibilisation qui avait eu lieu auparavant sur les réseaux ou par ailleurs. Le plus dur était une vidéo dans laquelle un Imam disait que nous irions en enfer si nous votions cette loi … sans oublier la déclaration de l’Association des femmes catholiques qui nous a envoyé ce message : « Le sang de ces âmes innocentes qui seront assassinées criera vengeance.»
Face à ces propos, comment respecter la parole donnée ? Sommes-nous en présence de cas de force majeure ? Contrainte morale ? Exercice de la liberté ? Choix entre la légalité et la loyauté ?
Bonne réflexion à tous ! »

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