Les relations diplomatique et militaire entre la France et le Niger se sont davantage détériorées depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. A peine installé, le régime militaire conduit par le général Abdourahamane Tiani a entre autres, exigé et obtenu le départ de Sylvain Itté, Ambassadeur de France au Niger, le départ des soldats français. De son côté, l’Elysée a continué à tancer qu’elle ne peut engager aucune négociation avec des autorités illégitimes. Une posture autrement appréciée par les Etats-Unis et l’Allemagne. Expulsée du Niger, la France est visiblement la seule puissance avec laquelle, les autorités de transition ne vont pas continuer à coopérer. Contrairement à Paris qui a fermé la porte à toute négociation avec le régime militaire, exigeant ainsi le retour à l’ordre constitutionnel et la restauration du pouvoir du président déchu, les Etats-Unis ont implicitement reconnu les autorités de transition nigériennes, mais sans pour autant le clamer. Cette reconnaissance a d’ailleurs, été symbolisée par la présentation des lettres de créance de l’ambassadrice américaine Kathleen Fitzgibbon au ministre des Affaires Étrangères nigérien, signe d’une divergence croissante entre la France et les États-Unis sur la scène africaine. L’Allemagne, un autre allié occidental de la France, a également pris une direction différente. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, lors d’une visite à Niamey, a annoncé que son pays allait non seulement poursuivre mais aussi renforcer sa coopération militaire avec le Niger.
Flora HOUNSOUNOU
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