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Bénin: résolutions prises par l’opposition pour une liste unique aux législatives 2019

Sous le leadership des anciens chefs d’Etat Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo, il a été aussi décidé de la création d’un comité de facilitation de la concrétisation de cette volonté.

COMMUNIQUÉ FINAL

Ce jour 16 janvier 2019, l’histoire et la postérité retiendront que l’opposition politique béninoise présentera une liste unique aux élections législatives d’Avril 2019.

L’histoire et la postérité retiendront que notre union n’est que la poursuite d’un engagement antérieur, matérialisé par la création en 2018, de la Coalition pour la Défense de la Démocratie, forces politiques aujourd’hui présentes, et résolues à parler d’une même voix. Cet engagement est aussi le prolongement du combat politique de la minorité au sein de notre parlement face aux lois, heureusement confessées mauvaises par leurs initiateurs.

L’histoire et la postérité retiendront que nous demeurons l’instrument du respect des aspirations populaires, et donc de la restauration de notre parlement, et de ses rôle et valeurs.

Ce jour 16 janvier 2019, nous sommes profondément convaincus que nous pouvons doter notre pays de lois plus justes, plus humaines et plus respectueuses de nos impératifs et défis de développement. Nous confesserons aussi que nous avons une crainte : celle que notre pays, par défaut de politiques respectueux et fidèles représentants des aspirations des masses, se retrouve dans la situation des printemps arabes et des mouvements populaires de contestation en occident, motivés par la rupture de confiance entre les peuples et leurs représentants politiques.

Nous confesserons également notre crainte que l’opposition devienne la population, ne pouvant plus compter sur leurs représentants pour les défendre, parce que trop occupés à défendre et préserver certains intérêts personnels.

Nous nous sommes parlés, nous avons entendu les attentes des populations, et avons convenu d’être l’instrument politique au service desdites attentes.

Nous demeurons convaincus que les lois sont inadaptées, voire crisogènes, mais en légalistes, nous avons le devoir de les respecter pour mieux nous donner les moyens et les leviers politiques pour les adapter à une meilleure gouvernance sociale, politique et économique.

Nous reconnaissons avoir mis la patience et les attentes à rude épreuve, parce que se voir contraints de renoncer à nos histoires et orientations respectives après des décennies d’existence politique pour certains, pour un « essai politique » proscrivant même la libre alliance, était au-delà de nos convictions.

Lorsque l’histoire et la postérité nous interrogeront sur nos solutions politiques, nous assurerons la nation que nous engagerons des processus inclusifs : d’une meilleure orientation de nos textes liés au droit social de manière à réduire la précarité et assurer la protection des travailleurs tant du privé, que du secteur public, afin que notamment, aucune loi n’autorise plus expressément les pouvoirs publics à ne pas respecter les décisions judiciaires. Nous avons donc besoin de réformer la loi sur l’embauche, sur le statut de la fonction publique et celle sur les collaborateurs extérieurs.

– d’un renforcement du droit à l’information et de la liberté de la presse dont les atteintes manifestes ne sont plus à rechercher et prouver, le cas de Sikka TV, Soleil FM, la Nouvelle Tribune nous parlant encore.

– d’adoption de textes à caractère économique, propices à l’entreprenariat et donc à une croissance de débouchés économiques et d’emplois. Nous devons impérativement adopter des lois qui rassurent les étudiants et les jeunes quant à une insertion académique et professionnelle accompagnée et soutenue.

– de réinstallation de l’équité fiscale en réponse aux multiples taxes et impôts qui mettront en péril notre économie encore fragile,

– de reformulation des lois qui créent une insécurité juridique et judiciaire, notamment celle politisant le Conseil Supérieur de la Magistrature, voire la suppression de celle instituant la CRIET.

– de relecture de nos textes électoraux afin de garantir l’impératif constitutionnel de pluralisme politique, et de libre et saine expression et compétition politique. Notre code électoral et notre charte des partis politiques seront donc profondément revus, et accompagnés d’une loi sur le financement public équitable des partis politiques.

Nous savons pouvoir compter sur les impératifs de renouvellement générationnel et de genre de notre personnel politique, dictés tant par l’ère du temps, que par l’engagement et le mérite grandissants de nos jeunes femmes et hommes, riche d’idées et de qualités, et désireuse de ne plus rester en marge de la décision publique, donc de ne plus la subir.

Les partis, forces, mouvements et personnalités politiques engagés dans, et alliés de, la Coalition pour la Défense de la Démocratie, ont donc décidé de se donner les moyens de poursuivre leurs actions par une participation à travers une liste unique à partir des prochaines échéances législatives d’Avril 2019, sous une seule et même bannière.

Au-delà d’un engagement, il s’agit d’une concrétisation des efforts et volontés, qui se manifeste par la mise en place immédiate d’un Comité restreint de suivi, chargé de faciliter la mise en œuvre de l’impérative Liste unique, et des organes affiliés dont entre autres :

– une cellule de déontologie et d’éthique chargée de statuer sur l’irréprochabilité des candidatures une cellule juridique chargée de veiller à la conformité de la liste unique aux exigences légales et réglementaires en vigueur, et des suites des opérations de vote

– une cellule en charge de la communication écrite, audiovisuelle et numérique

– une cellule chargée de la sécurisation des opérations électorales

Le Comité de suivi poursuivra cependant, en collaboration avec la CDD, les discussions avec les mouvements et forces politiques rassurées par le projet politique sus présenté, aux fins d’un élargissement plus inclusif.

Fait à Cotonou, le 16 janvier 2019

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