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Après les résultats des élections européennes : Qu’est-ce qui se passe en France ? (Des revirements politiques inattendus et des prises de position à sens unique)

Les résultats des élections européennes organisées en France les 08 et 09 juin 2024 ont été proclamés par la Commission nationale de recensement général des votes pour l’élection des représentants au Parlement européen. Ces résultats ont été publiés au Journal officiel du 13 juin 2024.
Il faut retenir essentiellement que le taux de participation s’élève à 51,49%, en hausse de 1,37 point par rapport au scrutin de 2019 qui était de 50,12%.
Les 346 240 votes blancs représentent 1,36% des votants.
Aussi sur le plan national concernant les résultats des élections 2024, les 81 sièges à pourvoir sont répartis ainsi qu’il suit :

La France revient de Jordan Bardella et Marine Le Pen : 31,37% des suffrages exprimés (30 sièges) ;
Besoin d’Europe : 14,60% (13 sièges) ;
Réveiller l’Europe : 13,83% (13 sièges) ;
La France insoumise – Union populaire : 9,89% (9 sièges) ;
La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe : 7,25% (6 sièges) ;
Europe écologie : 5,50% (5 sièges) ;
La France fière, menée par Marion Maréchal et soutenue par Éric Zemmour : 5,47% (5 sièges).
Ces dixièmes élections européennes en France sont historiques à plusieurs titres. D’abord, en termes de participation. Après le rebond de 2019, l’abstention a de nouveau reculé pour les élections européennes cette année, près de 51,5 % des électeurs ayant fait le déplacement pour se prononcer lors du scrutin. C’est le score le plus haut depuis 1994, et c’est aussi la première fois que la participation en France dépasse la moyenne européenne pour atteindre 51 %.
Ensuite, l’extrême droite n’a jamais obtenu un score aussi élevé lors des élections européennes. En additionnant les résultats du Rassemblement national et de Reconquête, elle atteint 36,8 % des suffrages, bien plus que les 26,8 % de 2019 (somme du RN et de Debout la France). Cette fois, les électeurs ont envoyé 35 eurodéputés de l’extrême droite française droite sur les 81 élus français au Parlement européen, ce qui représente environ 43 % des sièges. Ce n’est pas peu du tout.
Aussi, bien sûr, parce que c’est la première fois qu’un scrutin européen entraîne des conséquences aussi flagrantes sur la scène politique française. En effet, face à la débâcle de la liste de la majorité présidentielle dimanche, le Président Emmanuel Macron a dissout l’Assemblée nationale et convoqué des élections législatives. D’autres élections européennes ont déjà influé les rapports de force en France, mais jamais aussi directement. Le Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen avait par exemple commencé à s’imposer dans le paysage politique après sa percée aux élections de 1984, Nicolas Sarkozy avait quitté la présidence du RPR à la suite de la défaite de sa liste en 1999 et le tonitruant Jean-Luc Mélenchon s’était installé sur la scène médiatique après le scrutin de 2009. Mais entre les divisions à droite, le retour de l’union des gauches et la nouvelle Assemblée nationale qui verra le jour après le 07 juillet, la recomposition politique semble s’accélérer plus que jamais en France. L’accélération est telle qu’on est en droit de se demander qu’est-ce qui se passe en France ? La classe pris de court est en ébullition. De véritables remumenages au niveau de toute la classe politique française.
La droite française se déchire âprement. En décidant d’une alliance avec le RN, le Président de LR prend acte de l’impasse dans laquelle se trouve son parti, et espère élargir la sociologie de l’électorat de sa formation politique. Ce faisant,
Éric Ciotti a forcé l’histoire de LR. En annonçant un accord électoral avec le RN, il a voulu en fait prendre acte de la réalité d’un rapport de force, considérant que ce rapport de force permettrait de transgresser l’ultime tabou de la vieille maison de la droite républicaine : celui de l’alliance interdite avec la formation de Marine Le Pen. Ce faisant, la plupart des grands caciques de LR ont, dès cette annonce, dénoncé cette dernière, y voyant une initiative personnelle rompant avec les valeurs du parti et sa ligne stratégique d’autonomie.
Que nous dit cet épisode de la réalité de LR aujourd’hui, alors que la tournure prise par l’événement prend la forme pour le moins spectaculaire d’une « tragi-médiatique » dont la fermeture du siège constitue le point d’orgue.
L’alliance entre Eric Ciotti et le RN accélère ainsi la recomposition à l’extrême droite : le Président de LR est exclu de son parti, Marion Maréchal du parti Reconquête !
Eric Ciotti, renvoyé par les ténors de LR, refuse de quitter son poste et rejette les investitures décidées par le bureau politique du parti. A Reconquête !, la ligne Zemmour a été désavouée par la nièce de Marine Le Pen, qui appelle à soutenir l’alliance entre le RN et le désormais ex-président de LR.
La situation à entraîné des milliers de manifestants anti-RN de nouveau dans les rues à travers la France
De nouvelles manifestations contre l’extrême droite ont eu lieu mercredi soir dans plusieurs villes de France, dont Lille, Toulouse ou Lyon. Elles ont réuni au total plus de 11 700 personnes, dont beaucoup de jeunes, selon une source policière.
« Tout le monde déteste Bardella », scandait la foule dans le centre de Lyon, où près de 4 500 personnes ont manifesté contre le Rassemblement national (RN), selon la Préfecture qui a signalé que des manifestants ont fracturé deux portes d’un commissariat et vidé un extincteur à l’intérieur.
A Toulouse, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue, alors que la Préfecture avait interdit toute manifestation. « RN = SouFrance », « Le Front populaire contre Hitler », « A bas le R-Haine » ou « La France Pétain plomb », pouvait-on lire sur des pancartes.
La Préfecture avait interdit cette manifestation non déclarée, estimant notamment que l’impossibilité d’identifier les organisateurs ne permettait pas d’« éviter la participation d’éléments susceptibles de la perturber ». Plus tard dans la soirée, après avoir sommé les derniers manifestants de se disperser, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, alors que des feux de poubelle étaient allumés, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.
A Lille, quelque 700 manifestants anti-RN, dont beaucoup de jeunes, ont rejoint le cortège hebdomadaire des sans-papiers, scandant entre autres « Bardella casse-toi, l’Assemblée n’est pas à toi ! ».
A Gignac, une commune de l’Hérault de près de 6 000 habitants où le RN est arrivé en tête avec 38 % des voix, un rassemblement contre l’extrême droite a réuni quelque 200 personnes.
A Alençon, dans l’Orne, la manifestation a réuni une centaine de personnes.
Invité sur BFM-TV, Eric Zemmour, le polémiste d’extrême droite et Président du parti Reconquête !, a réagi aux déclarations de Marion Maréchal, vice-présidente du même parti, qui a appelé mercredi à voter pour les candidats soutenus par le Rassemblement national (RN) aux législatives.
Elle « a négocié quelques places misérables pour elle et ses amis et son clan au sein du Rassemblement national », a estimé l’ancien candidat à la présidentielle. « C’est le record du monde de la trahison », a-t-il poursuivi, considérant que « Marion Maréchal s’exclut d’elle-même de ce parti (…) qu’elle a toujours méprisé ».
A cette déclaration, la journaliste Anna Cabana lui demande : « Est-ce que vous l’excluez aussi, elle et ceux qui la suivent ? » « Bien sûr, (…) ils devraient remettre leur mandat. Ils sont des députés européens qui ont été élus sur la liste Reconquête ! et qui aujourd’hui trahissent tous nos militants », a répondu M. Zemmour.
L’eurodéputée Reconquête !, Marion Maréchal, a appelé à voter pour les candidats de l’alliance entre le RN et le patron exclu des Républicains, Eric Ciotti, aux législatives anticipées, dénonçant la « triple faute » d’Eric Zemmour qui souhaite, lui, présenter des candidats Reconquête ! contre le RN.
Eric Zemmour se dit toutefois « prêt, encore aujourd’hui (…) à retirer (…) ses candidats » dans le cas d’un accord négocié avec le Rassemblement national.
« Je reste la seule candidate LR légitime », réagit Christelle D’Intorni après que la commission nationale d’investiture ne l’a pas réinvestie
La seule députée sortante LR non réinvestie pour les législatives, avec Eric Ciotti, Christelle D’Intorni, a fait part mercredi soir de sa « stupéfaction » après que la commission nationale d’investiture a décidé de présenter quelqu’un d’autre, sous l’étiquette LR, dans sa circonscription. Parmi les soixante-deux députés LR sortants, elle est la seule à soutenir la ligne d’Eric Ciotti d’une alliance avec le Rassemblement national.
« Je suis toujours membre des LR et aucune mesure d’exclusion ni aucune sanction n’a été prise à mon encontre », affirme Mme D’Intorni, dans un communiqué publié sur X. Se disant « déçue de la position de certains ténors du parti », la députée sortante fustige une « erreur politique » et des « comportements irresponsables, guidés par des querelles d’ego et une guerre d’ambitions personnelles ».
« Je reste la seule et unique candidate LR légitime dans la 5e circonscription » des Alpes-Maritimes. « Je me battrai pour que la plus belle des circonscriptions reste dans ma famille politique », ajoute-t-elle, affirmant : « Je suis LR et je le reste ! Mes idées n’ont pas changé, ce sont celles de la droite républicaine, celles des Républicains. »

Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse dans le but de donner le cap de son camp pour les législatives anticipées. Il a justifié sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale par la majorité relative dont Renaissance dispose depuis deux ans et par la poussée de l’extrême droite aux élections européennes.
Emmanuel Macron a appelé à un « large rassemblement » pour battre les « deux extrêmes » que sont à ses yeux le Rassemblement national et La France insoumise. Selon lui, Eric Ciotti a « fait un pacte du diable » en proposant une alliance avec le RN. Quant aux tractations à gauche, elles ont abouti d’après lui à une alliance « contre nature » entre « la gauche républicaine [et] l’extrême gauche, qui s’est rendue coupable d’antisémitisme, [de] communautarisme, d’antiparlementarisme ».
La crise chez Les Républicains a pris un nouveau tournant. Le bureau politique, qui s’est réuni en l’absence du président du parti, Eric Ciotti, a décidé de l’exclusion de ce dernier. Mais M. Ciotti a aussitôt rejeté cette décision, jugeant illégale la réunion des cadres.
Marion Maréchal a rompu avec Eric Zemmour : la tête de liste Reconquête ! pour les européennes a désavoué la stratégie du président de son parti et appelé à soutenir les candidats de l’alliance électorale entre le RN et Eric Ciotti.

Les partis de gauche ont acté une première répartition des circonscriptions dans le cadre du « front populaire ». LFI aura des candidats dans 229 circonscriptions (326 en 2022), le Parti socialiste dans 175 (70 en 2022), Les Verts dans 92 (100 en 2022). Le Parti communiste, quant à lui, garde son petit quota de 50 circonscriptions.
Jean-Luc Mélenchon a dit se « sent[ir] capable » d’être premier ministre en cas de cohabitation entre le parti présidentiel et le « nouveau front populaire » . Il assure cependant se ranger derrière « la formule d’Olivier Faure », le premier secrétaire du PS, à savoir que « c’est le groupe parlementaire le plus important qui propose[ra] » le nom du chef. « Je ne m’élimine pas, mais je ne m’impose pas », a résumé M. Mélenchon.
François Ruffin estime qu’il « a une pente énorme à remonter » face au RN dans sa circonscription
Le député sortant François Ruffin (LFI), artisan du lancement d’un « nouveau front populaire » en cours de création, a souligné mercredi à Amiens qu’il lui fallait d’abord faire campagne car « il y a[vait] une pente énorme à remonter » face au Rassemblement national (RN). « Sur la ligne de départ » à Amiens, la candidate RN « est le lièvre et je suis la tortue, il faut que je remonte ce retard énorme », a-t-il souligné, dans la ville où le RN est arrivé en tête des élections européennes dimanche avec 24,8 % des voix, suivi par La France Insoumise (18,6 %) puis la liste macroniste (15,5 %).
Pour les législatives du 30 juin, il faut « qu’avec mes militants, on parte en campagne pour retourner les cœurs porte après porte », a-t-il ajouté. M. Ruffin a estimé qu’il fallait une « gauche unie » pour « faire face à l’union des racistes et des nantis en face », en marge du lancement de sa campagne pour la première circonscription de la Somme, qui comprend une partie d’Amiens et Abbeville. Interrogé sur ses velléités à prendre la tête de ce « front populaire » et viser le poste de premier ministre, il a esquivé. « Ce n’est pas le sujet », a-t-il dit. « Je pense qu’on peut avoir une incarnation plurielle, » a-t-il lancé, appelant les syndicats à entrer « dans la danse » et à « ne pas perdre de temps ».
Le député du parti de gauche LFI François Ruffin s’adresse à la foule au début de sa campagne pour les prochaines élections législatives à Amiens, dans le nord de la France, le 12 juin 2024.
Debout sur un banc dans la banlieue nord d’Amiens, il a appelé à une école « vraiment gratuite », devant quelques centaines de sympathisants et curieux. « Dès la rentrée scolaire, il faut dire aux gens qu’ils n’auront pas à se mettre à découvert pour payer le centre périscolaire, pour payer la cantine, pour payer les sorties, pour payer les fournitures. » Il a accusé Emmanuel Macron, qui a dissous l’Assemblée nationale dimanche soir, de « jouer avec la France à la roulette russe », et le RN d’être le « parti des inégalités ». Jordan Bardella, « c’est la continuité de Macron avec le racisme en plus », a-t-il affirmé. « Quel que soit le problème, ils n’ont qu’un outil, c’est l’immigré, l’immigré, l’immigré et ils tapent dessus en permanence comme sur un clou », a-t-il lancé.
« Il n’y aura qu’un seul label LR », affirme Gérard Larcher
Réagissant au « 20 heures » de TF1 à l’exclusion d’Eric Ciotti de son parti, le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, a estimé qu’il avait fallu « clarifier la situation parce qu’Eric Ciotti n’avait pas respecté les orientations politiques qui étaient arrêtées par le bureau politique du mouvement ». « C’était une utile clarification », a-t-il ajouté, rappelant que l’ensemble des sénateurs et « des députés, sauf une [Christelle D’Intorni], ont partagé cette décision de ne pas suivre Eric Ciotti ».
Alors qu’Eric Ciotti a annoncé sur CNews qu’environ quatre-vingts candidats LR seraient soutenus par le Rassemblement national aux législatives, Gérard Larcher a réaffirmé qu’« il n’y aura qu’un seul label LR donné par notre commission nationale d’investiture ». Cette dernière s’est réunie en fin d’après-midi, se prononçant pour la réinvestiture de tous ses députés sortants, à l’exception d’Eric Ciotti et de Christelle D’Intorni.
En réponse à M. Ciotti qui affirme que la commission en question et la décision d’exclusion ne sont ni légitimes ni légales, M. Larcher a affirmé : « La légitimité est venue de l’unanimité des sénateurs et de la quasi-unanimité – moins une – des députés. » « C’est le bureau politique qui définit ce que doit être l’axe politique, et les alliances politiques sont quand même une décision très importante », a souligné le Président du Sénat.
Qu’est-ce qui se passe donc en France au plan politique ? C’est une question légitime qu’on est en droit de se poser avec tous ces revirements auxquels on assiste. La réponse à cette question nous sera donnée à l’issue des résultats des élections législatives déclenchées par la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président Macron.

Mick de BADAR
(Sources internet

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