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Allemagne : Angela Merkel annonce qu’elle ne recherchera aucune fonction politique à l’issue de son mandat de chancelière

German Chancellor Angela Merkel attends a conference as part of a summit called to attempt to find a lasting political solution to the civil war in Syria which has claimed in excess of 350 000 lives, at Vahdettin Mansion in Istanbul, on October 27, 2018. The leaders of Turkey, Russia, France and Germany are set to meet in Istanbul to try to find a lasting political solution to the Syrian civil war and salvage a fragile ceasefire in a rebel-held northern province. / AFP / OZAN KOSE

La chancelière allemande, Angela Merkel, a annoncé lundi 29 octobre, à des dirigeants de son parti, la CDU, qu’elle quitterait la présidence de la formation politique en décembre, lors du prochain congrès. « Elle ne se représente plus à la présidence du parti », a indiqué un responsable du parti sous couvert d’anonymat, confirmant une information des éditions en ligne du magazine Der Spiegel et du quotidien Handelsblatt.

Elle a également indiqué que son mandat actuel à la tête du pays, qui se terminera en 2021, sera son dernier, selon un responsable de sa formation. Elle donne une conférence de presse à partir de 13 heures.

Recul de dix points

Cette décision fait suite à un nouveau revers électoral, dimanche, lors d’élections régionales dans la Hesse. La CDU y est arrivée en tête, avec 27 % des voix, mais affiche un recul de dix points par rapport au scrutin de 2013. Mi-octobre, l’Union chrétienne sociale (CSU), alliée historique de la CDU avait également été désavouée en Bavière, lors des élections régionales.

Angela Merkel a pris la tête de la CDU le 10 avril 2000, succédant à Wolfgang Schäuble, ancienne figure des gouvernements Kohl, impliqué dans « l’affaire des caisses noires », un scandale de financement illégal du parti. Elle a toujours insisté sur le fait qu’elle liait fortement la fonction de chancelière et de présidence du parti.

Depuis plusieurs mois, la chancelière lutte pour le maintien de sa coalition avec le parti social-démocrate (SPD), mais celle-ci apparaît au bord de l’implosion à la suite des échecs électoraux pour les deux partis en Hesse et en Bavière.

Préparer sa succession

La popularité de la chancelière n’a cessé de refluer depuis sa décision d’ouvrir les frontières du pays à plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016, à mesure que celle de l’extrême droite antimigrants progressait. Plusieurs cadres de son parti réclament depuis des mois un coup de barre à droite et demandent à Angela Merkel de préparer sa succession. Celle-ci avait refusé jusqu’ici de publiquement débattre de son avenir.

« La situation pour Merkel est sérieuse. La question est de savoir si nous allons bientôt devoir apposer derrière sa coalition la mention : en liquidation », ironisait lundi dans un éditorial le quotidien de référence Süddeutsche Zeitung.

Le chef de la CDU en Hesse, Volker Bouffier, pourtant considéré comme un proche d’Angela Merkel, a jugé que le piètre résultat dans son Land constituait « un signal d’alarme » pour le mouvement « et également pour notre présidente ».

Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung juge, lui, que ce serait « une grave erreur » pour Angela Merkel de s’accrocher à son poste « vu sa situation ». Il lui faut « prouver qu’elle a compris ce que tout le monde sait : la fin de son mandat de chancelière se rapproche », ajoute le journal lundi.

Prochains mois extrêmement difficiles

Les prochains mois seront extrêmement difficiles. Plusieurs scrutins sont prévus en 2019, qui pourraient se transformer en répliques des élections en Bavière et en Hesse. Le SPD et la CDU/CSU pourraient de nouveau voir leurs mandats se réduire. Outre les élections européennes, au mois de mai, en 2019 quatre Länder renouvellent leur parlement régional : la ville-Etat de Brême au mois de mai et, surtout, à l’automne, le Brandebourg, la Thuringe et la Saxe, trois Länder de l’Est où la chancelière est très critiquée. Dans ces régions, le risque est réel de voir le parti d’extrême droite populiste AfD arriver en première position.

Plusieurs candidats se profilent pour succéder à Angela Merkel. Trois ont déjà acté leur candidature : Friedrich Merz, ancien président du groupe parlementaire, Annegret Kramp-Karrenbauer, actuelle secrétaire générale du parti et proche d’Angela Merkel et Jens Spahn, actuel ministre de la santé et une des figures de l’opposition contre la chancelière à l’intérieur de la CDU.

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