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60 ans d’independance du Bénin: «L’INVITE DE MOUKARAM BADAROU A L’ESPRIT CITOYEN»

 

En l’honneur de la célébration des soixante ans d’indépendance du Bénin, l’ancien préfet des départements de l’ouémé et du plateau vient  d’apporter un de plus à la guidance de l’esprit citoyen à travers un message. voici ci-dessous l’intégralité du message.

 

1ER AOÛT 1960-1ER AOÛT 2020 : SOIXANTE ANS D’INDEPENDANCE

«L’INVITE DE MOUKARAM BADAROU A L’ESPRIT CITOYEN»

Exactement soixante ans que notre pays, le Bénin a accédé à la souveraineté internationale. Exactement soixante ans que la lutte de nos pères fondateurs a abouti à la proclamation de l’indépendance du Bénin alors Dahomey en présence du représentant de la France, Louis Jacquinot, alors Ministre de la France de l’Outre Mer. Exactement soixante ans que notre pays pose ses pas pour construire un Etat et une nation à travers la diversité de son peuple.
En effet, tout au long des soixante ans d’indépendance, de lourds sacrifices ont été consentis, des efforts ont été déployés, l’encre a coulé abondamment et même le sang parfois. De manques de ponts et chaussés, de manques d’universités et d’écoles dans beaucoup de contrés du pays, d’absence criard d’infrastructures de développement notamment des pistes rurales, d’énergie, d’eau potable, d’unités de production, de l’extrême rareté d’hôpitaux à divers niveaux à l’existant d’aujourd’hui, on peut aisément constater que de sérieux pas ont été faits. Déjà le 1er août 1960, Hubert Koutoucou Maga, tout nouveau Président du jeune Etat indépendant exhortait ses compatriotes en ces termes : « C’est l’ensemble de nos efforts qui garantira l’indépendance du Dahomey. De plus, chaque amélioration, chaque économie réalisée permettra de relever le niveau de vie des masses, ce qui reste, sur le plan interne, notre souci essentiel… ».Il poursuit en affirmant : « jeunes citoyens d’une nouvelle République, nous devons nous rassembler autour de ce qui unit et oublier tout ce qui divise. Il faut abandonner définitivement parmi les accessoires du passé, les rivalités tribales, ethniques, religieuses ou politiques. Enfant mineur, le Dahomey a eu tendance à tout attendre de son père et à vouloir aligner son train de vie sur celui de la métropole. Enfant majeur, il doit reprendre contact avec les réalités. Etat souverain, il doit prendre conscience qu’il n’y a pas d’indépendance réelle sans autonomie économique et financière ». Cette exhortation, bien qu’ayant eu un écho favorable est encore d’actualité. De 1960 à ce jour, nous avons bougé. Oui nous avons bougé parce que pour qui le sait, nous venons de loin, très loin même. Oui les pères fondateurs ont fait ce qu’ils ont pu et on ne finira jamais de leur rendre hommages. Hommages mérités aux Présidents Hubert Maga, Tomètin Ahomadégbé, Sourou Migan Apithy, Emile Derlin Zinsou, Mathieu Kérékou, à Monseigneur Isidore de Souza, au Professeur Albert Tévoèdjrè et tant d’autres qui se sont battus pour l’évolution de ce pays et l’émancipation de ce peuple. Mais avouons qu’on aurait pu mieux faire. Le pays aurait pu connaitre un meilleur sort si malheureusement l’inconscience citoyenne ne s’est pas installée dans le quotidien des béninois. L’ancien quartier latin d’Afrique se porterait forcement mieux si tout ou presque ne s’est pas retrouvé mélangé sens dessus – dessous ; si le non respect des normes n’était pas devenu la règle et le contraire l’exception ; si les valeurs républicaines, les valeurs morales et sociales ne se sont pas retrouvées en berne ou même bafouées ; si le sens de l’éthique, de l’intérêt général et des valeurs citoyennes ne sont pas relégués aux calendres grecs. Oui on aurait pu mieux faire. Fort heureusement, une nouvelle expérience se fait depuis avril 2016 et il faut espérer qu’elle se poursuive vaille que vaille, contre vents et marrées, malgré les contraintes, les difficultés et les soubresauts. La restauration de l’autorité de l’Etat doit durer dans le temps et traverser les âges. Le ressaisissement dans le secteur de l’éducation, de la santé, de la justice, de l’agriculture et autres doit se poursuivre pour révolutionner l’homme béninois afin d’arriver à un profond changement effectif et qualitatif du Bénin. Cela faisait un moment où un changement qualitatif et positif des mentalités était devenu un impératif pour la réalisation du Bénin tel que rêver par nos pères fondateurs et tel que nous le rêvons.
Aucun pays ne s’est développé dans des interminables balbutiements et dans l’insouciance citoyenne. Nous devons accepter de revoir la copie. Nous avons vaincu la fatalité avait dit le professeur Albert Tévoèdjrè à la fin des travaux de la conférence nationale de 1990, il faut aussi vaincre l’argent, vaincre l’apatridie et le mercenariat dans son propre pays pour que triomphe le Bénin.
A l’occasion des soixante ans d’indépendance de notre cher pays, le Bénin, je voudrais avec gravité et beaucoup de modestie inviter chaque béninois où qu’il soit à un esprit citoyen, à un amour profond pour notre patrie commune et à un engagement sérieux pour faire avancer le Bénin. Nous avons le devoir de faire mieux et ayons toujours à l’esprit que le Bénin reste une promesse à réaliser.
Bonne fête de l’indépendance à chacun et à tous.
Que Dieu bénisse le Bénin.
Vive la République,
Vive le Bénin.

Porto-Novo, le 31 juillet 2020
Moukaram A.M.BADAROU

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