le 07 Novembre 2024 l’Association AJOSÉ OMO YORUBA que dirige Moukaram Arogoundadé Badarou a pris part comme invitée d’honneur à la première édition de YORUBA OBAS SUMMIT organisée à Lagos au Nigeria.
La délégation de AJOSHE ỌMỌ YORUBA est conduite par le Secrétaire général de l’Association El Hadj Moubarak Latifu et est composée en plus de lui de la Trésorière générale, Mme Maridiath Toukourou et du Secrétaire adjoint à l’Organisation, El Hadj Luckmane Ouabi LatifO.
Arrivée sur sur l’esplanade du Hall de MONARCH , OBA IKATE ELEGUSHI ROYAL PALACE, LEKI, ETI- OSA,LAGOS, l’accueil a été très chaleureux par des groupes traditionnels et des médias de divers ordres.
La célébration a été faite en deux étapes à savoir la Réunion d’échanges avec les Associations, des personnalités d’honneurs et des Rois invités de divers horizons. L’objet de cet échange a été voir ensemble les problèmes qui minent la communauté et les possibilités de trouver des solutions idoines.
Le premier à prendre la parole a été le Aare OLADOTUN HASSAN pour souhaiter la bienvenue et remercier à tous ceux qui ont honoré la cérémonie par leur présence.
Tous Rois et personnalités présents ont exhorté les uns et les autres à la paix ,la tolérance et à l’amour du prochain.
La délégation de AJOSÉ OMO YORUBA a eu l’occasion de remettre au Président du comité d’organisation, Aare OLADOTUN HASSAN, la contribution de AJOSÉ OMO YORUBA aux préoccupations de l’heure au sujet de l’apport des chefs traditionnels au vivre ensemble de la communauté nationale. Le comité d’organisation a demandé au chef de délégation de AJOSÉ OMO YORU, El Hadj Moubarak Latifu, de délivrer un message à toute l’assistance .
La deuxième étape est relative aux séances de prières musulmanes, chrétiennes et endogènes.
Bénin Espoir publie ici l’intégralité de la contribution de AJOSÉ OMO YORUBA à cette occasion.
Mesmin Afanou
CONTRIBUTION DE AJOSÉ OMO YORUBA ÊKARÒ ÊDJIRÉ
PORTO-NOVO / BÉNIN
L’Afrique a connu des royaumes et des empires, avant la colonisation et avant l’ère dite moderne. Il ne reste aujourd’hui que trois monarchies en Afrique : le Maroc (monarchie constitutionnelle dirigée par le roi Mohammed VI), le Lesotho (monarchie constitutionnelle sous l’autorité du roi Letsie III) et l’Eswatini (monarchie absolue avec à sa tête le roi Mswati III). Cependant, la quasi-totalité des pays du Continent Africain ont des autorités traditionnelles sous une forme ou une autre. L’institution traditionnelle dans ses structurations les plus connues sont, dans l’ordre du pouvoir et de l’autorité, les rois, les chefs, les dirigeants et les chefs de village.
Le but fondamental de toute organisation civile et communautaire, à caractère protocolaire ou régie par un ordonnancement codifié, réglementé ou non écrit, est le mieux-vivre ensemble.
Quel rôle jouent les institutions traditionnelles dans les démocraties constitutionnelles. Les suggestions suivantes peuvent servir d’axes de réflexion.
En raison de leur organisation, les autorités traditionnelles constituent la forme la plus immédiate de gouvernance dans de nombreuses villes secondaires ou rurales du continent. Elles assument des rôles tels que
* la résolution des conflits et litiges dans les villages, dans les collectivités et dans les familles ;
* la promotion et la préservation de la culture, des valeurs morales et sociales ;
* la protection de l’environnement et des acquis sociaux , culturels et cultuels ;
Avec de tels rôles, les chefs traditionnels restent un encrage important pour l’évolution de la communauté. Ils constituent de meilleurs leviers avec les habitants dans leur pluralité.
Surtout dans les milieux ruraux, leur importance est encore plus affirmée.
C’est pourquoi la définition de la décentralisation dans le contexte africain doit inclure la reconnaissance du rôle joué par les autorités traditionnelles surtout au niveau de la gouvernance locale.
Tout bien considéré, la question qui se pose, est celle de la compatibilité de la reconnaissance des autorités traditionnelles avec les normes de l’État moderne. La réponse à cette question est positive, la compatibilité ne pose aucun problème pourvue que les dispositions soient bien prises au niveau des lois fondamentales
Il faut digne que dans de nombreuses régions du continent, les autorités traditionnelles suscitent encore respect et conservent une légitimité considérable parce qu’elles remplissent des fonctions de gouvernance importantes pour la cohésion sociale. Elles peuvent donc jouer un rôle dans le développement et la promotion de la paix, en particulier dans les zones rurales.
Au regard de ces considérations, la reconnaissance des autorités traditionnelles et leur institutionnalisation est nécessaire.
Mais comment y parvenir ?
Les pays africains peuvent s’inspirer des modèles Nigérian, Zambien, Zimbabwéen ou Sud-africain.
* En Zambie, les autorités traditionnelles sont reconnues dans la Constitution, qui accorde également aux chefs traditionnels le droit de vote dans les conseils locaux.
* Au Zimbabwe, le rôle des autorités traditionnelles est reconnu dans la Constitution et un certain nombre de chefs traditionnels sont membres d’office des conseils locaux, sans droit de vote. Une approche similaire a été adoptée en Afrique du Sud.
Que leur rôle ait été officiellement reconnu ou non, les institutions traditionnelles continuent souvent à servir de lien important entre l’État, en particulier les autorités locales, et les citoyens.
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Les institutions traditionnelles sont les porteurs de la culture et de la tradition, et ce rôle est plus efficace s’ils sont politiquement neutres. Il ne fait aucun doute que les institutions traditionnelles posent plusieurs problèmes. Cependant, les formes traditionnelles de gouvernance ne peuvent tout simplement pas être ignorées étant donné leur pertinence en Afrique. Les institutions traditionnelles existent depuis des millénaires et continueront probablement d’exister à l’avenir. Il est donc important que les lois et les politiques publiques prévoient des moyens d’impliquer les chefs traditionnels – en particulier au niveau local – dans l’intérêt des communautés.
Le Bureau Exécutif national
Le secrétaire général
Moubacou Latifu