MONDEPOLITIQUE

Les États-Unis et Israël quittent l’Unesco ce lundi soir

Les deux pays exécutent une décision annoncée en octobre 2017 en réponse à plusieurs résolutions de l’organisation qu’ils jugent «anti-israéliennes». L’Unesco regrette ces deux retraits mais minimise leurs impacts.

Ce 31 décembre 2018 à minuit signe le retrait des États-Unis et d’Israël de l’Unesco, cette organisation onusienne qu’ils jugent trop critique à l’égard de l’État hébreu. C’est la seconde fois que les États-Unis quittent l’organisation. Ils avaient annoncé dès juillet 2017 «examiner leurs liens avec l’Unesco» après la décision de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, une «zone protégée» du patrimoine mondial. Quelques mois plus tard, en octobre, ils officialisaient la rupture, une décision qui n’avait pas été «prise à la légère», comme l’avait précisé le Département d’État. Israël avait décidé dans la foulée de quitter l’organisation qui était devenue selon le premier ministre Benyamin Nétanyahou «un théâtre de l’absurde où l’on déforme l’histoire au lieu de la préserver».

La décision était apparue comme compréhensible pour certains observateurs lorsqu’elle avait été annoncée l’année dernière mais semble arriver «à contretemps», confie au Figaro un diplomate haut placé au sein de l’organisation. Il explique que depuis l’annonce de ce retrait, l’Unesco a mis en place plusieurs niveaux de médiation entre les délégations israélienne et palestinienne et que chaque résolution a été adoptée par consensus. Cette source va plus loin en expliquant qu’en quittant l’organisation, les États-Unis et Israël mettent en danger l’objectif pour lequel ils avaient décidé de quitter l’organisation il y a un an et affaiblissent le multilatéralisme.

À Washington, un membre du Département d’État déclare au Figaro que «ce retrait de l’Unesco n’altère en aucune façon le soutien américain à la coopération internationale dans les domaines de l’éducation, des sciences ou de la culture». Pourtant, plusieurs membres de la délégation américaine à l’Unesco et des responsables jusqu’au plus haut niveau du Département d’État regrettent le maintien de cette décision et reconnaissent que la situation s’est améliorée.

Aucun statut d’observateur et une dette importante

En octobre 2017, les États-Unis avaient annoncé leur intention d’obtenir un statut d’observateur qui aurait permis, selon le Département d’État, de continuer d’apporter la «vision» et «l’expertise» américaines. Pourtant, comme l’a confirmé une source à l’Unesco, les États-Unis n’ont toujours pas fait de demande dans ce sens et à partir du 31 décembre à minuit, l’Amérique n’a plus aucune présence dans l’organisation. De son côté, Israël n’avait pas envisagé de garder un statut d’observateur de l’organisation dont il était membre depuis sa création en 1949.

Selon un diplomate travaillant à l’Unesco, les membres des délégations des États-Unis et d’Israël évoquaient avec leurs collègues la possibilité de rester un an de plus, une hypothèse finalement écartée.

Certains observateurs craignent qu’au-delà d’affaiblir politiquement l’Unesco, ces deux retraits entament sérieusement le budget de l’organisation. Un diplomate bien informé balaye cet argument de la main et rappelle que les États-Unis et Israël ne payent plus leur cotisation obligatoire depuis 2011. Leur dette auprès de l’organisation s’élève ainsi à 620 millions de dollars pour les États-Unis et 10 millions de dollars pour Israël. Cette même source affirme que l’impact budgétaire immédiat de ces deux retraits est donc inexistant et que plusieurs donateurs se sont fait connaître pour soutenir l’organisation qui compte faire de l’année 2019, celle de la reconstruction de Mossoul, de l’intelligence artificielle et des droits des femmes.

Source : Internet

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