L’éphéméride de l’espoir : Le Président Mobutu Sese Seko

Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, couramment abrégé en Mobutu Sese Seko, né Joseph-Désiré Mobutu le 14 octobre 1930 à Lisala (Congo belge), est un homme d’État, militaire et dictateur zaïrois, ayant gouverné la République démocratique du Congo de 1965 à 1997, soit 32 ans de pouvoir. Il fut très tôt enrôlé dans la Force publique d’où il est sorti sous-officier. En 1957, il s’exerce comme journaliste au quotidien libéral de Léopoldville « L’Avenir ». Il fera partie de la délégation lumumbiste à la table ronde de Bruxelles. Secrétaire d’État du gouvernement indépendant de Patrice Emery Lumumba en juillet 1960, il gravit les échelons et, grâce à son expérience militaire, devint Chef d’état-major et, à ce titre, réorganise l’armée nationale. Comme en 1960 entre Kasa-Vubu et Lumumba, novembre 1965 est marqué par un contexte de querelles politiques entre le président Kasa-Vubu et Tshombe. Le 25 novembre 1965 à 5h30, la Mobutu annonce la destitution de Kasa-Vubu et le remplace comme Président de la République. Il devient ainsi président en 1965 par un coup d’État et met fin à la crise congolaise. Tentant de purger le pays de l’influence coloniale, il le rebaptise Zaïre en 1971 dans le cadre d’une politique de « zaïrianisation » et change son nom en Mobutu Sese Seko un an plus tard. Il impose une dictature à parti unique gouvernée par son Mouvement populaire de la Révolution (MPR) ainsi qu’un culte de la personnalité. Sous son régime, la population du pays subit une violation généralisée des droits de l’homme ainsi que l’hyperinflation. Simultanément, il obtient une réputation de kleptocrate pour sa corruption, ses extravagances, ainsi que sa fortune personnelle. En politique extérieure, il soutient les rebelles de l’UNITA et du FNLA dans la guerre civile angolaise, et son régime reçoit le soutien des pays occidentaux qui le perçoivent comme un adversaire du communisme en Afrique francophone. Il reçoit également du soutien et de l’aide financière de la Chine pour son opposition à l’Union soviétique. Après la fin de la guerre froide, son régime s’affaiblit en raison de la fin de l’aide financière occidentale. À l’issue du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, le nouveau gouvernement rwandais soutient une invasion rebelle du Zaïre par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en novembre 1996 lors de la première guerre du Congo et renverse son régime en mai 1997. Il s’enfuit alors en exil. Mobutu Sese Seko meurt d’un cancer de la prostate le 7 septembre 1997 à l’hôpital militaire Mohammed V de Rabat au Maroc après avoir été soigné pendant de longs mois en Suisse et en France et il est inhumé au cimetière européen de la ville, quatre mois après l’accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila.

Flora HOUNSOUNOU

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