Lansana Conté né le 30 novembre 1934 à Moussayah Loumbaya (région de Dubréka), est un homme d’État guinéen. Il est président de la république de Guinée de 1984 à sa mort, soit 24 ans. Issu de l’ethnie des Soussous, il entre à l’école des enfants de troupe de Bingerville (Côte d’Ivoire) en 1950, puis à celle de Saint-Louis (Sénégal) ; il effectue ensuite ses classes au peloton de Kayes (Mali). Il intègre l’armée française en 1955, et participe à la guerre d’Algérie. Promu lieutenant, il défend le régime dictatorial d’Ahmed Sékou Touré. Dix ans plus tard, il est élu député du Parti démocratique de Guinée (PDG, parti unique). Parvenu au grade de colonel, il participe au coup d’État de 1984, à la suite de la mort du « père de l’indépendance de la Guinée », Sékou Touré. La junte, dénommée Comité militaire de redressement national (CMRN), porte alors Lansana Conté à la tête du pays. Libéral et nationaliste, il privatise les entreprises publiques, réduit le nombre de fonctionnaires, et dote la Guinée d’une nouvelle Constitution qui autorise le multipartisme. Devenu général, il est officiellement élu président de la République en 1993, et largement reconduit en 1998 et 2003, grâce à une modification constitutionnelle. Malgré les restrictions des libertés et les menaces, l’opposition critique ouvertement ces scrutins, qu’elle estime truqués, et qu’elle boycotte par la suite. À la fin de sa présidence, alors que la situation économique et sociale continue de se dégrader, Lansana Conté doit affronter plusieurs révoltes, qui sont réprimées et font plusieurs morts, ce qui le contraint à négocier avec les syndicats. Victime de plusieurs tentatives de renversement et d’assassinat, il meurt le 22 décembre 2008 à Conakry des suites d’une longue maladie à l’âge de 74 ans. Sa mort est suivie d’un coup d’État renversant la IIe République, qu’il avait instaurée.
Flora HOUNSOUNOU
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