L’éphéméride de l’Espoir : Là Présidente Corazon Aquino

Maria Corazon Sumulong Cojuangco, plus connue sous le nom de Corazon Aquino, et, plus fréquemment encore, sous celui de Cory Aquino née le 25 janvier 1933 à Paniqui, est une femme d’État philippine. Elle est la première femme présidente des Philippines, du 25 février 1986 au 30 juin 1992. Issue d’une famille fortunée et politiquement en vue, originaire de la province de Tarlac, au nord de Manille. Diplômée en 1954 du Mount Saint Vincent College, à New York, elle abandonne ses études en 1955 pour épouser en 1955 Benigno Aquino, peu après l’élection de celui-ci au poste de maire de Concepcion, dans la province de Tarlac. Elle est la mère de Benigno Aquino III. Son mari est ensuite élu gouverneur de la province en 1961, puis sénateur en 1967 et, après la mise en place de la loi martiale par le président Ferdinand Marcos en 1972, arrêté, condamné à mort en 1977 et exilé aux États-Unis en 1980 pour « raisons médicales ». Le 21 août 1983, alors qu’il avait reçu une promesse de vie sauve de la part du gouvernement philippin, Benigno Aquino, de retour d’exil, est assassiné à sa descente d’avion par un soldat prétendu franc-tireur, qui est aussitôt opportunément abattu. S’ensuit une période de deux ans et demi durant laquelle l’opposition philippine et un large mouvement populaire font pression sur sa veuve pour qu’elle prenne la tête, à titre de symbole, de l’opposition au régime du président Marcos. Elle se présente à l’élection présidentielle de février 1986 et, dans la fièvre électorale qui s’ensuit, marquée notamment par l’assassinat de l’ex-gouverneur de la province d’Antique (Philippines) et soutien de Cory Aquino, Evelio Javier (en)1, il y a proclamation simultanée de deux vainqueurs le 25 février 1986, chaque camp se prétendant victorieux. La manifestation non violente de plus d’un million de personnes dans l’avenue principale de Manille, le refus de l’armée de prendre position et les manœuvres diplomatiques internationales contraignent toutefois le président Marcos à prendre à son tour le chemin de l’exil en catastrophe sous la pression populaire. Le palais de Malacañan est envahi par la foule en liesse. La neutralité de l’armée philippine, commandée par le général Fidel Ramos, est probablement déterminante dans l’accession de Cory Aquino à la présidence de la République. Durant son mandat, elle crée une commission présidentielle afin de récupérer les biens mal acquis du couple Ferdinand et Imelda Marcos. Une nouvelle constitution est adoptée en 1987, mais sept tentatives de coup d’État militaires ont lieu, qui échouent cependant face à la vigilance du général Ramos, désormais très proche du nouveau pouvoir. En janvier 1987, des milliers de paysans qui manifestaient afin d’obtenir du gouvernement des augmentations de salaire sont brutalement dispersés par l’armée, et 13 personnes sont tuées. Cory Aquino, qui ne brigue pas un nouveau mandat à l’élection présidentielle de 1992, voit Fidel Ramos lui succéder. Il s’agit d’une « alternance » pacifique, situation auparavant inhabituelle aux Philippines. Elle reçoit le prix Ramon-Magsaysay 1998 pour son action en faveur de la démocratie. Le 1er août 2009, sa famille annonce son décès des suites d’un arrêt cardiaque à l’âge de 76 ans, alors qu’elle était atteinte d’un cancer du côlon.

 

Flora HOUNSOUNOU

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