Les élections générales se sont déroulées sans incidents majeurs au Gabon le samedi 26 août 2023. Mais dès le lendemain, il y’a une sorte de crispation à divers niveaux . Le gouvernement a annoncé un couvre-feu et la suspension de l’accès à Internet pour parer à « la propagation d’appels à la violence ». Pendant que les responsables et les militants du parti démocratique gabonais (PDG) sont sûrs de bons résultats pour leurs candidats, l’opposition quant à elle, dénonce des fraudes.
Les bureaux de vote fermés, l’attente des résultats a débuté dans la soirée du samedi 26 août 2023, après la tenue des élections générales, et notamment de l’élection présidentielle, qui oppose le Président sortant, Ali Bongo Ondimba, et le principal candidat des forces de l’opposition, Albert Ondo Ossa.
Le gouvernement a annoncé, le soir du 26 août 2023, la fermeture des bureaux, l’instauration d’un couvre-feu et la suspension de l’accès à internet. En vue d’éviter « la propagation d’appels à la violence et de fausses informations », « le gouvernement a pris la décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre l’accès à l’internet sur toute l’étendue du territoire », a déclaré Rodrigue Mboumba Bissawou.
Le Ministre de la Communication a ajouté qu’un couvre-feu serait « appliqué dès ce 27 août 2023» et serait en « vigueur tous les jours, à partir de 19 heures jusqu’à 06 heures ». Ces mesures ont été rendues publiques quelques heures après que Albert Ondo Ossa a dénoncé des « fraudes orchestrées » par le Parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG).
« Terminons ce processus dans le calme et la quiétude car le vote sanctionnera ces magouilles une bonne fois pour toutes », a renchéri l’opposant gabonais ce 27 août 2023, sans apporter la moindre preuve pour érailler ses allégations.
Dans la soirée du 26 août 2023, la chaîne de télévision publique, citant le Haute autorité de la communication (HAC), a aussi annoncé « l’interdiction provisoire de diffusion au Gabon des médias France 24, RFI et TV5 Monde » auxquels il est « reproché un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en lien avec les élections générales en cours ».
Le Directeur de campagne de Albert Ondo Ossa, a dénoncé un « hold-up électoral en cours » et mets en garde les autorités gabonaises.
Quelques heures plus tôt, le conseiller spécial et porte-parole du Président Ali Bongo Ondimba, Jessye Ella Ekogha, avait appelé les Gabonais à voter dans la sérénité, tout en dénonçant des « machines à fake news ». « C’est dans les urnes, de manière pacifique, non dans la rue, de manière violente, que se jouent les élections. Les Gabonais ne laisseront pas brader ni la souveraineté ni la stabilité de leur pays », avait quant à lui déclaré Rodrigue Mboumba Bissawou. Visiblement, les responsables du PDG et leurs militants sont confiants quant à l’issue de ces élections générales. Ils sont convaincus de la réélection de leur champion, Ali Bongo Ondiba et de gagner la majorité des sièges au parlement gabonais ainsi qu’une majorité confortable des élus locaux. En sera t il ainsi ? La proclamation nous édifiera.
Mick de BADAR