Cour Constitutionnelle du Bénin : Les recours contre Rachidi Gbadamassi renvoyés

La Cour constitutionnelle du Bénin a examiné, ce jeudi 13 février 2025, cinq (05) recours déposés contre Rachidi Gbadamassi, l’accusant de violations de la Constitution béninoise et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Les requérants de ces recours sont Omontayo Vignihoué, Ashley Tolo, Gloria Mahounan Yafoundé, Lionel Richard Whannou, Noël Olivier Koko, et Kami Justin Fado. Il est reproché au ministre conseiller à la défense et à la sécurité, des déclarations controversées à l’encontre de Me Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale. Les requérants estiment que les propos de M. Gbadamassi violent plusieurs dispositions de la Constitution béninoise, notamment les articles 8, 23, 35 et 36. Selon eux, l’ancien maire de Parakou aurait insulté publiquement Me Adrien Houngbédji, s’attaquant à sa personne plutôt qu’à ses déclarations. L’un d’eux soutient que ces propos ne respectent pas l’exigence de probité requise pour une personnalité exerçant une fonction publique et pourraient compromettre la paix et la cohésion nationale. Face aux sages de la Cour, Rachidi Gbadamassi a fermement maintenu ses déclarations. « J’assume tout ce que j’ai dit contre Adrien Houngbédji », a-t-il déclaré, expliquant qu’il a démontré l’« inconstance » de l’ancien président du Parlement. Il a rappelé des épisodes marquants de la carrière politique de Me Houngbédji, notamment sa démission du gouvernement et son opposition à l’Union fait la Nation après en avoir été le candidat. Le ministre-conseiller a précisé qu’il s’exprimait en tant qu’acteur politique et non en qualité de membre du gouvernement. Il a insisté sur le caractère politique de ses déclarations, affirmant avoir simplement répondu à des prises de position de Me Houngbédji. « Les déclarations d’Adrien Houngbédji sont politiques, alors j’ai donné des réponses politiques », a-t-il soutenu. Estimant être la cible d’une tentative d’intimidation, Rachidi Gbadamassi a dénoncé une manipulation orchestrée par l’ancien président du Parlement et ses partisans. « Me Houngbédji a manipulé ces jeunes qui ne sont même pas capables de venir défendre leurs recours », a-t-il déclaré. Il a ainsi demandé à la Cour constitutionnelle de se déclarer incompétente et a invité Me Houngbédji à saisir les juridictions ordinaires s’il s’estime diffamé. La Cour constitutionnelle a renvoyé le dossier au 20 février 2025, date à laquelle le conseiller rapporteur présentera son rapport et où la juridiction pourra éventuellement rendre sa décision.

Flora HOUNSOUNOU

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