Admiration de l’Afrique à Vladimir Poutine : Les Africains se trompent et risque d’une Contagion en Afrique, selon Claude Assira

Avocat au barreau du Cameroun et enseignant de droit à l’université catholique d’Afrique Centrale, Claude Assira fait une analyse sur ce mouvement des << poutinophiles >> constaté en Afrique, en tant que expert en la matière. Selon Claude Assira, ce mouvement est bien compréhensible puisque ceux qui ont vu en Khadafi celui qui a voulu tenir tête aux occidentaux et faire ce que fait Poutine aujourd’hui, puissent se sentir vengés par l’intervention en Ukraine de Vladimir Poutine et affronter ceux qu’ils considèrent comme étant les bourreaux de Mouammar Kadhafi.

Toutefois, cette considération de la situation est une erreur, c’est un tort, selon l’expert juriste. Le fait d’avoir commis une faute ne doit pas justifier une autre faute. En effet, il était une faute majeure d’avoir entrepris de dépasser le mandat qui avait été donné par les nations unies à la coalition occidentale qui était intervenue en Libye. Ça, c’est un fait. Mais, on ne peut pas, au nom d’une faute, perpétuer, justifier indéfiniment les violations des traités et annexer aussi allègrement un territoire indépendant. Donc, l’idéal pour le monde entier, où qu’on se trouve, ce serait qu’on s’en tienne au respect strict du droit international, selon Claude Assira.

Le juriste poursuit son analyse en disant que cette annexion et politique d’invasion de la Russie risque de donner de mauvaises idées en Afrique. Cette pratique peut servir de contagion pour certains États en Afrique. l’Afrique a subi des violences tout au long de l’histoire, qui devraient pouvoir rendre l’Afrique et les Africains relativement sensibles à la question de la violence, de la brutalité aveugle. La situation du plus fort qui peut éventuellement avoir des velléités annexionnistes pour le plus faible, cette situation, on la rencontre dans beaucoup de cas en Afrique. À titre d’exemple pratique, Claude Assira prend le cas du Cameroun, son pays, qui se trouve à côté d’un géant et puissant voisin, à la fois économique et militaire comme le Nigeria, qui peut trouver effectivement un certain nombre de raisons pour franchir ce qui est la ligne rouge. Ensuite, la multiplication des coups d’États. Il y a eu un premier et par effet d’entraînement, trois ou quatre pays se sont retrouvés aujourd’hui dans la même situation parce qu’il n’y a pas eu de condamnation, de réprobation suffisamment fortes. Par conséquent, l’expert en Droit ne craint que cette annexion et politique d’invasion par la Russie ne développe également, auprès de ceux qui peuvent être tentés et n’ont jamais osé jusqu’à présent, ne les libère, ne les désinhibe et permettre de libérer les mauvais penchants.
Même si la règle du Droit international selon laquelle  » on n’attaque pas son voisin » n’est pas respectée par les occidentaux, cela ne doit pas justifier une Invasion d’un territoire souverain. On constate que cette règle du Droit international est constamment violée par Israël dans les territoires palestiniens en cours d’annexion et cela ne semble pas choquer les occidentaux. Ces actes doivent être condamnés avec la dernière énergie, y compris ceux entrepris par Israël et malheureusement, très souvent soutenus et couverts par les États-Unis. Autant cette reproduction doit évidemment s’étendre à d’autres qui sont commis par d’autres ailleurs et donc, sur l’agression de l’Ukraine par la Russie, a analysé Claude Assira. Cette indignation sélective de la part des occidentaux selon qu’il s’agisse de la Palestine ou de l’Ukraine est à condamner avec une grande fermeté.

Aristocrate Goussikinde