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Accord obtenu pour faire face aux Changements climatiques : Cop29, l’Afrique déçue ( Les pays africains dénoncent un texte peu ambitieux :« Trop faible », « dérisoire », d’autres parlent même « d’échec »)

Alors qu’un accord a été difficilement trouvé à la Cop29 de Bakou, très peu de pays saluent le texte final. Face aux États-Unis ou au Royaume-Uni qui évoquent un « pas important », la France déplore un accord « pas à la hauteur des enjeux ». Les pays pauvres, eux, dénoncent un texte « pas ambitieux », tout comme l’ONU.
« Mieux vaut pas d’accord qu’un mauvais accord », affirmaient encore samedi de nombreuses ONG et quelques pays négociateurs de la Cop29. Alors que les discussions ont finalement abouti sur un texte final dans la nuit de samedi 23 novembre 2024 à dimanche, c’est donc l’option d’un « mauvais accord » qui semble avoir été retenue pour ce sommet de l’ONU à Bakou, à en croire la grande majorité des réactions des acteurs internationaux.
« Pas à la hauteur des enjeux » pour la France, « trop faible et trop tardif » pour le groupe africain… Plusieurs États ont employé des critiques très fortes, évoquant un échec de cette Cop. Seuls quelques pays tels les États-Unis ou le Royaume-Uni ont fait part de leur satisfaction quant aux décisions prises, dont la principale a fixé aux pays riches l’obligation de financer au moins 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique des pays en développement.
« Pas l’heure de crier victoire » pour l’ONU
« Aucun pays n’a obtenu tout ce qu’il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n’est donc pas l’heure de crier victoire », a mis en garde le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, après cet accord.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également exprimé des sentiments mitigés à propos de l’accord sur le financement de la lutte contre le changement climatique conclu en Azerbaïdjan tôt dimanche matin. « J’avais espéré un résultat plus ambitieux – tant sur le plan financier que sur celui de l’atténuation – pour relever le grand défi auquel nous sommes confrontés », a-t-il déclaré dans un communiqué, appelant « les gouvernements à considérer cet accord comme une fondation – pour continuer à construire ».
Les partis écologistes sont-ils à la hauteur des enjeux climatiques ?
L’accord « doit être honoré dans son intégralité et dans les délais », a demandé Antonio Guterres. « Les engagements doivent être rapidement transformés en argent liquide. Tous les pays doivent s’unir pour veiller à ce que la fourchette haute de ce nouvel objectif soit atteinte. »
Il a appelé les pays à présenter de nouveaux plans d’action climatique « bien avant la Cop30, comme promis ». « La fin de l’ère des combustibles fossiles est une fatalité économique. Les nouveaux plans nationaux doivent accélérer ce changement et faire en sorte qu’il s’accompagne de justice », a-t-il déclaré, avant de conclure en adressant un message aux militants qui réclament davantage d’efforts : « Ne lâchez pas ».
La France déplore un accord « pas à la hauteur des enjeux » malgré « plusieurs avancées »
À rebours des réactions de certains pays occidentaux, la France évoque un accord « décevant » et « pas à la hauteur des enjeux », a regretté la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. « Le texte sur la finance a été adopté dans un climat de confusion et contesté par plusieurs pays », a rappelé la ministre, déplorant « une vraie désorganisation et une absence de leadership de la présidence ».
« Sur l’atténuation, aucun texte n’est adopté, ce qui envoie un message très négatif et marque un vrai échec pour cette Cop29 », a-t-elle ajouté, dans une déclaration transmise à l’AFP. « Nos espoirs se portent désormais vers la Cop30 qui sera présidée par le Brésil ».
Agnès Pannier-Runacher, qui ne s’est pas rendue à Bakou à cause des tensions entre la France et l’Azerbaïdjan, salue toutefois « plusieurs avancées », dont le triplement des financements en faveur des pays pauvres menacés par le changement climatique. Elle salue aussi « un accord historique, après neuf ans de négociations, sur un cadre de marché volontaire du carbone, avec une volonté de garantir une intégrité environnementale », ce qui « pourrait permettre un vrai développement des marchés internationaux des crédits carbone ».
Du côté de Kévin Magron, l’ambassadeur français pour le climat a déploré que le renvoi du débat sur la baisse des gaz à effet de serre dans tous les pays à l’année prochaine « est un échec ».
Pour les pays les plus pauvres, l’Inde et l’Afrique, un accord « pas ambitieux »
Le représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète, qui espéraient bien davantage que les 300 milliards inscrits dans le texte, a dénoncé un accord « pas ambitieux ».
« Cet objectif n’est pas ce que nous espérions avoir après des années de discussion », a déploré en séance plénière Evans Njewa, du Malawi, au nom du groupe des pays les moins avancés (PMA), qui regroupe les nations les plus pauvres du monde. Les petits États insulaires ont déploré « le manque de volonté de répondre aux besoins des pays en développement vulnérables », par la voix du Samoan Cedric Schuster, une nouvelle fois déçu d’un processus multilatéral auquel il s’est toutefois dit attaché.
Le chef des négociateurs du groupe africain, Ali Mohamed, a lui aussi regretté un engagement financier « trop faible » et « trop tardif ». « L’engagement de mobiliser un financement accru d’ici 2035 est trop faible, trop tardif et trop ambigu dans sa mise en œuvre », a-t-il déclaré.
« Le montant proposé est lamentablement faible. C’est dérisoire », a dénoncé la déléguée indienne Chandni Raina en éreintant la présidence azerbaïdjanaise de la Cop29. « L’Inde s’oppose à l’adoption de ce document », a-t-elle indiqué, accusant le fait que la présidence azerbaïdjanaise lui ait refusé la parole avant l’approbation finale du texte.
Ces pays demandaient au moins 500 milliards de la part des pays riches, loin des 300 milliards actés.
Le commissaire européen Wopke Hoekstra a salué dimanche « le début d’une nouvelle ère » pour la finance climatique. « Nous triplons l’objectif de 100 milliards, et nous pensons que c’est ambitieux », a-t-il estimé.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle aussi repris ce terme de « nouvelle ère ». « Je salue l’accord de la Cop29. Il marque une nouvelle ère pour la coopération et le financement de la lutte contre le changement climatique », a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter). « L’UE continuera de jouer un rôle de premier plan, en concentrant son soutien sur les plus vulnérable », a-t-elle promis.
L’Azerbaïdjan se félicite de l’existence d’un accord.
Du côté du pays organisateur, très critiqué pour cette gestion de la Cop29, l’Azerbaïdjan a surtout insisté sur l’existence d’un tel accord, après des jours de discussion compliquées. « Les gens doutaient que l’Azerbaïdjan puisse réussir. Ils doutaient que tout le monde puisse s’accorder. Ils ont eu tort sur les deux comptes », a déclaré en conclusion le président de la Cop29, Moukhtar Babaïev, ministre et ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale, Socar.
De leur côté, les États-Unis, par la voix de son président, ont plutôt accueilli positivement cet accord. Le président américain Joe Biden a salué samedi l’accord de la Cop29 comme un « pas important » dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Bien qu’il nous reste encore beaucoup de travail à réaliser pour atteindre nos objectifs climatiques, le résultat d’aujourd’hui nous permet de faire un grand pas en avant », a réagi Joe Biden dans un communiqué.
Le président des États-Unis a salué un objectif « ambitieux », concernant les 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 de financement.
Joe Biden s’est aussi engagé à ce que l’Amérique poursuive son action malgré l’attitude climatosceptique de son successeur, Donald Trump. Joe Biden, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier, a dit être « confiant » dans le fait que les États-Unis « continueront ce travail ». « Si certains cherchent à nier ou à retarder la révolution des énergies propres qui est en cours en Amérique et dans le monde entier, personne ne peut revenir dessus – personne », a déclaré Joe Biden, dans ce qui apparaît comme une allusion à Donald Trump.
Dans la même lignée, le secrétaire britannique à l’Énergie, Ed Miliband, a salué l’accord. « Ce n’est pas tout ce que nous ou d’autres voulions mais c’est un pas en avant pour nous tous », a déclaré Ed Miliband, ajoutant que « le nouvel objectif de financement reflète à juste titre l’importance d’aller au-delà des donateurs traditionnels comme la Grande-Bretagne, et le rôle de pays comme la Chine pour aider ceux situés en première ligne de cette crise ».
Les pays africains ainsi que beaucoup de pays en développement sont déçus de l’accord obtenu à l’issue de cette grande rencontre prometteuse au départ. Les regards sont désormais tournés vers la Cop30.

Mick de BADAR
(Sources internet

 

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